Les remakes, les reboots ou encore les suites de films 20 ans après l'original, ce n''est pas trop mon truc et cela pour une raison simple, l’égoïsme. Car oui le « cinéphile » ne pense qu'à soi avant de penser à l'autre et il imagine aussi que son « doudou » préféré ne peut pas et ne doit pas être touché. Et c'est une chose que l'on peut constater à chaque fois qu'un film reprend un film dit « culte », la levée de bouclier est quasi-instantanée. Mais bon, il faut savoir grandir et accepter que rien n'est éternel et que chaque génération à droit si le temps est venu, à son remake, son reboot ou sa suite vingt après. Et puis quel que soit le résultat, il nous restera toujours ses films là, que l'on chérit tant.
Alors pourquoi ne pas les prendre pour ce qu'ils sont ? Des films parfois opportunistes, ce que je reconnais, sauf que cela ne doit pas occulter ceux qui semblent le faire pour de bonnes raisons, à savoir rendre hommage et faire découvrir au public un nom culte pour toute une génération. Et ça c'est pour moi ce qu'est « Jumanji : Welcome to the Jungle » !
Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…
Lorsque j'ai découvert « Jumanji » premier du nom, j'ai énormément apprécié le film. Pour l'aventure, les péripéties, les effets spéciaux, mais surtout pour le plot de départ (Idée que l'on doit au livre éponyme de Chris Van Allsburg), un jeu de plateau qui prend littéralement vie ! Une idée pareille, cela aurait pu faire des petits, imaginez un « Monopoly » grandeur réelle, un « Cluedo » qui prend l'apparence d'une véritable enquête ou encore un « Qui-est ce » qui consisterait à démasquer un espion avant l'adversaire ! Mais c'est comme tout, une idée à Hollywood, il faut l'exploiter tant que c'est le moment et non pas des années plus tard, avec une épée de Damoclès constante, celle de se planter violemment. Parce que « Jumanji » à tout du film générationnel dans la forme, notamment en utilisant un jeu de plateau, une chose qui n'aurait plus du tout le même sens de nos jours. Car si les jeux de sociétés n'ont pas disparus, l'essor des jeux vidéos, des consoles de salons ou encore des ordinateurs les ont rendus un peu désuet !Et l'utilisation d'un jeu vidéo est alors la plus pertinente des décisions dans ce cas, car cela ancre l'intrigue dans notre époque et à l'heure des réseaux sociaux, cela soulève bien des problématiques.Au scénario, on retrouve une équipe de cinq scénaristes, dont je vous tairais les noms, car je serais incapable de vous dire qui à écrit quoi ! Malgré ce détail, ils sont arrivés à écrire une intrigue qui se tient et qui est relativement simple. Elle fait le pont avec le précédent, sans forcer les références. L'action du film commence en 1996, soit un an après les evénements du premier et prend place dans la même ville, Brantford. La seule mention faite à un personnage du film d'origine est dite au détour d'une réplique. Donc il n'y a que peu d'emprise du précédent sur le film de Jake Kasdan, ce qui est tout à fait louable. Ensuite l'intrigue est somme toute fortuite, quatre adolescents que tout oppose se retrouve en retenue pour diverses raisons. Ils doivent nettoyer une pièce pleins d'objets poussiéreux et ils tombent par hasard sur une vieille console de jeu, avec Jumanji. Ils la branchent et ils sélectionnent leurs joueurs, quand ils sont aspirés par le jeu. Débute alors une partie, ou chaque adolescent sera incarné par un avatar qui sera l'exact contraire de ce qu'il est, dans la vie réelle. Le nerd maigrichon sera un immense et musclé aventurier, le sportif sera le petit sidekick rigolo, la fille populaire le paléontologue/archéologue bedonnant et la fille timide sera au contraire la fille badass ! Un « body-swap » qui permet deux choses, l'une de mettre les personnages face à leurs préjugés et ensuite d’être un ressort comique.De plus on ressent qu'avec l'appuie de « Dwayne Johnson », il y a cette volonté de servir un discours bienveillant et de servir de modèle aux jeunes. Une chose que j'avais remarqué dans « Central Intelligence » ou étonnamment, on parlait de harcèlement scolaire. Ici, on ne parle pas de ça, mais plutôt d'intégration et sur le fait de trouver sa place au lycée, alors que la société nous assomme de diktats guidant nos moindres agissements. Et en confrontant les jeunes lycéens aux pires des clichés des jeux vidéos d'aventures d'antan, comprennent peu à peu que les muscles, l'intelligence ou la beauté, ne définissent pas un individu et que c'est ce qu'il en fait qui importe ! Et c'est en jouant ensemble à « Jumanji » qu'ils le comprennent, où petit à petit ces jeunes perclus de complexes, regagnent suffisamment de confiance, pour surmonter leurs différences et faire face à l'adversité. Ils en deviennent même altruiste, ce qui semblait impensable au début du film.Et c'est ce que l'on retrouvera à l'image ! Jake Kasdan utilise une partie des codes du jeu vidéo, pour nous narrer l'histoire, que ça soit les stéréotypes, les vies limitées, les compétences de chaque personnages, les pnj (personnage non jouable), bref toute la grammaire ou presque du jeu vidéo est là. C'est tout naturellement que le rythme du film est calé sur celui d'une partie classique. On trouve plusieurs niveaux, plusieurs difficultés et bien évidemment un boss final. Les décors sont limités, ce qui est logique vue le jeu ( vieux jeu digne d'une Nintendo Nes) mais la production design d'Owen Paterson en tire le meilleur pour créer au mieux et en fonction de l'action qui s'y déroulera ! C'est ainsi que le film alterne entre de la comédie pure et dure, souvent due au décalage personnage/avatar, à ce jeu le casting est impeccable; et de l'action très old-school, qui se partage entre de la bagarre à main nue et des poursuites en véhicules.Quant au casting, il est réjouissant et vraiment bon même s'il est coupé en deux, avec les acteurs qu'on trouve dans le jeu nos 4 super-aventuriers et ceux que l'on voit dans la vie réelle, nos 4 adolescents. Chez les aventuriers, on trouve Dwayne Johnson qui joue habilement de son image, campant un personnage « colossal » mais un brin pleurnichard; Kevin Hart joue l'inverse de son ami, un sidekick rigolo un peu plus téméraire ; Jack Black un scientifique rondouillard et Karen Gillan une simili « Lara Croft » vintage, suffisamment badass pour tenir la dragée haute à notre ancien catcheur. Puis chez les « ados », on trouve Alex Wolff, le nerd par excellence, timide et chétif, qui va gagner en assurance au fil du film, sans verser dans la caricature, tout comme Morgan Turner qui joue avec justesse une jeune fille douée et intelligente, à la répartie ravageuse. Puis il y a Ser'darius blain dans le rôle du « footballeur » cancre, un archétype éculé tout comme celui de la jeune fille populaire interprétée par Madison Iseman. On trouve aussi Rhys Darby, Bobby Cannavale, Nick Jonas ou encore Colin Hanks.Succès surprise de la fin de l'année dernière, « Jumanji : Bienvenue dans la Jungle » est un bon film d'aventure et le digne successeur du film réalisé par Joe Johnston.
Jumanji : Bienvenue dans la Jungle – 20 Décembre 2017 – Réalisé par Jake Kasdan