La firme aux grandes oreilles continue sur leur lancée pour adapter en version Live leurs grands classiques. Ainsi Disney offre cette fois un long métrage en prise de vue réelle de la franchise Winnie l'Ourson, petit ours créé par l'auteur Alan Alexander Milne (1924-1926). L'idée date d'une quinzaine d'années et vient du producteur Brigham Taylor qui a pourtant vu le projet être écarté. Depuis les films en prise de vue réelle ont connu le succès et notamment Brigham Taylor heureux producteur de l'excellent "Le Livre de la Jungle" (2016) de Jon Favreau toujours sous drapeau Disney. Le projet a été signé par plusieurs scénaristes successifs avant d'être confirmé mais l'idée de départ reste le même, à savoir reprendre l'histoire à partir du moment où Jean-Christophe part pour l'internat qui était la fin originale de la première histoire de "Winnie the Pooh" signé A.A. Milne... Dans la même veine on pense alors au film "Hook ou la revanche du Capitaine Crochet" (1991) de Steven Spielberg dans lequel Peter pan devenu grand avait oublié ses "amis d'enfance".
Le réalisateur choisit pour assurer cette aventure est Marc Forster, solide cinéaste qui aime changer de registre régulièrement allant du drame "A l'Ombre de la Haine" (2002) ou "Les Cerfs-Volants de Kaboul" (2008) à des films plus musclés comme "Quantum of Solace" (2008), "Machine Gun" (2013) et (2013) en étant déjà en terrain plus ou moins connu après signé le film "Neverland" (2005) qui retraçait la vie de l'auteur d'un certain Peter Pan !... On retrouve donc toute la troupe de la Forêt des Rêves Bleus avec Winnie et ses amis Porcinet, Tigrou, Coco Lapin, Bourriquet, Maman Gourou, Petit Gourou et Maître Hibou qui sont incarnés en image de synthèse en retrouvant toutefois les voix ayant bercé notre enfance (d'il y a 2-3 décennies !). Jean-Christophe est ici incarné par l'excellent qui a déjà tourné dans plusieurs films du genre dont "Jack et le Chasseur de Géants" (2013) de Bryan Singer et surtout en étant Lumière dans la version live "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Condon. Son épouse est interprétée par la jolie Hayley Hatwell, révélée en jouant Peggy Carter dans "Captain America : First Avenger" (2011) de Joe Johnston et elle aussi déjà apparue dans un Live Disney avec "Cendrillon" (2015) de Kenneth Branagh. Et enfin, leur fille est jouée par la toute jeune Bronte Carmichael qui connait un début de carrière sur les chapeaux de roues après "Les Heures Sombres" (2018) de Joe Wright et "Sur la Plage de Chesil" (2018) de Dominic Cooke. Le début du film commence par nous faire un peu peur tant le récit prend beaucoup trop de temps à démarrer franchement. Les 20 premières minutes sont longues et fastidieuses, et ce n'est pas en mélangeant le prologue au générique via un procédé aussi facile que peu intéressant (meubler une ellipse de deux décennies) qui change la donne. Heureusement, la magie opère et on plonge doucement mais sûrement dans cette jolie histoire.
D'abord grâce aux personnages en "peluche", le travail de finition est époustouflant notamment sur Winnie et Porcinet, où on décèle et perçoit jusqu'aux maillons et coutures de leur "pelage" avec, en prime, les voix "historiques" qui permet de rester cohérent avec les oeuvres animées plus anciennes. Les personnages sont une perfection qui permet de rester pris par l'histoire qui oscille constamment entre nostalgie, rêve d'enfant et un humour savamment distillé avec plusieurs séquences touchantes et/ou amusantes comme le ballon rouge ou le jeu de "dire ce qu'on voit". Alors que le récit est en pleine vitesse on arrive à la morale (forcément !) qui s'avère pour une fois bien peu "morale". En effet, les enfants étant le public visé ont peut rester perplexe devant le crédo : "Les gens disent que rien n'est impossible, mais RIEN, c'est ce que je fais tous les jours !" (dixit Winnie)... Partagé entre légère consternation et le risible utopique le pire arrive avec l'invention de Jean-Christophe !... En conclusion un très beau film, mignon comme tout mais qui pêche par un début bien maladroit. Un bon moment en famille toutefois.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 9 ans :