Plotto : méthode de suggestions d’intrigue

Par William Potillion @scenarmag

Avec cet article (situations conflictuelles 1414 à 1428), nous allons aborder le thème de la disparition, de la substitution et pour certaines des suggestions, William Wallace Cook n’hésitera pas à les mâtiner de fantastique.

La disparition peut être aussi un effacement volontaire ce qui est paradoxalement une forme ou une modalité d’existence. On peut vouloir devenir un nobody comme moyen de défense contre le monde ou d’appréhension de celui-ci.

Pourquoi voudrait-on disparaître ? Non pas de la surface de la planète mais bien volontiers du regard des autres qui s’abreuve de nous, qui cherche à nous posséder.
Mais ce n’est pas toujours une fuite.

Du moins pas une fuite de l’autre mais parfois un exode temporaire de soi-même pour mieux comprendre l’autre si nous considérons que le regard de cet autre nous définit.

Concrètement, on peut vouloir aussi se gommer des listes et autres bases de données pour échapper à une surveillance plus ou moins irraisonnée.

Comprenons bien que William Wallace Cook ne donne pas le sens de mort à la disparition. Chez lui, la mort est une conclusion, un aboutissement. Lorsqu’il est question de mort, il faut la considérer comme un dénouement et pour développer une intrigue, il faut donc étudier la suggestion à rebours.
En ce qui me concerne, par le biais de ma traduction (fortement marquée par mon interprétation), je me refuse à l’exclure.

La liste des situations se trouve ici :
PLOTTO, MÉTHODE DE SUGGESTIONS D’INTRIGUE

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Le mystère

Proposition B
58, S’engager dans un projet (ou une initiative) et puis disparaître mystérieusement.

Situation : 1414a
Préquelles possibles : 770a – 897 – 953

Alors que A s’était engagé dans une activité somme toute de relative importance, il disparaît mystérieusement sans laisser de trace. Ses amis et la police sont incapables de le retrouver

Séquelles possibles : 917 – 918a

Note : Cette disparition soudaine pourrait être le prologue de l’histoire. Il pourrait n’y avoir qu’un seul ami et le drame se serait passé dans l’enfance des deux personnages.
L’acte Deux, l’espace de l’intrigue, verrait l’ami devenu adulte faire face ainsi aux démons de son passé lorsqu’un corps serait retrouvé après toutes ces années.

Il est étonnant aussi à quel point une disparition sollicite la mémoire. La quête du héros devient alors celle d’un désir de souvenirs aussi douloureux (et donc refoulés) soient-ils.

Situation : 1414b
Préquelles possibles : 1347 – (1367b …*)

  • A se décide à faire quelque chose dont il n’a vraiment pas l’habitude
  • * Après avoir annoncé qu’il allait entreprendre quelque chose dont il n’a vraiment pas l’habitude, A disparaît mystérieusement **

Séquelles possibles : (1367b *…**) – Chronologiquement [1357 puis 705]

Note : La première alternative présuppose que l’activité que A va entreprendre surprendra son entourage.
Le passé est un élément central de la constitution du personnage. Cette blessure lointaine est un véritable cauchemar qui taraude A depuis de trop nombreuses années (le mystère du sous-groupe). Il est parvenu à masquer la souffrance mais il a atteint un moment de sa vie où il doit trouver des réponses, assainir son angoisse, retrouver un équilibre perdu.

Le personnage prendra tous les risques conscient de la dangerosité de sa décision. Un choix est toujours quelque chose de risquer. Surtout que, dans cette prémisse, le personnage a en charge de résoudre l’effrayant mystère qui le constitue.

Et le lecteur veut comprendre aussi. Ce sera la tâche de l’intrigue.

La seconde alternative n’est pas très différente. C’est le point de vue qui change. Ce n’est plus A que l’on suit mais quelqu’un qui est à sa recherche et nous découvrirons progressivement le mystère qui entoure A.

