Le dernier des Tontons Flingueurs n'est plus... Venantino Venantini est mort ce 09 octobre 2018 à l'âge de 78 ans.
Né en 1930 en Italie, Enrico Venantino Venantini se destine d'abord à une carrière d'artiste peintre. Grâce à une bourse il quitte son pays natal pour Paris au début des années 50 où il suit les cours de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Pour financer ses études il cours les casting et c'est ainsi qu'il apparait (non crédité) dans son premier film avec "Les Gaîtés de la Correctionnelle" (1953) de Steno.
En France on l'aperçoit dans "Sait-on jamais..." (1956) de Roger Vadim tandis qu'il obtient un rôle de palefrenier (non crédité) dans la superproduction "Ben-Hur" (1959) de William Wyller.
Arrive alors une proposition qui va tout changer, on lui propose un rôle principal pour le film "L'Odyssée Nue" (1961) de Franco Rossi. Dès lors il oublie petit à petit le métier d'artiste peintre et obtient plusieurs propositions.
Mais le vrai tournant arrive avec son retour en France pour un film appelé à devenir culte. Il est du casting pour le film "Les Tontons Flingueurs" (1963 - ci-dessus à gauche et ci-dessous) de Georges Lautner avec Bernard Blier et Lino Ventura. Le succès du film s'impose à lui et il va désormais mener une carrière des deux côtés des Alpes.
Il enchaine aussitôt avec "Des Pissenlits par la racine" (1963) toujours de Georges Lautner (ensemble ci-dessous) qui devient un ami et un fidèle.
Après un court retour en Italie il est la Bègue dans "Le Corniaud" (1965) de Gérard Oury avec Louis De Funès et . Cette même année il obtient un petit rôle dans la superproduction "L'Extase et l'Agonie" (1965) de avec Charlton Heston et Rex Harrison.
Il retrouve son ami pour "Galia" (1966 - ci-dessus) et "La Grande Sauterelle" (1967) de Georges Lautner sur lesquels il retrouve également l'actrice Mireille Darc. Entre temps il retrouve aussi De Funès et Bernard Blier pour la comédie "Le Grand Restaurant" (1966 - ci-dessous) de Jacques Bernard.
Après le film "Erotissimo" (1968) de Gérard Pirès il tourne une nouvelle fois dans une production américaine avec le film de guerre "La Bataille pour Anzio" (1968) de Edward Dmytryk.
Pour changer, il joue dans "Il était une fois un Flic" (1971 - ci-dessus) de Georges Lautner avec Mireille Darc suivi aussitôt avec "Laisse aller... c'est une valse" (1971) avec la même équipe.
Jusqu'ici l'Italie ne lui avait offert que des films assez mineurs. A partir des années 70 les choses changent notamment en tournant "La Femme du Prêtre" (1971) de Dino Risi avant d'enchainer avec "La Folie des Grandeurs" (1971 -ci-dessous à gauche) de Gérard Oury où il retrouve Louis De Funès.
Alternant surtout films italiens et films français l'acteur semble surtout connaitre le succès en France. On peut toutefois citer les films italiens "Les Diablesses" (1973) de Antonio Margheriti, "La Police au Service du Citoyen" (1973) de Romolo Guerrieri, "Dernier Amour" (1978) de Dino Risi et "Pied Plat sur le Nil" (1979) de Steno.
L'acteur explore tous les genres en passant même par l'érotisme avec les films "Emmanuelle l'antivierge" (1975) de Francis Giacobetti, "Black Emmanuelle" (1975) de Bitto Albertini et "La Possésée du Vice" (1976) de Joe d'Amato.
Outre le mélange des genres Venantino Venantini alterne aussi aussi bien les films confidentiels et/ou navets que les grands films populaires. Il joue dans "La Cage aux Folles" (1978) de Edouard Molinaro puis dans "Flic ou Voyou" (1979) de Georges Lautner, deux grands succès.
Le début des années 80 est siglé Italie avec "La Guerre des Gangs" (1980) et "Frayeurs" (1980) tous deux de Lucio Fulci, "Cannibal Ferox" (1981) de Umberto Lenzi, "Les Nouveaux Barbares" (1982) de Enzo G. Castellari et "Les Derniers Monstres" (1982) de Dino Risi.
Il retrouve une énième fois son ami pour le film "Attention une femme peut en cacher une autre" (1983) de Georges Lautner avant de participer aux deux farces "Le Bon Roi Dagobert" (1984) de Dino Risi au sein d'un casting prestigieux dont Coluche, Ugo Tognazzi et Michel Serrault suivi de "Liberté, Egalité, Choucroute" (1985) de Jean Yanne où il retrouve Serrault entouré de Ursula Andress, Jean Poiret, Darry Cowl et Gérard Darmon.
Valsant comme à son habitude entre les genres et les frontières il enchaine avec un conte chevalesresque au casting étoilé avec "Ladyhawke" (1985) de Richard Donner avec Michelle Pfeiffer et Rutger Hauer.
Il termine la décennie avec "Vices et Caprices" (1987) de Tinto Brass et "Vanille Fraise" (1989) de Gérard Oury... Les années 90 signent un réel déclin, l'acteur accepte 3 à 4 fois moins qu'avant. On citera "La Putain du Roi" (1990) de Alex Corti et "Le Diner" (1998) de Ettore Scola.
Le nouveau siècle démarre avec "Atomik Circus" (2004) de Didier et Thierry Poiraud, suivi de quelques jolis succès comme "Je Crois que je l'aime" (2007) de Pierre Jolivet et surtout l'excellent "J'ai toujours Rêvé d'être un Gangster" (2007 - ci-dessous) de Samuel Benchetrit où il joue au Parrain entouré entre autre de Serge Khalfon et Jean Rochefort.
On le voit ensuite dans le médiocre polar "L'Immortel" (2010) de Richard Berry, (2015) de Claude Lelouch et "La Vie très privée de Monsieur Sim" (2015) de Michel Leclerc.
Son dernier film est "Maryline" (2017) de Guillaume Gallienne. Mais son dernier rôle sera celui de Leonard De Vinci dans la série TV "L'Art du Crime" (2017).
En 2015 il sort son autobiographie "Le dernier des Tontons Flingueurs".
L'acteur a deux enfants, Luca Venantini qui est également acteur, et Victoria qu'il a eu avec une femme rencontré en discothèque.
Venantino Venantini est une des gueules les plus connues du cinéma français et italien de ces 50 dernières années malgré que son nom soit resté assez méconnu. Il a eu une carrière particulièrement dense semé des plusieurs grands succès dans lesquels il a surtout trainé son physique avantageux dans des seconds rôles.
Venantino Venantini a rejoint Bernard Blier, Lino Ventura, Jean Lefebvre, Claude Rich, Robert Dalban, Francis Blanche... au cimetière des Tontons. Il est mort ce mardi 09 octobre 2018 à l'âge de 78 ans.