[FUCKING SERIES] : Les Nouvelles Aventures de Sabrina saison 1 : Ma sorcière (pas) bien aimée

[FUCKING SERIES] : Les Nouvelles Aventures de Sabrina saison 1 : Ma sorcière (pas) bien aimée
(Critique - avec spoilers - de la première saison)

Quinze jours seulement après l'immense claque The Haunting of Hill House, Netflix remet le couvert pile poil avant Halloween avec un show encore plus attendu au tournant (non, pas Daredevil) : Les Nouvelles Aventures de Sabrina, adaptation 2.0 du comics culte qui avait surtout marqué les esprits des jeunes pré-ados des années 90/début 2000 grâce au show porté par la jadis craquante Melissa Joan Hart - et Salem, n'oublions jamais ce chat noir génial.

Assumant plus franchement le penchant dark du matériau d'origine, et chapeauté par le nom peu rassurant de Roberto Aguirre-Sacasa (Riverdale, Glee), cette nouvelle version, dont la campagne promotionnelle a su subtilement attirer tous les regards - autant les bandes annonces que les jolies affiches -, avait tout en elle pour soit incarner un soap opera/teen show jouissivement sombre et pop, soit une pantalonnade trop sage et difficilement défendable, jouant pleinement sur la nostalgie évidente de son auditoire.
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Verdict après le binge-watching intense des dix premières épisodes : la série se retrouve gentiment coincée le cul entre deux chaises, pétri autant de bonnes idées (le fait qu'elle soit pleinement consciente de son époque et des problématiques actuelles sans pour autant qu'elle ne donne une quelconque indication de sa timeline, est ici un plus) que de maladresses plutôt conséquentes.
Articulée autour de la quête initiatique et identitaire d'une jeune adolescente obligée d'embrasser - ou pas -, le jour de son seizième anniversaire, les forces du mal et son destin de sorcière - avec le thème du satanisme (omni)présent tout le long de la saison -, cette première salve d'épisodes, au ton résolument plus adulte et réaliste que sa cousine Riverdale (avec qui elle partage la même facture gothique... et le même montage maladroit), nous place clairement au coeur d'une vision bien plus démoniaque et malsaine du mythe fascinant de la sorcellerie (un groupuscule de femmes dirigé par des hommes et doivent une allégeance sans bornes à Satan), avec en point d'orgue une décision cruciale qui sera étirée en longueur sur... dix heures de show ou presque.
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Pas un mal en soi, si les nombreuses sous intrigues visant à garder l'attention de son auditoire avec quelques regards sur le fil rouge, n'étaient pas elles aussi soit maladroites (la lutte féministe, les problèmes LGBT ou encore le harcèlement scolaire, bien mieux traités ailleurs - coucou 13 Reasons Why), soit totalement répétitives et anecdotiques (la love-story jamais plaisante à suivre entre l'héroïne et son boyfriend Harvey), et ne pointait pas méchamment du doigt le manque cruel de profondeur de son personnage central - ne parlant pas de la pluie de seconds couteaux sous-développés -, dont le moindre acte est tout simplement dicté par des sentiments amoureux jamais empathiques.
Pire, si le show séduit par son rythme étrange et son ton volontairement dark, pulp et décontracté à la fois (jusque dans son excellente B.O), au-delà d'une écriture limitée et de la furieuse tendance qu'à Netflix d'offrir des saisons à rallonge (la maladie incurable de la plateforme), il exaspère sensiblement dans sa mise en scène fatiguante au possible, entre les champs-contrechamps perpétuels et les effets de flous qui gangrènent la majorité des plans d'une bonne moitié de la saison (pas la meilleure idée pour masquer l'aspect cheap des décors et le manque de moyens).
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Dommage quand on sait que la majorité des personnages restent plaisant à suivre (malgré quelques prestations.... discutables), qu'elle joue joliment sur notre nostalgie des 90's (impossible de ne pas penser à Buffy Contre les Vampires ou même au teen movie The Craft - Dangereuse Aliance) et que les bases pour une seconde saison comportent suffisamment de mystères (la mort des parents de Sabrina, et son statut de " chosen one " en tête) pour nous captiver, au-delà de la prestation tout en candeur de Kiernan Shipka (Mad Men Forever).
Il nous en faudra tout de même un peu plus pour être pleinement ensorcelé, tout comme le reboot nettement moins solide - pour être poli -, de la série Charmed balancé sur les ondes par la CW, il y a quelques semaines...


Jonathan Chevrier


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