ANT -MAN ET LA GUÊPEde Peyton Reed
Dans le monde des comics book movie, Captain america civil war, a mis un sérieux bazar. En réquisitionnant ant-man, l'affreux Tony Stark a déséquilibré l'édifice que formait Scott, Hope, et Henry qui a fini par s' effondrer. Et si Scott est condamné à ne pas sortir de chez lui; les Pym, eux sont en fuite. Et ils travaillent à chercher Janet, la mère de Hope perdue dans l'infiniment petit.....
Rarement un film m'a laissée autant dans l'expectative, rarement il m'a été aussi difficile de seulement dire si j'avais aimé ou pas un film. Non car ce long métrage m'aurait laissée indifférente, mais au contraire car il y a des choses que j'aime, et d'autres qui me dérangent énormément. J'avais longtemps boycotté le premier Ant-man, à cause de mon coté corporate et de ce qui s'était passé autour d'Edgar Wright. Quand je lui ai donné sa chance, ce fut une belle surprise, et ça m'a redonné espoir dans la licence Marvel. Ce ne fut pas le cas avec celui-ci.Il y a énormément de choses qui clochent et parfois même ce qui fonctionnait dans le premier sonne faux dans celui-là.Le principal problème est le scénario, voire l'histoire en elle même. Elle est avant tout brouillonne, on a tassé plein de choses dans ces deux heures, et du coup rien n'est vraiment fait correctement.Il y a ce que le Key Maker de ce blog surnomme "searching janet". Tout tourne autour de la recherche de cette femme, de la manière de communiquer avec elle,.. Et cela pendant tout le film. C'est long, les inventions autour du moyen d'échanger avec elle sont peu cohérentes avec l'histoire. Je trouve que c'est assez mal fait, mal pensé, et mal amené.
Mais cette partie de l'histoire sert à introduire l'axe le plus inutile du scénario , tout ce qui tourne autour du labo des Pym, qu'ils ont miniaturisé. Il passe une partie du film à être volé, à être retrouvé, à disparaître, à être retrouvé..... C'est tellement ennuyeux et prévisible. Rajoutez à cela que le méchant est caricatural et mal écrit (de toute manière vu tout ce qu'il y a dans le scénario , on n'a pas le temps de s’appesantir sur lui , ou d'en faire un personnage un tant soit peu réfléchi). C'est dans ce cadre qu'interviennent les acolytes de Scott qui étaient si drôles dans le premier opus, mais ici vu le contexte déjà très caricatural , ces personnages rajoutent au manque de finesse. Et cet humour un peu gros de répétitions, et situationnel ne fonctionne pas.
Ensuite viennent les deux composantes de l'histoire que je préfère. le tout premier est tout ce qui tourne autour de Scott et de sa fille. La petite Abby Ryder Fortson est vraiment un point fort de cette licence. D'abord car c'est une des choses qui est le mieux écrit, ensuite car cette jeune actrice est extraordinaire. Il est impossible de rester de glace face à ses mimiques et elle à un énorme potentiel comique.
Puis il y a l'axe consacré au fantôme et au docteur Foster, avec à mon humble avis les deux meilleurs acteurs du film. Je voue quasiment un culte à Laurence Fishburne qui a rarement les rôles qu'il mérite. Ici dans ce rôle de père de cœur, de protecteur, de scientifique génial, il dévore l'écran. Son jeu est d'une humanité folle et toujours très juste. Puis il y a la découverte de ce film, l'hypnotique et magnétique Hannah John-Kamen, difficile de détacher notre regard d'elle lorsqu'elle apparaît à l'écran. Elle est talentueuse et fait du bien au casting féminin de ce film. Casting très décevant, Michelle Pfeiffer n'est pas présente plus de dix minutes dans le film, son rôle est bancale et mal écrit. Quant à Evangeline Lilly, elle m'a déçue. Son jeu est monolithique, et nettement moins humain qu'il ne l'est normalement. On a vraiment l'impression que son interprétation pâtit de son investissement physique. D'autant plus que son personnage et son évolution sont mal écrits.
Il n'y a pas que le personnage de Hope qui est plus physique que dans le précédent, beaucoup de choses sont plus dynamiques, plus dans le mouvement . Il y a
moult tours de la ville, courses poursuites, et changement de tailles. Le tout avec des costumes de super héros, divers et variés, que l'on perd que l'on retrouve.... ça m'a ennuyée. Avec comme point culminant de l'ennui le problème au niveau du bouton qui permet de changer de taille. Ce qui nous vaut un fusil de Tchekhov des plus prévisible. Et qui devient du coup le plus ridicule du film.Je peux sembler un peu sévère mais il y a des idées que j'ai trouvé bonnes, et parfois rigolotes. Par exemple tout ce qui tourne autour du FBI ,et l'humour qui se rapproche de celui du premier ant-man ont fait mouche sur moi. La réalisation est plutôt correcte, avec une des scènes d'ouverture la plus mignonne que j'ai vu dans un CBM. Et si je ne suis pas fan de tout ce que raconte le film, je ne trouve pas qu'il y est de gros problèmes, mais il y a cependant quelques bémols.
L'univers de l'infiniment petit qui ressemble à l'enfant de l'univers d'un clip de Kathy Perry et l'espace tel qui est représenté dans les gardiens de la galaxie. Pour synthétiser ma pensée ça pique les yeux. Et le petit vaisseaux qui évolue au milieu de tout ça m'a violemment rappelé les effets spéciaux des séries de SF de la télé des années 70. Ce n'est pas très beau (euphémisme).le dernier bémol est la scène post générique qui rattache ce film à la grande famille des avengers. Sans spoiler le scénario, si son épilogue est vraiment trop mignon. la fin du film est vraiment facile, elle fait preuve de la faiblesse du scénario. Mais là scène post générique contredit presque ce que nous raconte le film. Et pour faire le lien avec Avengers infinity war, ils mettent leurs personnages dans une situation impossible, dont ils ne sortiront que par une énième facilité scénaristique.Paul Rudd tient la barre, même si je l'ai trouvé moins convaincant que dans le premier. Il fait le boulot tout en étant omni-présent dans le film. il garde toute notre sympathieMichael Douglas est loin d’être à son meilleur niveau. Il roule sur ses acquis cabotine, et ronchonne. Mais quand il doit donner autre chose à l'écran, il échoue.
Ce film ne m'a pas conquise. Et j'avoue avoir peur de ne plus aimer un ant-man comme j'ai aimé le premier. Peut-être que ce que j'aimais n'était que l'écho du scénario de Wright emballé dans du Marvel?