Une fois n'est pas coutume, pour cette suite n°5 de la désormais célèbre saga du jeune sorcier l'équipe change une nouvelle fois de visage. Après "Harry Potter et la Coupe de Feu" (2005) de Mike Newell cette nouvelle adaptation du 5ème tome de J.K. Rowling le réalisateur change une nouvelle fois et, par la même occasion, le scénariste également. Ainsi exit Mike Newell qui est remplacé par le méconnu David Yates qui fut remarqué pour son drame "Sex Traffic" (2004), exit Steve Kloves qui était pourtant là depuis le début qui est remplacé par Michael Goldenberg scénariste notamment de "Contact" (1997) de Robert Zemeckis et "Peter Pan"(2004) de P.J. Hogan. L'aventure s'étoffe et donc le nombre de sorciers aussi.
Outre les sorciers habituels et récurrents on peut donc citer les arrivées de Dolorès Ombrage incarnée par Imelda Staunton vue dans le rôle titre de "Vera Drake" (2005) de Mike Leigh, Nymphadora Tonks interprétée par Natalia Tena future Osha dans la série "Game of Thrones" (2011-2013), et surtout Bellatrix Lestrange incarnée par une inénarrable Helena Bonham Carter, muse de Tim Burton qui n'a pas dû être dépaysé par le gothique ambiant... Avec ce film Harry Potter montre de plus en plus ses failles et ses cicatrices notamment à cause de la mort de Cédric Diggory et, de surcroît la bonne vieille crise de l'adolescence qui semble toujours obligatoire et systématique dès lors qu'on entre dans la période pubère. Sur ce point au moins les jeunes acteurs évoluent avec leur personnage. Le trio Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson grandissent bel et bien avec leur personnage fétiche. Un épisode où Harry Potter semble donc en proie avec ses démons, à tel point que Daniel Radcliffe a voulu rencontrer une psychologue à plusieurs reprises afon de mieux comprendre Harry Potter à cette période post-"Coupe de Feu". Les quelques incohérences vues auparavant se confirment ici ; par exemple le fait que le personnage de Neville se retrouve avec les scènes normalement attribuées à l'elfe Dobby dans le livre, que Dumbledore n'a rien du grand sorcier classe et sage du bouquin (on regrette beaucoup Richard Harris...)...
Mais le plus incompréhensible reste le fait que personne ne croit au retour de Voldemort ! Comment est-ce possible une amnésie aussi grandiose malgré les faits des deux films précédents ?! Ajouté à cela plusieurs raccords maladroits comme Arthur Weasley grièvement blassé qui se retrouve pourtant à manger de la dinde sans soucis juste après, la mort d'un personnage clé trop vite expédiée. Ne parlons pas des dialogues niais comme la réplique qui tue de Harry Potter à Voldemort : "vous ne connaitrez jamais l'amour" (!)... Ce film est le premier où on sent une baisse de régime. Poudlard disparait de plus en plus, la sorcellerie repose trop sur la guerre Potter Vs Voldemort ce qui a pour conséquence d'araser la magie environnante et omniprésente dans un univers de plus en plus restreint à une succession de huis clos. La magie opère encore grâce à une atmosphère pesante et à une intrigue qui reste prenante. Toujours un très bon point pour les performances d'acteurs des sorciers adultes, la plupart du temps bien plus savoureuses que les enfants.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 9 ans :