Michael Hers creuse sans doute un sillon, le sien, ténu, fragile et doux; mais aussi : fort et déterminé.
Amanda est une petite fille de 7 ans qui vit avec sa mère Sandrine ( Ophélia Kolb, lumineuse), elle est aussi gardée de temps en temps par le frère, David ( Vincent Lacoste, toujours juste).
Un frère et une sœur, laissés à l'abandon il y a 20 ans par leur mère, et le père est mort il y a 4 ans... et il y aura un drame.
Michael Hers nous parle encore du deuil, après le très joli "Ce sentiment de l'été" et il nous parle encore, aussi, de la famille. Il montre finement les aléas de l'Humain; dans tous les cas :
l'ordinaire des choses comme devant les cruelles blessures de la vie.
Il filme l'ensemble avec douceur et finesse, et même l'horreur en passant. Sa caméra est toujours légère, cette sensation est de tous les plans (ah on est loin du Dolan !).
Ce goût de Michael Hers pour les parcs, dans chacun de ses films, d'en filmer les pentes, ou les jeunes qui s'y étalent. Déjà, son moyen-métrage "Primrose hill" (diffusé sur Arte il y a quelques
années) annonçait ce goût et ce talent de cinéaste. Et puis il y a aussi les cours d'école, de collège ou de lycée; est-ce que le réalisateur nous livre là une nostalgie ?
Et Michael Hers dirige ses comédiens comme il tient la caméra, d'une délicatesse dont il semble ne jamais se départir, alors donc lui permettant de nous prendre, doucement si doucement,
dans ses tendres rets et nous imprégner de son humanité.