La romancière (et productrice) a écrit sept tomes de la saga Harry Potter, et alors qu'on a avait droit à un film pour un livre voici que la production a la fabuleuse idée (ironie !) de réaliser deux films pour le dernier tome... Excuse officielle : "garantir un développement satisfaisant et une conclusion à la hauteur des attentes"... Hypocrisie il s'agit juste de l'appât du gain, la fin arrive et deux films rapportent plus qu'un ! Donc après "Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé" (2009) le réalisateur David Yates reprend du service, un beau gage de confiance puisqu'il est aux commandes depuis "Harry Potter et l'Ordre du Phénix" (2007). Il retrouve le scénariste "historique" avec Steve Kloves,ce dernier ayant signé tous les scénarios à l'exception du 5ème opus.
Toujours la même équipe devant la caméra, les plus jeunes arrivant à l'âge des 17-18 ans tandis que le casting adulte s'étoffe toujours et encore malgré que les nouveaux venus aient des rôles moins étoffés et/ou moins importants que leurs prédecesseurs en général. Ainsi on peut citer l'arrivée de Bill Weasley incarné par Domhnall Gleeson qui n'est autre que le fils de Brendan Gleeson alias Maugrey Fol-Oeil, et surtout l'arrivée de deux autres grands acteurs des plateaux britanniques avec Bill Nighy/Rufus Scrimgeour et Rhys Ifans/Xenophilius Lovegood qui se retrouve peu de temps après l'excellent "Good Morning England" (2009) de Richard Curtis. Le problème lorsqu'un studio décide de scinder en deux un film est que souvent le premier s'avère vite un épisode d'attente, une suite un vide qui sert juste de transition pour pousser le suspense et l'attente à son paroxysme. On peut citer d'autres films qui tomberont dans ce même écueil d'un concept aussi infâme que sournois comme "Twilight : Révélation 4 et 5" (2011-2012) de Bill Condon et "Hunger Games : la Révolte 1 et 2" (2015) de Francis Lawrence... Et donc le soucis est que 8 films pour une saga c'est long, et que quand le n°7 tourne en rond c'est d'autant plus frustrant. Pourtant il y a de bons points. Mine de rien, cette coupure permet effectivement d'être plus fidèle aux déroulements du roman et ainsi moins inventer et /ou modifier le récit original.
Néanmoins on peut noter la poursuite dans la forêt qui ne figure pas dans le roman mais aussi le passage animé qui est assez magnifique graphiquement surtout. Le trio Harry-Hermione-Ron est enfin reformé après plusieurs épisodes où le couple d'amis semblait en retrait du héros. Par là même, cette fois les trois personnages sont bien approfondi et la dimension psychologique n'aura jamais été aussi forte. Sans doute aussi parce que c'est la première fois qu'ils sont hors de la "protection" de Poudlard qui est ici complètement absent. Mais si les peurs et les doutes submergent nos trois héros le récit n'avance pas beaucoup et au final il ne se passe pas grand chose durant ces 2h25. La faute notamment de la partie "camping" qui tourne en rond et devient un peu redondante. Mais le pire, vraiment, est que si Harry Potter est l'élu il ne sert effectivement pas à grand chose (n'est-ce pas Ron !?!). Il reste souvent pétrifié (on est au n°7 !) et n'est que rarement à l'origine des morceaux de courage et/ou des solutions. On peut rajouter que cet épisode manque de bestiaire avec quasiment aucune créature visible outre un serpent, un hibou et deux elfes... L'univers Potter s'assombrit bien sur tous les fronts...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 9 ans :