Plotto : méthode de suggestions d’intrigue

La méthode de suggestions d’intrigue de William Wallace Cook n’existe pas pour parer à un quelconque manque d’imagination de l’auteur. C’est une sorte de recensement de situations conflictuelles qui surgissent dans les relations des personnages.
Une situation existe dans un contexte donné comme un drame familial (une séparation ou la mort d’un enfant) et, en cette situation, viendra s’établir un lien d’interdépendance et d’interaction entre deux personnages (la plupart du temps chez William Wallace Cook).

Cette relation permet aux personnages d’évoluer. Sans elle (s’il n’y avait que de l’action, par exemple), ce serait peut-être très spectaculaire mais le lecteur s’ennuierait vite.

La liste des situations conflictuelles :
PLOTTO, MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Ruse et Manipulation

Proposition B
14, Tomber dans une situation difficile par les ruses d’un intrigant habile et rusé.

Situation : 1260a
Préquelles possibles : 1140 – (1000…* si l’on change A par A-8)

  • Riche et dénué de scrupules, A veut s’emparer d’une terre
  • * A-8 ne veut pas vendre la terre que convoite A. A fera en sorte d’acculer A-8 à la ruine pour le forcer à vendre **

Séquelles possibles : (1000 …*) – 1443b – (1439b si l’on transpose A et A-8)

Note : A pourrait être un promoteur sans foi ni loi qui n’a que faire de détruire des vies en acquérant des terres pour satisfaire ses propres intérêts. Ce serait alors un être foncièrement mauvais ce qui le désigne naturellement comme l’antagoniste. Mais ce serait vite tomber dans le cliché. Il pourrait être plus intéressant d’en faire le personnage principal qui prendra progressivement conscience qu’il agit mal.
Un auteur pourrait situer son histoire dans le contexte d’une petite exploitation agricole en lutte contre une industrialisation qui veut toujours produire plus et mal en tuant la terre sous le prétexte de nourrir les masses mais qui ne serait animé en réalité que par le profit. Le thème est assez simple : produire plus mènera à la famine.

Situation : 1260b
Préquelles possibles : (380 si l’on change A par A-8 et A-3 par A) – (898 …*)

  • A manœuvre habilement pour que A-8 s’endette
    [A représente une entité qui, pour quelque raison que ce soit, a besoin de plier A-8 à sa volonté. A-8 est une fonction dans l’histoire parce que William Wallace Cook met en avant le moyen malhonnête qu’utilise A pour parvenir à ses fins.
    Cette intrigue est une mise en garde destinée au lecteur pour le prévenir de garder un esprit critique malgré l’adversité car c’est précisément les difficultés de la vie que des êtres peu scrupuleux utilisent pour convaincre autrui de rentrer dans le rang en quelque sorte. La diversité serait alors vue comme un élément perturbateur, subversif et dangereux pour l’ordre établi qui doit alors détruire ce danger pour conserver son équilibre]
  • * A a convaincu A-8 de s’endetter afin que A puisse faire pression sur A-8 pour qu’il prenne une décision favorable à A
    [Il pourrait vraiment être intéressant d’approfondir le personnage A-8. Acculé dans les dettes par A, A-8 a manqué à l’évidence de prudence et a laissé en quelque sorte le démon décider à sa place. A-8 devra prendre un risque avec un enjeu important (cela pourrait menacer sa famille par exemple car l’histoire sera plus puissante si la menace ne concerne pas le personnage principal mais des êtres qui lui sont chers) pour sortir de la situation dans laquelle les manigances de A l’ont jeté] **

Séquelles possibles : (48 si l’on transpose A et A-8) – (269 si l’on change A-3 par A-8)

Situation : 1261
Préquelles possibles : (280a si l’on transpose A et A-3) – (1191 si l’on change A-4 par A-3)

B, complice de A, attire A-3 dans un piège

Séquelles possibles : (1253 si l’on transpose A et A-3) – (1255a si l’on transpose A et A-3)

Note : Je ne peux m’empêcher de penser que William Wallace Cook fait preuve d’une certaine misogynie dans son utilisation de la femme comme tentatrice. En effet, celle-ci est la faiblesse de A-3 dont A se servira pour le faire tomber.
Cook essaie néanmoins de se dédouaner en faisant de A-3 un ennemi ou un rival de A ce qui peut justifier les actes de A.

