Adapté du roman "Untamed" (1951) de Helga Moray, cette superproduction en cinémascope n'est pas sans rappeler les fresques historico-romanesques tel que "Autant en Emporte le Vent" (1939) de Victor Fleming. Malheureusement il manque l'ambition nécessaire pour retranscrire une telle épopée... Réalisé par , ce dernier s'entoure d'une équipe de fidèles et notamment au casting. En tête d'affiche il retrouve son acteur fétiche Tyrone Power pour le 9ème de leur 10 films ensemble de "L'Incendie de Chicago" (1937) à "Le Soleil se Lève Aussi" (1957) en passant par "Le Cygne Noir" (1942). King retrouve également une actrice qu'il connait bien, la magnifique rousse Susan Hayward avec qui il a tourné "David et Bethsabée" (1951) et "Les Neiges du kilimandjaro" (1952).
Cette dernière retrouve son partenaire Richard Egan avec qui elle vient de tourner le peplum "Les Gladiateurs" (1954) de Delmer Daves. Dans des rôles moins importants on reconnaitra Agnès Moorehead qui a débuté avec "Citizen Kane" (1941) de et avec Orson Welles en terminant sa carrière en Endora dans la série TV "Ma Sorcière Bien-Aimée" (1964-1971), puis la jolie Rita Moreno qui connaitra le succès avec "West Side Story" (1962) de Robert Wise... Pour l'anecdote, Agnès Moorehead et Susan Hayward feront partie des maudits du film "Les Conquérants" (1956) de Michael Curtiz... Si l'histoire se déroule en Irlande et surtout en Afrique du Sud vers les années 1835-1852 le fil a tout les ingrédients du western. En effet, le far-west et ses traditionnelles luttes indiens-cowboys laissent ici place à l'Afrique du Sud et les luttes zoulous-boers. On suit donc les amours tumultueuses de l'irlandaise Katie O'Neil et du boer Paul Van Riebeck, la première délaisée se marie avec un compatriote avant d'émigrer en Afrique du Sud où elle retrouve Van Riebeck qui n'a d'yeux que pour sa lutte contre les zoulous pour fonder l'état Libre d'Orange (tout savoir ICI !)... Le prologue est beaucoup trop court avec une présentation des protagonistes expédiée et un coup de foudre sans passion. Un début symptomatique du reste où l'épopée aurait dû avoir 15-20 mn de plus sur la durée du film. Le scénario raconte la survie d'une femme courageuse dans un pays inconnu où l'homme qu'elle aime préfère se battre pour son idéal nationaliste ; en cela on n'est plus dans la comparaison avec "Autant en Emporte le Vent", ici Katie n'est pas une chipie comme Scarlett et Paul n'est pas le désinvolte et désinteressé Rhett...
La reconstitution de l'Afrique laisse notamment à désirer, on a la sensation d'être dans un état du sud des Etats-Unis à l'exception notable de la tribu guerrière des zoulous qui aura malgré tout rarement été aussi mal exploitée ; servants noirs faisant écho aux esclaves sudistes, chariots en cercle, zoulous montrés ni plus ni moins que comme des sioux... etc... Il manque un travail plus approfondi sur la géo-politique complexe de l'Afrique du Sud à cette époque. Mais surtout il manque l'ampleur et le souffle épique inhérent pourtant au genre. Il manque pas rand chose pour faire de cette production un vrai et grand beau film d'aventure romanesque mais on a la sensation que le film a été trop vite tourné, pas assez travaillé sur le fond. Henry King signe un beau film, coloré et divertissant mais bien en-deça du potentiel.
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