GAME GIRLSde Alina Skrzeszewska
Le premier film que l'on ait vu cette année de la compétition des longs métrages du fifib est un documentaire!! la réalisatrice décide de s’arrêter dans le quartier de Skid Row à Los Angeles. Quartier où elle a habité alors qu'elle était étudiante. c'est l'un des plus pauvres, où quasiment la moitié de la population vit dans la rue.
Tout commence au moment ou Teri Rogers attend que son amoureuse soit libérée. Tiahna Vince a passée quelques temps en prison pour avoir dealéce documentaire décide de suivre ce couple pendant une période clé de sa vie et entre deux événements qui se répondent , formant la quadrature d'un cercle de pauvreté, et de détresse, mais pas dépourvu d'amour. Teri et Tiahna nous montre l’Amérique des laissés pour comptes à quelques encablures de la brillante Hollywood et de son lot de paillettes et d'argent. C'est un voyage au cœur de la violence, de la drogue, où elles sont confrontées au labyrinthe de la bureaucratie, de ses coupes budgétaires, à leurs incohérences.La réalisatrice a pu ouvrir bien des portes grâce à elles deux. Celles du groupe de paroles où se retrouves des femmes brisées sont celles qui m'auront au final le plus marqué. Car être une femme, une fille dans ce monde de la rue, c'est être une victime potentielle. Quelques heures après avoir vu ce documentaire , exercice obligé dans le cadre d'un festival, je suis encore habitée par les souffrances des unes répondant à celles des autres.
Tout comme par le long parcours complexe de Teri pour juste être prise en charge, et avoir des médicaments pour stabiliser son humeur et accéder à une vie un tant soi peu normale, et pour avoir toit, loin de ce quartier qui pour elle est le poison dans son corps Finalement ce sont les coups entre ces deux femmes qui symbolisent pour moi, les ravages de ce quartier. Car elles s'aiment, et il est évident que chacune est la béquille de l'autre, elles sont essentielles à la survie de leur chérie. Elles finiront, par revendiquer l'une et l'autre le titre de la personne la plus en prise avec la réalité de leur couple. ceci se fera dans des scènes miroirs, toutes les deux se faisant coiffer par une de leur amie, et sans qu'aucune d'elle ne s'aperçoive de la complémentarité de leurs personnalités et de de leurs faiblesses. Chacune permettant à l'autre de changer, les rendant plus fortes et plus ambitieuse. C'est cet amour qui leur permet de quitter skid row et c'est ce quartier où elles ont toujours évolué, ces codes, et l'absence d'amour familial, un manque de référence qui complique la relation des deux. Cette relation est bruyante, comme le quartier où elle s'épanoui, elle est hors norme, et dévorante. elle est au centre du récit, en fait son charme et en décuple la force.
Attention ce documentaire est tout sauf un film facile. il est rapide, il est bruyant, les gens ont des conversation décousues. Un des exemple fort est une conversation de deux femmes où chacune parle de sa relation amoureuse, sans jamais se répondre réellement, s'écouter, ce sont des monologues déprimés. Mais aussi car ces femmes passent leurs temps à fumer des joins "sous prescription médical", ce qui se rajoute aux troubles de Teri et a son addiction à l'alcool.
C'est femmes courageuses, fortes, et assez désespérées sont attachantes. Elles sont aptes à aller casser la figure à un mec, s'il a le malheur d’être agressif avec une de leur amie. Elles sont combatives, ce sont des survivantes et leurs failles ne font que renforcer notre empathie.
Ce fut une rencontre marquante, et nous avons été émus et enchantés de la faire ...