De Catherine Corsini
Avec Virginie Efira, Niels Schneider, Jehnny Beth
Chronique : C’est l’histoire d’un amour… Ou de quelque chose qui y ressemble. C’est l’histoire d’une « rencontre inévitable », de liens qui se nouent et se distendent entre un homme et une femme, c’est l’histoire de l’affection contrariée d’une fille pour sa mère, c’est l’inattendue retour du père absent.
Mais c’est avant tout une fresque romanesque et tragique, qui suit le destin d’une femme, Rachel, déchirée entre l’irrépressible attraction qu’elle portera toute sa vie pour un homme qu’elle ne connaîtra jamais vraiment et ses envies d’émancipation qui en feront malgré elle une héroïne féministe.
Catherine Corsini filme admirablement bien l’absence, la place que cet homme indéchiffrable prend dans la vie de Rachel, l’omniprésence de ce vide, comme un fantôme hantant le quotidien de Rachel et Chantal, de plus en plus flou, loin, insaisissable. Et quelque part dangereux.
Sa mise en scène est sobre mais pas sans personnalité, s’appuyant sur une solide reconstitution d’époque, comme elle avait déjà si bien su le faire dans sa Belle Saison. La voix off donne un cachet légèrement daté mais cohérent, sorte d’écho aux films de la nouvelle vague, et contraste avec le jeu très naturel des acteurs. On pourra reprocher au film une fin un peu trop didactique, qui s’étire inutilement, un retour brutal et violent à notre époque, comme si la modernité lui seyait bien mal.
Mais cela n’enlève pas grand-chose à la force du récit et la puissance du destin de Rachel.
Surtout, Un Amour Impossible met à nouveau la lumière sur Virginie Efira, sublime, subtile, bouleversante. Indispensable.
Synopsis : À la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu d’une famille bourgeoise. De cette liaison passionnelle mais brève naîtra une petite fille, Chantal. Philippe refuse de se marier en dehors de sa classe sociale. Rachel devra élever sa fille seule. Peu importe, pour elle Chantal est son grand bonheur, c’est pourquoi elle se bat pour qu’à défaut de l’élever, Philippe lui donne son nom. Une bataille de plus de dix ans qui finira par briser sa vie et celle de sa fille.