Le premier « Deadpool » était pour moi une belle coquille vide ! Un film sur-vendu par la promotion du film, habilement mené par un « Ryan Reynolds » totalement investi dans un projet qu'il a porté du début à la fin et en lycra. Une abnégation admirable, car il c'est donné les moyens de faire ce qu'il souhaitait avec ce personnage, sauf qu'il est évident, que ce n'était qu'un hors d'oeuvre, une mise en bouche frustrante qui m'avait presque convaincu de ne pas m’intéresser à sa suite.Sauf que je me suis fait avoir, par la nomination du réalisateur David Leitch (John Wick), de Josh Brolin, ou encore de mon petit chouchou, mon petit Ricky Baker, le néo-zélandais Julian Dennison !Et la ou j’espérai juste un divertissement honnête, voire peut être même une sequel supérieure au premier opus, j'ai eu un excellent film familial, ou Deadpool le grand-frère remplace Sam Neill et fait de Ricky Firefist, le plus attachant des supers héros dodus.
L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.Alors qu'on imaginait sans mal, voir Tim Miller rempiler pour ce film, il fut frappé du syndrome « Je me barre Pour Différents Artistiques ». Personnellement moi j'en étais plutôt content, car il ne m'avait pas plus emballé que ça et puis il restait malgré ça l'essentiel pour moi, le poumon de ce film, l'acteur canadien Ryan Reynolds. Un contre temps de taille qui aurait mis un coup d’arrêt à n'importe quel gros blockbuster, sauf ici apparemment, ou ils se sont tournés vers l'ancien cascadeur, récemment devenue réalisateur « David Leitch ». Un choix inattendue, mais fort à propos, car qui mieux que lui peut comprendre un personnage habitué à tromper la mort ? Et même si son film Atomic Blonde ne m'avait pas du tout convaincu, il se révèle être aussi à l'aise dans la série b que dans le blockbuster, ce qui demande d'après moi, un maximum d'efforts.
Au scénario on trouve Ryan Reynolds ainsi que le duo déjà à l'oeuvre sur le premier Deadpool, les scénaristes Paul Wernick et Rhett Reese, que j'ai égratigné lors de ma critique de « Life : Origine Inconnue ». Ensemble ils tissent un scénario étrange, qui serait très certainement plus lisible retranscrit sur les planches d'un comics, tant il ouvre continuellement des voies dans lesquels les personnages peuvent s'engouffrer ou non et c'est assez déroutant. Parce que le sujet (pour moi) ce n'est pas Firefist, Cable ou la X-Force, mais bien Deadpool ! Oui ce gentil super-héros habillé en rouge qui se pose cette fois ci des questions sur sa place dans le « monde » tout simplement, en questionnant son rapport à la famille et la parentalité. Ce qui peut surprendre dans un film de super-héros, mais qui est développer de manière pertinente, trouvant un écho plutôt étonnant, bienveillant et en phase avec son temps.La famille c'est chouette, enfin cela dépend de comment vous le vivez, car souvent ce n'est pas idyllique ! Ceci dit quand cela marche, c'est cool, mais la famille c'est avant tout ce que l'on décide ce que cela sera et elle peut donc prendre plusieurs formes. Moi pendant longtemps elle fut réduite à ma mère, ma sœur et mon frère, puis j'ai rencontré ma compagne et mon cercle c'est agrandi! Puis vous pouvez retrouver une « famille » au travail, au lycée, dans le sport … Et c'est cela que « Deadpool » véhicule, c'est qu'une famille, ce n'est pas qu'un « papa et une maman », c'est surtout un lieu ou l'on se sent bien, ou l'on peut se retrouver, se confronter et se soutenir, quelques soit la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou la vie que l'on décide de vivre. Un bel hymne à la tolérance, inattendue mais tellement salvateur dans cet univers si policé du comic-book movie.
Mais comme nous ne sommes pas encore dans « Dans la petite Deadpool dans la prairie », le film contient aussi son lots de difficultés et de morts. C'est ainsi que David Leitch en profite pour nous délivrer de bonnes scènes d'actions, nombreuses et variées, qui voient soit Deadpool agir en solo, ou en équipe. Ce qui donne ainsi des moments rythmés et jubilatoire, comme l'attaque de « Cable » de la prison de mutants ou l'attaque du convoie, deux scènes qui rappellent pour l'une la scène de la prison de FAST 8 et pour l'autre celle de l'attaque du convoie de mutant de « X-Men l'Affrontement Final ». On jongle constamment entre l'action, les références que nous glisse « Deadpool », que personnellement je ne comprends pas toujours, mais étrangement elle font régulièrement mouche, des morts sanglantes, des blagues et des situations relativement gênantes, sans que l'un ne prennent le pas sur l'autre. De plus « Deadpool » laisse de la place pour que les autres mutants existent, comme Domino, Cable ou encore Firefist. Une obligation pour que l'on développe de l'empathie pour nos personnages et de l'émotion, comme la fin qui m'a fait verser ma larmichette !Et c'est peut-être là que le film m'a le plus surpris, en créant de l'émotion ! Une chose qui n'aurait pas été possible sans une bonne distribution, à commencer par Julian Dennison. Cet acteur que je n'avais vu que dans « Hunt for the wilderpeople » m'a étonné, car je ne m'attendais pas à un rôle si proéminent et surtout il est totalement bluffant. Il donne ce mélange de tendresse et de colère qu'on peut ressentir chez lui, quelque chose de profond et d'intense, qu'il met au service de son personnage, pour créer un « super-héros » plein de surprises, capable de nous faire passer de l'effroi à l'émotion en un clin d’œil. Puis il faut dire qu'il est bien entouré, Josh Brolin dans le rôle de « Cable » est impeccable, Zazie Beetz dans celui de « Domino » irradie de sa présence, mais aussi par sa décontraction, et bien évidemment Ryan Reynolds, qui est certainement plus « Deadpool » que « Ryan Reynolds » (cf : scène post-générique).
Deadpool 2 – 16 Mai 2018 – Réalisé par David Leitch