Mister Babadook

Dans Mister Babadook le spectateur suit Amelia et son fils Samuel, après la mort de son mari, Amelia essaye tant bien que mal d'aider son fils victime de terreurs nocturnes, un jour un mystérieux livre intitulé Mister Babadook se retrouve chez la mère et son fils.

Après avoir feuilleté le livre, Samuel est certain que c'est le Babadook qui hante ses nuits, l'arrivée de ce livre provoque chez Samuel des hallucinations plus fréquentes et plus terrifiantes, en ce qui concerne Amelia, elle commence à ressentir une présence dans la maison.

Un soir, Amelia lit Mister Babadook à son fils, c'est alors que Mister Babadook prend vie, il est bien décidé de faire de cette nuit un véritable cauchemar, Amelia et Samuel vont devoir combattre cette créature démoniaque.

Les croque-mitaines ont été très populaires dans les années 70/80, Freddy Krueger, Michael Myers et Jason Voorhees ont fait les beaux jours du cinéma d'horreur, de nos jours ces personnages ont fait leur retour sous forme de remake, des remakes qui n'ont pas été à la hauteur des films originaux.

Aujourd'hui le cinéma d'horreur est dominé par les films traitant de cas de possession, d'exorcisme et autre esprit, 2013 fut l'année de Conjuring : Les Dossiers Warren, réalisé par James Wan, doté d'un budget de 20 000 000 $, le film rapporta près de 320 000 000 $ dans le monde, la suite de Conjuring, Conjuring 2 : Le Cas Enfield rapporta également 320 000 000 $ avec un budget double.

Les deux films ayant été des succès au box-office, les producteurs ont décidé de créer un univers cinématographique Conjuring, dans cette optique un spin-off centré sur le personnage d'Annabelle a été réalisé en 2014 puis un prequel intitulé Annabelle 2 : La Création du mal en 2017.

Insidious, réalisé une fois encore par James Wan, a connu également un très beau succès en rapportant près de 100 000 000 $ au box-office mondial, comme pour Conjuring une suite a vu le jour, Insidious : Chapitre 2 a fait encore mieux que son prédécesseur en engrangeant plus de 160 000 000 $, deux prequels ont vu le jour en 2015 et 2018 avec respectivement Insidious : Chapitre 3 et sa suite Insidious : La Dernière Clé.

Les croque-mitaines ne sont plus légion mais la réalisatrice Jennifer Kent en ramène un à la vie de la plus belle des manières avec Mister Babadook.

Dans le monde du cinéma les réalisatrices sont rares, encore plus rare dans le genre horrifique, la balance penche légèrement avec l'arrivée de Jennifer Kent, la réalisatrice originaire d'Australie aime les défis car non seulement elle se glisse dans le genre horrifique mais en plus elle signe son tout premier long métrage.

Pour son premier long métrage, la réalisatrice australienne Jennifer Kent frappe fort en livrant un film de croque-mitaine à la fois terrifiant et profond dont elle signe le scénario.

The Babadook a été présenté dans plusieurs festivals de part le monde, le film a fait grande impression au festival de Sundance et a fait un passage en France au festival de Gérardmer où il a également obtenus les louanges du public et du jury en remportant le prix du jury, le prix du jury jeune, le prix de la critique et le prix du public.

Côté casting, Jennifer Kent a dirigé un casting réduit mais impeccable, le jeune acteur australien, Noah Wiseman interprète brillamment le jeune Samuel.

Essie Davis, qu'on a pu voir dans Matrix Reloaded, Matrix Revolutions, Burning Man et Isolation, un film primé au Fantastic'Arts de Gérardmer en remportant le Grand Prix et le Prix International de la Critique, incarne parfaitement cette mère confrontée au deuil et aux traumatismes de son fils.

La réalisatrice surprend le spectateur en n'enfermant pas son film dans les carcans du genre, Mister Babadook est un film de croque-mitaine, un film d'horreur qui fait peur, chose rare de nos jours, le casting est très réduit et surtout chose quasi inédite dans le cinéma d'horreur, les personnages sont travaillés.

Avec Mister Babadook, Jennifer Kent réalise un drame familial sur fond d'horreur, la réalisatrice s'est penchée sur la relation mère/fils, une relation compliquée retranscrite parfaitement, la réalisatrice transporte les spectateurs dans un quotidien qui peut sembler familier pour certains jusqu'à l'arrivée du Babadook, qui lui n'est pas familier, normalement.

Sobre et sans artifices tapageurs, Mister Babadook ne fait pas partie des films d'horreur actuel et même des films tout cour qui misent tout sur les effets spéciaux, ici la peur est une peur pure, un monstre fait d'ombres tapis sous le lit.

La peur la plus terrifiante est celle que l'on ne voit pas, Steven Spielberg l'avait fait avec Les Dents de la Mer en ne montrant que très peu le requin blanc, dix huit ans après il réitère l'exploit avec Jurassic Park, un film qui parle de dinosaures mais le spectateur attend près de vingt minutes pour apercevoir ces derniers et une heure pour enfin voir le fameux T-Rex. 

La réalisatrice australienne fais comme le roi du divertissement, elle montre très peu le monstre parce qu'au bout du compte moins on montre un monstre et plus il est terrifiant, une chose que le cinéma d'horreur a oublié aujourd'hui en voulant absolument montrer montrer et montrer, ce qui au bout du compte anéantit totalement l'horreur.

The Babadook est un film d'horreur atypique, mélange de drame et d'horreur pur, le film de Jennifer Kent aborde des thèmes variés comme les relations familiales, la mort d'un proche ou encore l'amour inconditionnel entre une mère et son fils.

The Babadook est un film à la fois terrifiant et émouvant, un cocktail gagnant quand on voit le résultat final.

Synopsis :

Anecdotes :