Réalisateur : Pawel Pawlikowski
Avec : Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza,...Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Polonais, Britannique, Français.
Durée : 1h27min.
Synopsis :
Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.
Critique :
Particulier dans sa forme avec une esthétique léchée portée par un sublime noir et blanc et des parties musicales folkloriques et de jazz bien réalisées, #ColdWar manque pourtant d’authenticité dans son ensemble et instaure une distance entre lui et le spectateur (@TainEleonore) pic.twitter.com/CGOIzV13aW— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 20 octobre 2018
Lui, un compositeur d’un milieu sophistiqué qui veut sortir du communisme et vivre sa vie d’artiste librement. Elle, une belle et jeune chanteuse au tempérament bien trempé d’un milieu plus modeste qui veut s’en sortir, tout simplement. Ils vont se rencontrer lors de la création d’un ensemble musical polonais folklorique et tomber follement amoureux. Pendant quinze ans, ils vont s’aimer, se quitter et se retrouver entre Paris, Berlin et la Pologne dans le tourbillon de la guerre froide.
Après l’esthétiquement marquant Ida, Pawel Pawlikowski revient avec un film visuellement assez ressemblant : un format presque carré et un beau noir et blanc. En somme, un film assez agréable à regarder. Les plans sont parfaitement cadrés, les points de vues réfléchies et le rendu presque “papier glacé” fait plaisir à voir. Mais finalement, ce qui semble être une qualité devient presque un défaut car il est assemblé à un scénario qui ne convainc pas forcément.
Je m’explique, la romance des deux personnages semble trop attendue, trop “déjà vue”. Elle est belle, blonde, plus jeune que lui, tous deux sont artistes même s’il est le plus créateur, le plus mature. Pour accentuer cette sensation, il y aura de très nombreuses ellipses qui laisseront le spectateur face à des situations non expliquées qui montreront leur relations changée sans que cela ne soit vécu réellement, tandis que d’autres bien présentes accentueront l’aspect “déjà vu” du film et n’apporteront pas grand chose, émotionnellement parlant.
Le véritable problème de Cold War est celui de l’authenticité. Le film ne laisse pas assez de place pour que les acteurs, pourtant bons, proposent une interprétation originale, particulière du sentiment amoureux. Tout semble trop parfait. Perfection accentuée par cette mise en scène très travaillée mais aussi par les scènes musicales et chorégraphiques qui sont très belles mais aussi très répétées et politiquement pensées.
La distance entre le spectateur et les personnages est assez énorme, mais celle entre le contexte et ceux-ci l’est tout autant. Chaque action des personnages est dictée par un événement de la guerre froide mais cela ne semble les affecter que factuellement et non émotionnellement.Cold War est un film particulier sur la forme avec une esthétique léchée portée par un sublime noir et blanc et des parties musicales folkloriques et de jazz bien réalisées. Seulement, l’ensemble manque d’authenticité et instaure une distance entre le film et le spectateur.
Eleonore Tain