Situation : 1262
Préquelles possibles : 96 – 98

  • A cache sa culpabilité derrière une apparente innocence
  • * A s’était persuadé qu’il ne souffrirait pas des conséquences liées à un acte transgressif qu’il a commis dans son passé. Bien que les années aient passées, les circonstances actuelles font remonter à la surface une réparation qu’on exige de lui **

Séquelles possibles : 753 – 628 – (1261 si l’on transpose A et A-3)

Note : La première possibilité est un motif récurrent des polars où il s’agit de détourner l’attention du lecteur du véritable coupable non pas en en faisant une victime mais en démontrant l’évidente impossibilité pour lui d’être coupable. Par exemple, le suspect prétend ne pas pouvoir être sur les lieux du crime car au moment de celui-ci, il était avec une personne dont il ne peut dévoiler le nom sans la compromettre.
L’ironie dramatique veut que bien que l’enquêteur n’ait pas accès à cette information, le lecteur connaît cette personne et comprend pourquoi la discrétion est de mise.

Dans l’esprit du lecteur, le suspect ne peut être coupable car son alibi tient la route. Ce que le lecteur découvrira plus tard, c’est que l’alibi en question est un faux témoignage mais de la manière dont l’auteur l’a présenté, cette option ne pouvait pas être envisagée.

Dans la seconde possibilité, l’exigence de réparation est l’objet de l’intrigant. Ôtons la connotation négative qu’emporte le mot intrigant. Nous pourrions en faire notre personnage principal en quête de justice.

Situation : 1263
Préquelles possibles : (447 si l’on change A par A-8) – 1293a

  • A parvient à découvrir le terrible secret de B
  • * A fait du chantage avec l’information qu’il possède **

Séquelles possibles : (870b si l’on change A-5 par A) – 1309a

Note : Je me demande jusqu’à quel point A est à la recherche de lui-même dans cette quête du terrible secret de B. Peut-être est-ce d’un apaisement dont il a besoin et connaître la vérité de B lui est nécessaire pour s’accomplir comme si B détenait le dernier morceau du puzzle de l’existence de A.
La seconde possibilité est davantage orientée vers le thriller mais ne rend pas impossible d’autres genres. A pourrait tenter de faire pression sur une personne qu’il aime et qui soit décidée à le quitter, par exemple.

Situation : 1264
Préquelles possibles : [(1168…*) si l’on transpose A et A-2)] – (1277b si l’on change A par A-2) – (1288…*)

A parvient à convaincre son ami A-2 de se lancer dans un dangereux projet sans lui mentionner les risques que ce projet comporte

Séquelles possibles : (1168 si l’on transpose A et A-2) – (1265a si l’on change A-3 par A-2) – (1288 *…**) – (1272 si l’on change A par A-2 et A-9 par A) – (1275 si l’on change A par A-2 et A-5 par A)

Situation : 1265a
Préquelles possibles : (75a si l’on transpose A et A-3) – (1264 si l’on change A-2 par A-3)

A parvient à faire tomber A-3 en le tentant par ce que A estime être le point faible de A-3

Séquelles possibles : (623 si l’on change A par A-3) – (1154b si l’on change A par A-3 et B-3 par A)

Note : A-3 est certes le rival de A mais on est en droit de se demander si l’acte de A est vraiment justifié. William Wallace Cook met en avant la tentation comme explication de la décadence de A-3 mais A ne s’engage t-il pas dans une sorte de régression en cherchant à utiliser à son avantage la faiblesse d’autrui ?
Surtout si A agit par esprit de vengeance.

Situation : 1265b
Préquelles possibles : Chronologiquement [174 puis 816a] – 711a

A et A-3 se sont mis d’accord malgré leur rivalité pour accomplir un certain projet. Mais A ne vient pas au rendez-vous et A-3 se lance seul dans le projet
[Il faut comprendre que A avait prémédité sa défection. Il s’agit d’une trahison et de nouveau, on est en droit de questionner la validité morale des décisions de A quelle que soit la gravité de la faute de A-3 envers A.
Il est indéniable que A est animé d’intentions mauvaises. En proie au mal, son arc dramatique pourrait consister à lui faire prendre conscience de l’erreur que sa perception des choses a habilement masquée.

Les situations 1265a et b démontrent que le remède est souvent pire que le mal. D’un point de vue structurel, il y a souvent un moment dans l’intrigue où le personnage principal connaît une crise profonde. Celle-ci pourrait être une sorte d’injonction pour A au repentir dans le pardon à A-3 plutôt que d’exercer à son encontre une vengeance qui ne peut déboucher sur aucune satisfaction pour A.

