Malgré plusieurs séries TV animées et plusieurs longs métrages ce projet est le premier long métrage d'animation ayant pour héros Spider-Man, créé pour Marvel par Stan Lee et Steve Ditko apparu pour la première fois dans Amazing Fantasy n°15 en 1962... Ce projet existe en parallèle des productions en prise de vue réelle, et fut notamment présenté en post-générique dans le film (2018) de Ruben Fleischer. Pour cette co-production digne d'un blockbuster plusieurs sociétés ont collaboré, ainsi les studios Sony-Marvel-Paramount se sont associés au duo Phil Lord-Christopher Miller, connu pour le film "22 Jump Street" (2014) et surtout le film d'animation "La Grande Aventure Lego" (2014) dont le succès a poussé les deux producteurs à se focaliser sur des projets dans l'animation avec "Cigognes et Cie" (2016) et "Yéti et Compagnie" (2018). A la réalisation le poste a été offert à trois artistes : Bob Persichetti dont c'est le premier film après avoir été animateur chez Disney mais aussi sur les films d'animation "Le Chat Potté" (2011) et "Le Petit Prince" (2015), Peter Ramsey qui a signé le film d'animation "Les 5 Légendes" (2012) et enfin Rodney Rothman scénariste des films "22 Jump Street" (2014) et de "Match Retour" (2013) de Peter Segal... Dès les premières minutes s'imposent comme un hommage ultime, à l'homme-araignée d'abord puis à la bande-dessinée ensuite.
Ainsi, outre les inspirations provenant de différents numéros de comics, plusieurs clins d'oeil et références renvoient aux films, de la trilogie "Spider-Man" (2002-2004-2007) de Sam Raimi à la dernière version intégrée au Marvel Cinematographic Universe avec entre autres "Spider-Man : Homecoming" (2017) de Jon Watts, en passant par le dyptique "The Amazing..." (2012-2014) de Marc Webb... La première belle idée réside dans les différents spider-man, chacun étant un symbole icônique de genre de bande-dessinée. On a donc l'araignée culte que tout le monde connait roi des comics, l'araignée provenant du manga, l'araignée féministe, l'araignée issue d'un roman graphique façon "Sin City" (2005) de Robert Rodriguez et Frank Miller et enfin l'araignée cartoon avec Spider-cochon qui apparu dans le comics en 1983 mais qui est renvoie aussi au cultissime spider-cochon d'un autre film d'animation : "The Simpson : le film" (2007) de David Silverman. Ceci est le plus visible mais l'équipe s'est attachée également à recréer un graphisme fidèle au style comics, usant de quelques onomatopées, jouant avec un découpage de l'écran mais aussi en assument les imperfections des anciens comics où l'impression offset créait des flous, à l'époque dus à un décalage d'impression... L'originalité de l'histoire repose sur les mondes parallèles où chacun à son propre spider-man, qui se rencontrent tous après que le super méchant Le Caïd ait créer une machine infernale avec l'aide notamment du docteur Octopus.
L'autre idée est que Parker, le Spider-man originel laisse sa place à un nouvel élu qui s'avère être un afro-latino-africain qui n'a rien d'exceptionnel face à un spider-cochon ! Le mixte entre fidélité au style comics et la virtuosité d'une mise en scène cinématographique offre des séquences jouissives et fun. Idem, le mixte action-humour fonctionne à merveille dans lequel le nouveau Spider-Man Miles Moralès n'occulte pas ses confrères. L'importance des autres spider-man permet au récit d'aborder différentes thématiques, la solitude, les responsabilités, les choix de vie... etc... En conclusion ce film d'animation est un petit bijou d'inventivité et d'innovation qui va à 100 à l'heure, qui rend à la fois hommage et qui réinvente le personnage. Très nettement ce film s'offre le luxe d'être le meilleur film sur l'homme-araignée !
Note :