L'un des meilleurs scénaristes des années 70-80 nous a quitté. William Goldman est mort ce vendredi 16 novembre 2017 à l'âge de 87 ans.
Né en 1931 en Illinois dans la banlieue de Chicago au sein d'une famille juive. Son père était un homme d'affaires prospère jusqu'à ce que l'alcoolisme finisse par faire couler le commerce et la vie de famille avec... Malgré les soucis familiaux, le jeune William obtient son bac en 1952 avant de s'enrôler dans l'armée. Il travailla au Pentagone jusqu'à l'obtention de son grade de caporal.
Il s'inscrit en suite à la Columbia University où il obtient une maîtrise des Arts en 1956 sur la comédie de mœurs en Amérique. A cette période, il écrit des nouvelles qu'il tente de faire publier sans succès. Il partage un appartement avec son frère James, lui-même futur dramaturge et scénariste, qui décèdera en 1988, ainsi qu'avec John Kander compositeur. Tous trois remporteront des Oscars...
William Goldman publie son premier roman "The Temple of Gold" (1957). Quand il débute pour le cinéma, l'auteur a déjà publié cinq romans et écrit trois pièces de théâtre jouées à Broadway.
C'est l'acteur Cliff Robertson qui engage William Goldman après avoir lu le roman "No Way to Treat a Lady" (1964 - signé sous le pseudo Harry Longbaugh). L'acteur l'engage d'abord pour adapter une nouvelle avant de lui demander d'écrire le scénario de "Masquerade" (1965) de Basil Dearden.
Il enchaine avec le scénario du film "Détective Privé" (1966) de Jack Smight. Devenu professeur à Princeton, il signe un nouveau roman et écrit son premier scénario original. Un scénario vendu 400000 dollars, soit le scénario original le plus cher à cette époque qui deviendra le magnifique "Butch Cassidy et the Kid" (1969) de George Roy Hill avec Robert Redford et Paul Newman, ce dernier étant déjà tête d'affiche de "Détective Privé".
Le film connait le succès critique et public avec en prime l'Oscar du meilleur Scénario Original.
Il gère sa nouvelle carrière entre romans, essais et cinéma. Il signe le scénario du film "Les Quatre Malfrats" (1972) de Peter Yates avant d'écrire le roman "Princess Bride" (1973) dont il a commencé le scénario adapté sans que le film ne se fasse...
Cette même année il est atteint d'une pneumonie rare qui le fait souffrir des mois mais qui, ironie du sort, le plonge dans un élan de créativité. Il écrit ainsi un livre pour enfant "Wigger" (1974) et signe entre autre le roman "Marathon Man" (1974) qu'il adapte lui-même pour le grand écran pour le film éponyme (1976 - ci-dessus) de John Schlesinger avec Laurence Olivier et Dustin Hoffman.
Le film est un succès oscarisé suivi dans le même temps de "Les Hommes du Président" (1976 - ci-dessous) de Alan J. Pakula pour lequel il gagne son second Oscar pour le meilleur Scénario Adapté.
Il signe ensuite le scénario du film de guerre "Un Pont trop Loin" (1977) de Richard Attenborough avant de retrouver ce même cinéaste pour qui il adapte son propre roman (1976) pour le film "Magic" (1978).
Etonnament, William Goldman s'éloigne du cinéma et retourne à ses écrits. Entre romans, essais et nouvelles, il en profite pour écrire ses mémoires "Adventures in the Screen Trade : a Personnal View of Hollywood and Screenwriting" (1983).
Son retour au cinéma est, selon Goldman lui-même, dû au nabab Michael Ovitz alors tout puissant patron de la plus importante agence de stars, la Creative Artists Agency (C.A.A.). Il signe le scénario du film "Heat" (1986) de Dick Richards mais surtout il adapte enfin son roman de 1973 pour le film "The Princess Bride" (1987) de Rob Reiner.
Il travaille ensuite sur l'adaptation d'un roman considéré alors comme "l'un des romans les moins adaptables (de Stephen king)", il retrouve alors son réalisateur Rob Reiner pour le film "Misery" (1990 - ci-dessous) qui connaît un grand succès dont un Oscar pour la géniale Kathy Bates.
Le nom de William Goldman connaît alors un regain d'intérêt non négligeable à tel point qu'il est très demandé en tant que Script Doctor (scénariste de l'ombre non crédité pour assurer la finalisation de projets plus ou moins difficiles). Ainsi, William Goldman a collaboré sur des films comme "Jumeaux" (1988) de Ivan Reitman, "Last Action Hero" (1993) de John McTiernan et "Créatures Féroces" (1997) de Peter Jackson.
Le regain d'intérêt est aussi un regain de travail et il délaisse cette fois un peu la littérature pour le cinéma. Il signe entre autres les scénarios de "Chaplin" (1992) de Richard Attenborough, "Maverick" (1994 - ci-dessous) de Richard Donner, "L'Ombre et la Proie" (1996) de Stephen Hopkins adapté de son propre roman éponyme (son dernier roman !).
Il termine le siècle avec les scénarios de "Les Pleins Pouvoirs" (1997) de et avec Clint Eastwood et "Le Déshonneur de Elizabeth Campbell" (1999 - ci-dessous) de Simon West.
Tandis qu'il publie ses derniers écrits avec un second volume de ses mémoires (2000) et un recueil de ses essais (2001), il signe sur la même période ses derniers scénarios.
Il signe deux nouvelles adaptations d'après Stephen King, "Coeurs Perdus en Atlantide" (2001) de Scott Hicks et "Dreamcatcher, l'Attrape-Rêve" (2003) de Lawrence Kasdan.
Après plusieurs années d'inactivité, il revient à l'insu de son plein gré pour un ultime scénario avec le film "Joker" (2015) de Simon West qui n'est autre que l'adaptation de son roman "Heat" déjà adapté au cinéma en 1986.
William Goldman a été membre du jury au festival de Cannes 1988.
Fan de basket ball et surtout des Knicks de New-York, il ne manqua pas un match pendant plus de 40 ans.
Il a été marié de 1961 à 1991, ils eu deux filles.
Le scénariste a collaboré à une trentaine de films dont un nombre non négligeable de grands films.
William Goldman est mort des suites de complications dues à un cancer du côlon et à une pneumonie ce vendredi 16 novembre 2018 à l'âge de 87 ans.