Emporté par ses passions, A en devient machiavélique. Aveuglé, il ne comprend pas le malaise qu’il ressent à assouvir son besoin de revanche. Il doit comprendre néanmoins qu’il n’a aucun droit à châtier un coupable. Il devra s’en remettre à la justice des hommes ou à celle de Dieu selon ses convictions. C’est dans cette acceptation qu’il trouvera un contentement qui fait de lui un être meilleur que A-3.

Comprenez bien que mon interprétation m’est personnelle. Ainsi, j’ai conçu une structure à partir de la suggestion de Cook avec pour visée une manière singulière dont j’aimerais que le lecteur fasse l’expérience de l’histoire. En fait, chacun d’entre nous fera quelque chose de différent avec cette même suggestion. Il y a autant d’expériences que d’auteurs]

Séquelles possibles : (603a si l’on change A-2 par A-3) – (701 si l’on change A par A-3 et A-2 par A)

Situation : 1266
Préquelles possibles : Chronologiquement [(98 si l’on change A par A-3) suivie de 1326] – 554

  • A-3, le rival de A, est un connaisseur en vins fins
    [Cette suggestion établit la fondation qui va permettre à A de prendre sa revanche sur A-3 dont on peut supposer que ce dernier est à l’origine d’une profonde humiliation de A]
  • * A exerce sa vengeance sur A-3 à travers ce que ce dernier est le plus fier
    [L’orgueil de A-3 causera sa perte. Mais A s’effondrera avec lui parce qu’en exerçant sa vengeance, il affirme et nie dans le même mouvement ce qui fait de lui un être humain.
    En apportant cette dimension au personnage, l’histoire ne sera pas seulement de l’action ce qui risquerait de lasser le lecteur/spectateur] **

Séquelles possibles : (1311…*) – 1311 – (1325 si l’on change B par A et A par A-3)

Situation : 1267a
Préquelles possibles : (409 si l’on transpose A et A-3) – (1314 si l’on transpose A et A-3)

A est amené à s’engager dans un projet conçu pour lui être fatal mais A ignore cela

Séquelles possibles : (1264 si l’on change A par A-8 et A-2 par A) – (1265a si l’on change A par A-8 et A-3 par A) – (1266 si l’on transpose A et A-3)

Note : Traditionnellement, l’acte Deux, l’espace de l’intrigue, est un univers nouveau et inconnu du protagoniste. Cet espace se distingue souvent par un changement de lieu. Les obstacles qui ne manqueront pas de surgir sont le fait de l’inexpérience du personnage principal qui doit apprendre à connaître les règles de ce nouvel environnement.
La présence d’un mentor peut alors être considérée comme une initiation, un apprentissage des rudiments de ce nouveau monde pour permettre au héros de l’histoire de contourner dans un premier temps (ce qui représente quelques victoires faciles qui le mettent faussement en confiance) puis de lutter physiquement et moralement contre les traverses posées là comme autant de tentatives dont l’intention est de le faire chuter.

Cet itinéraire singulier du héros (son arc dramatique) a pour but essentiel de lui faire prendre conscience de sa véritable nature en corrigeant un défaut qui le caractérise depuis le début de l’histoire (par exemple Luke Skywalker doit apprendre à avoir confiance en lui).
Cette puissance n’apparaît pas soudainement parce que le héros est confronté aux difficultés. C’est quelque chose qui existait déjà en lui mais qu’il fallait révéler. Une histoire doit montrer, à travers un personnage de fiction interposé, ce dont nous sommes capables en tant qu’être humain. La situation 1267a est une réduction de cette façon de voir le monde et de s’y adapter.

Situation : 1267b
Préquelles possibles : 1241a – 1267c

A-5 parvient à piéger A dans sa propre maison afin qu’il lui révèle une richesse cachée

Séquelles possibles : 885a – 890

Note : La maison est par excellence le lieu où l’on se sent le plus en sécurité. A est responsable de son malheur parce qu’il a laissé entrer le mal chez lui. C’est d’ailleurs en toute innocence qu’il est tombé dans les rets de A-5. Imaginons que A-5 soit l’un de ces représentants de commerce qui sillonne les campagnes à la recherche d’une éventuelle victime. Si A-5 reste sur le pas de la porte, il est impuissant tel le vampire dont on lui refuse l’entrée.
Mais si on l’invite à pénétrer dans la maison, une relation étrange s’instaurera. Néanmoins, il est tout à fait possible que A soit demandeur de ce que peut lui apporter A-5. C’est une rencontre, après tout. Et qu’elles que soient les motivations qui animent A et A-5, ils peuvent avoir besoin l’un de l’autre. Ce peut être bénéfique pour les deux personnages ou seulement l’un d’entre eux. Ou bien nous assisterons à la destruction inexorable de l’un d’entre eux et même des deux à la fois.