Situation : 1415
Préquelles possibles : Chronologiquement [837 puis 1446c] – Chronologiquement [(1220b si l’on change A par A-5) suivie de (806 si l’on change B-4 par B)]

  • A disparaît avec une importante somme d’argent qu’on lui avait confiée
  • * Après avoir disparu avec une importante somme d’argent qu’on lui avait confiée, A est retrouvé sans l’argent et sans aucun souvenir de ce qu’il s’est passé **

Séquelles possibles : (1447 si l’on change A par A-2) – (1456 si l’on change A-5 par B)

Note : Une mise en place classique du mystère est l’effacement des souvenirs. Pourquoi voudrait-on cela ? Parce que les peurs qui sont liées à ces souvenirs sont devenues insupportables.
La première possibilité laisse entendre que A est un escroc. Un auteur pourrait vouloir éviter cela s’il craint de ne pas parvenir à rendre son personnage sympathique (s’il en a fait son personnage principal) parce que les circonstances décrites seraient trop ambiguës et que le doute plutôt que la compassion s’installerait dans l’esprit du lecteur.

Sinon, un personnage immoral peut être trouvé sympathique si l’on prend le temps d’expliquer son comportement. Et peut-être que le lecteur s’y reconnaîtrait créant ainsi un lien.
Pour la première possibilité, A pourrait avoir besoin de cet argent pour assouvir une vengeance (et cette vengeance serait expliquée dans le cours de l’intrigue pour respecter le sous-groupe Mystère dans lequel s’inscrit cette suggestion).

En fait, il peut y avoir un tas de raisons aussi légitimes les unes que les autres pour expliquer ce qui ressemble à une fuite de A avec l’argent (ou ce qu’on lui aura confié).

Dans une intrigue où le mystère est ce qui la justifie, il est essentiel pour une bonne réception de l’histoire par le lecteur qu’il existe un personnage qui sera précisément ce lecteur. C’est-à-dire que les interrogations du lecteur (ou du lecteur/spectateur) seront relayées par ce personnage.
Alors que d’autres personnages posséderont des informations (ou des bribes de celles-ci), ce personnage n’en saura pas plus que le lecteur. Progressivement, le mystère se dévoilera par ce canal incarné.

A n’importe quel moment de l’histoire, le lecteur en sait autant que ce personnage singulier (qui peut aussi, et ce serait même préférable, avoir une fonction dans l’histoire). Et ce personnage pourrait aussi incarné le désir du lecteur de voir une attitude, un comportement, une décision, une action ou une réaction dont les circonstances auraient crée cette envie en lui.

Situation : 1416
Préquelles possibles : (540 si l’on change B par B-8 et B-3 par B) – 977a – 1069

B et son père F-B doivent séjourner dans un hôtel. Pendant que son père réserve les chambres, B disparaît

Séquelles possibles : 643 – 743b – 1105 – (1446c si l’on transpose A et B)

Situation : 1417
Préquelles possibles : 470 – 1025

B est désespérée mais personne n’y prête attention jusqu’au moment où elle disparaît

Séquelles possibles : 802b – 1207 – 1240

Groupe : Activité & Vie sociale
Sous-groupe : Le mystère

Proposition B
59, S’engager dans un projet (ou une initiative) et s’impliquer dans l’occulte et le fantastique.

Situation : 1418a
Préquelles possibles : 922b – 925

A ne parvient plus à distinguer s’il rêve ou non

Séquelles possibles : 918b – 1418b – 1419b – 1433b – 1438a

Note : L’imaginaire ne doit pas être pris en opposition de la réalité. Il n’est pas un déni de celle-ci ou même une compensation comme le précisait Michel Foucault. L’imaginaire ou la réalité rendent des signes dont on saurait bien en peine de dire s’ils sont réels ou inventés.

L’enfant a une capacité d’imagination qu’il perd en grandissant. Le réalisme magique (Le labyrinthe de Pan de Guillermo Del toro ou Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona) plaide en la faveur de manifestations oniriques s’inscrivant dans un cadre réaliste rendues possibles par le regard de l’enfance.

L’univers magique n’est pas mis en doute mais il se distingue cependant du merveilleux où la magie est chose commune dans le monde de l’histoire.
Il est différent aussi du fantastique dont la définition la plus usitée est l’irruption d’un phénomène surnaturel dans la réalité causant une épouvante car il ne peut être expliqué rationnellement. Le réalisme magique, même s’il étonne, est finalement accepté.

