Un grand merci à Koba Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Kincsem » de Gabor Herendi.
« Garde la tête haute devant l’ennemi »
1848. Entraîneur de pur-sang, l'aristocrate Blaskovich est tué par son ancien ami, l'officier Von Oettingen, venu l'arrêter pour trahison. Devenu orphelin, son fils Ernő est chassé du château confisqué par le traître pour sa fille, Klara. Des années plus tard, Ernő mène une vie aventureuse entre les champs de courses et les conquêtes féminines. Mais le sentiment de vengeance ne l’a pas quitté. Sa revanche va prendre les traits d’un cheval réputé indomptable : Kincsem.
« Ce n’est pas un cheval qui te sauvera mais l’amour d’une femme qui saura t’aimer »
« Kincsem ». Ou littéralement « Mon trésor » en hongrois. Un nom resté vivant dans la légende populaire de ce petit pays d’Europe centrale. Et pour cause. Il fut porté par un cheval d'exception. Une jument d’ascendance royale, puisque son père appartenait à la Reine Victoria. Rien que ça. Mais si ce cheval resta dans la légende, c'est surtout pour son incroyable palmarès : 54 victoires en autant de courses, sur les plus prestigieux hippodromes européens de la fin du 19ème siècle. Record jamais battu à ce jour. Et ce en dépit d’un physique initialement jugé trop frêle et trop chétif pour en faire une championne. De quoi en faire une véritable icône en terre magyare, symbole des grandes heures et de la gloire passée de ce pays.
« Cette jument n’a rien d’ordinaire »
C’est donc à une véritable légende que l'expérimenté réalisateur hongrois Gabor Herendi rend ici hommage. Mais le destin de la célèbre jument demeure surtout un prétexte pour construire un flamboyant mélodrame sur fond de rivalités familiales, de trahisons et de vengeance. Si l’histoire demeure assez classique et la romance plutôt prévisible, celle-ci est agréablement portée par des personnages plein de panache, qu’il s’agisse du prince (injustement) déchu au tempérament désinvolte ou de l’héroïne, femme libre et forte en dépit des conventions et d’un léger handicap physique. Mais « Kincsem » est aussi l’occasion pour le spectateur d’une plongée dans les fastes et la grandeur du Royaume de Hongrie de la seconde partie du 19ème siècle. Si visuellement la fresque de Gabor Herendi se révèle plutôt soignée, bénéficiant qui plus est d’une mise en scène plutôt dynamique, on regrettera cependant les partis pris esthétiques un peu extravagants (les costumes très colorés), parfois même à la limite du kitsch (comme cette scène de bal qui s’ouvre par une chorégraphie moderne et stylisée à la Kamel Ouali), qui lui donne des faux airs de téléfilms. Mais dans l'ensemble, force est de constater que cette épopée en costumes se tient plutôt bien et qu'elle demeure agréable à regarder. Un direct-to-video plutôt au-dessus de la moyenne.
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Le DVD : Le film est présenté en version française (2.0 et 5.1), sans sous-titres.
Côté bonus, le film est accompagné d’un bref historique écrit de l’histoire de la vraie Kincsem.
Edité par Koba Films, « Kincsem » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 10 octobre 2018.
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