Situation : 1267c
Préquelles possibles : (1278b si l’on change A par A-8) – 1438b

Dans une affaire qu’il doit gérer (et dans laquelle A est partie prenante), A-8 croit percevoir une malversation. Il s’aide alors de B pour l’aider à mettre au jour ce qui se trame derrière les apparences

Séquelles possibles : 1432 – (1461b si l’on change A par B et AX par A)

Situation : 1268
Préquelles possibles : 1023 – 1024

A a planifié un cambriolage. Mais son plan est éventé à son insu et un piège est tendu sur les lieux dudit cambriolage

Séquelles possibles : 637 – 664

Situation : 1269
Préquelles possibles : 831 – (832 si l’on transpose A et A-2)

  • A découvre le secret de son ami A-2
  • * Après avoir finalement découvert le secret de son ami A-2, A le trahit **

Séquelles possibles : (1039 si l’on change A par A-2 et A-3 par A) – (1313a si l’on transpose A et A-2) – (1313b si l’on change A par A-2 et A-3 par A)

Note : Indéniablement, il sera utile que A soit impliqué dans ce secret bien gardé. Ce sera pour lui une révélation, un coup de massue qui l’ébranlera. Par contre, il ne va pas être facile de mettre d’accord cette intrigue avec la proposition B qui la sous-tend.
Selon moi, l’intrigant sera celui par qui le scandale éclatera (donc un autre personnage). Tout l’effort consistera à détailler l’objet de la dissimulation (un thème qui revient souvent chez William Wallace Cook et me semble t-il assez universel) et comment il se rapporte à la relation entre A et A-2.

La trahison de la seconde possibilité (encore un thème familier à Cook) est la toute première réponse de A en conséquence de cette découverte. Il en éprouvera rapidement du remord car la satisfaction fragile et éphémère (symbolisée par une sorte de récompense dans l’esprit de Cook) rapidement le culpabilisera offrant à son regard l’éclat obscur de la honte.

Situation : 1270
Préquelles possibles : 825 – (1024 si l’on change A par NW)

  • NW, le neveu de A, et A ne s’entendent pas. NW convoite la fortune de A. A fait appel à A-8 pour que, légalement, cette fortune échappe à NW
  • * NW parvient à acheter A-8, l’homme de confiance de A **

Séquelles possibles : (117 si l’on change A par NW et F-A par A) – 1432

Note : Plusieurs options sont possibles dans la première possibilité. Soit NW est l’intrigant de la proposition B et manigancera de manière à détourner ce qu’il estime lui revenir de droit et on peut en faire soit un antagoniste, soit un protagoniste selon que ce droit est justifié ou non.
Mais A n’a pas forcément à être la victime qui cherche à défendre son bien contre les malfaisants NW en collusion avec A-8. L’action de A peut être volontairement néfaste à NW. La fortune de A n’est plus un enjeu mais un levier ou un moyen pour blesser NW. A-8 devient ainsi un des sbires de A (que NW pourrait retourner à son avantage).

Dans la seconde alternative, la connivence entre NW et A-8 est évidente. A est le personnage principal parce que la force combinée de NW et de A-8 établit un rapport de force très défavorable à A. Et c’est ce qui caractérise les héros dont les épreuves ne peuvent être une mince affaire (il serait trop facile et ennuyeux que le héros contourne aisément l’affliction, il doit souffrir).

Un héros doit apprendre la modestie et l’humilité parce qu’en fin de compte, ce courage nouveau sert à la communauté. Le méchant de l’histoire se caractérise essentiellement par son égoïsme.
L’héroïsme est d’abord un don de soi, un sacrifice. C’est ce qui distingue le héros non seulement du commun des mortels mais aussi de l’antagoniste dont les motivations sont subordonnées à l’intérêt personnel.

Situation : 1271
Préquelles possibles : 1180 – 1184

  • A prétend être A-4, un personnage qu’il a inventé pour lui permettre d’accomplir un certain projet
  • * A prétend être ce qu’il n’est pas pour obtenir des informations cruciales auprès de A-8 qui lui communique sans se douter des intentions de A **

Séquelles possibles : 1174 – (1251 si l’on transpose A et A-8) – (1253 si l’on change A-3 par A-8)

Note : William Wallace Cook reprend les mêmes thèmes dont il fait un traitement différent selon le sous-groupe et la proposition B qui servent alors de cadre narratif. Dans cette situation, l’imposture est le moyen de l’intrigant. Que cela lui réussisse ou non, c’est l’auteur qui décidera selon son propre point de vue moral sur la question.
Cette dernière est amenée dans l’histoire par le projet. Celui-ci est-il légitime ou non ? Cela définira la fonction de A.

Situation : 1272
Préquelles possibles : (604 si l’on change A-8 par A-9) – 1267a – (1264 si l’on change A par A-9 et A-2 par A)

  • A est poussé par A-9 à commettre un acte transgressif
  • * Sur les ordres de sa hiérarchie (représentée par A-9), A a commis une transgression. Appelé à s’expliquer sur cet acte devant la justice des hommes, A ne s’attendait pas à ce que sa hiérarchie le lâche **

Séquelles possibles : Chronologiquement [866 suivie de (1322 si l’on change A-3 par A-9) – Chronologiquement [(329 si l’on change A-2 par A-9) suivie de 850a]

Note : Dans la nomenclature des personnages, A-9 est une figure d’autorité. A est subordonné à celle-ci. Il est logique que A ne questionne pas la valeur morale de l’acte qu’il lui est ordonné de commettre. Cela pose un petit problème de structure pour l’histoire. En effet, la définition de l’itinéraire du personnage principal veut que dans un premier temps, celui-ci refuse l’aventure qu’il lui est proposée.
Or, dans le cas présent, A ne se pose pas de cas de conscience. A-9 le somme ou lui commande de faire quelque chose et A obéit.

Pour contourner cet écueil que je me suis moi-même posé, je pourrais ainsi montrer A au moment de la séquence d’ouverture (pré-générique par exemple) dans une situation où il accomplit quelque chose de mal.
On pourrait m’objecter que traditionnellement lors d’une séquence d’ouverture, le personnage principal n’apparaît pas. Je respecte cette règle parce que le A que j’expose dans la séquence d’ouverture n’est pas le véritable A que j’ai en tête.

Dans la première scène ou première séquence (avant l’incident déclencheur), j’introduis A dans son quotidien, c’est-à-dire que je le place dans une situation d’obéissance. Puis vient la proposition qui va si fortement le outrer qu’il va, sans faire montre d’insubordination, rechigner à l’accomplir en prétextant une indisponibilité ou tentant de transférer la tâche sur quelqu’un d’autre.
Ce qui marque le passage dans l’acte Deux est que le personnage principal prend en charge son problème. Il se lance dans l’aventure. Quelle sera la nature de ce problème ? Précisément le conflit entre une obligation de résultat et la valeur morale de cette obligation.

La lâcheté de la hiérarchie de A dans la seconde alternative peut servir d’incident déclencheur. Je pense que cela serait plus efficace que de l’utiliser comme un rebondissement au cours de l’intrigue. L’aventure pour A consistera à prouver son innocence parallèlement à la prise de conscience que la sujétion à l’ordre apparent ne peut mener qu’au chaos.

Situation : 1273
Préquelles possibles : 922b – 1082b – 1389b

  • A se sert de la superstition pour aboutir à ses fins
  • * A se fait un ennemi de A-9 lorsque ce dernier comprend que A l’a berné **

Séquelles possibles : (1220a si l’on change B par A-9) – (1278e si l’on change A-8 par A-9)

Note : Il faut bien comprendre que A agit avec le consentement des personnages superstitieux. Cette croyance ne les rend pas particulièrement vulnérables. La liberté du culte est un droit reconnu et si A tire avantage de cela, il ne doit pas être antipathique pour autant.
D’ailleurs, si l’on se réfère à la proposition B, c’est A qui se retrouvera en situation difficile et non ses apparentes victimes. Des victimes bien hypocrites qui accusent un innocent alors que l’erreur leur est totalement imputable. Je ne dis pas que A n’est pas responsable de ses actes. Il a bien commis un usage illicite de la crédulité d’autrui. Mais l’accusation portée à son encontre n’est pas justifiée. Je n’arrive pas à lui en vouloir d’avoir abusé de la naïveté des gens même si ses méthodes de charlatan sont critiquables.

Situation : 1274
Préquelles possibles : 689 – 937 – (1289b …*)

  • A a une âme de missionnaire mais sa sincérité est contrecarrée par un charlatan A-3 jaloux de son succès auprès de ceux que celui-ci s’était accaparé
    [C’est la situation inverse de la précédente]
  • * A parvient à démasquer le jeu perfide de A-3 ce qui lui fait gagner l’estime des autres (ce qui n’était pas gagné d’avance) **

Séquelles possibles : 973 – (1289b **…***) – (1319b si l’on transpose A et A-3)

Le prochain article concernera les situations 1275 à 1289.