L’imaginaire nous renvoie des images, parfois des monstres, qui sont souvent l’expression de nos tourments. Écrire est un moyen de les exorciser. L’auteur leur donne une existence et ses personnages font de même. C’est un moyen de chasser ces créatures invasives qui pèsent lourdement sur notre destinée.

Les lieux de l’imaginaire peuvent être déroutants. Brazil ou L’imaginarium du docteur Parnassus de Terry Gilliam en sont un bel exemple. Imaginaerum de Stobe Harju en est même étourdissant. L’endormissement peut mener à de tels endroits mais comment savoir que l’on rêve ?
Imaginaire et réalité se confondent puisque l’un comme l’autre existent.

Situation : 1418b
Préquelles possibles : 853 – 964a – 1374

  • A en vient à croire qu’il est la réincarnation de AX, un puissant personnage de légende
  • * A est quelqu’un qui n’en impose pas. Par rapport aux autres, il est transparent. Alors par moments, il s’imagine qu’il est indispensable **

Séquelles possibles : 1134- 1387

Note : Si rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme alors nous n’aurions plus à souffrir de la perte. La première alternative nous dit que la personnalité de A meurt pour renaître en un être que nous supposons lui être diamétralement opposé. En effet, si A était confortable avec sa vie au quotidien, son imaginaire n’aurait pas eu à le revêtir d’une personnalité empruntée.

D’autant plus que le puissance de ce personnage de légende laisse à penser que ses actions seront immorales. L’idée est bien évidemment que le personnage en prenne conscience si l’auteur le souhaite ainsi.

L’inconfort de la vie du personnage pourrait être très bien rendu par la solitude extrême dans laquelle il se trouve. S’il pouvait comprendre qu’il ne tient qu’à lui d’en sortir si l’homme est tel qu’il se fait.
Hannah Arendt a souligné que la solitude était le signe d’un déracinement de l’individu devenu étranger aux autres et à lui-même. La réincarnation inventée en AX est une illustration possible de ce signe.

La seconde alternative pointe sur le manque de confiance en soi et vise de nouveau un être en proie à l’isolement. Le personnage a besoin de se sentir utile par rapport à autrui, moyen qu’il imagine pour supporter de temps en temps sa solitude.

Imaginons un personnage timide qui tombe amoureux mais incapable de déclarer sa flamme à l’être aimé. Il mettra en place une stratégie pour faire savoir à l’autre l’intérêt qu’il lui porte.
Une condition préalable est que sa posture change mais comme il n’en a pas la force, il va s’inventer être quelqu’un d’autre capable d’oser une telle déclaration.

Mais ce manque de sincérité qui révèle une piètre estime de soi ne peut mener le personnage que de Charybde en Scylla dans sa vaine tentative d’atteindre le cœur de l’autre. Pour réussir, le personnage doit d’abord apprendre à s’aimer lui-même.

Situation : 1419a
Préquelles possibles : 693 – 856 – 1379

A lutte contre la nature pour sa survie

Séquelles possibles : 888 – 918b – 1426a

Note : Ne jamais abandonner, pas même face à la nature contre laquelle nous sommes impuissants. C’est ce que semble nous dire cette prémisse.
Le contexte de cette dernière est essentiel à l’intrigue. Le rapport que le personnage entretient avec la nature a quelque chose de magique. Il est probablement un citadin qui va affronter ce que l’on nomme, du point de vue de l’individu civilisé, une étendue sauvage.

Plus dramatique encore, nous assisterons à la lente dégradation de l’humanité du personnage. Le renoncement à cette dernière est pourtant la solution à sa survie.

On peut être encore plus radical en affirmant que la sauvagerie est un attribut naturel de la nature humaine. Qu’en se civilisant, l’homme n’a fait que masquer une réalité de prédateur nécessaire à sa survie dans un monde hostile et réel.

Situation : 1419b
Préquelles possibles : 1367b – 1433b

A s’est engagé dans une activité qu’il regrette mais dans laquelle il ne peut plus dorénavant faire marche arrière

Séquelles possibles : 888 – 918b – 1426a

Note : Je dois reconnaître que William Wallace Cook a toujours soigneusement évité de s’intéresser à la religion dans ces histoires. Peut-être était-ce dû à son appréhension un peu trop hardie de son lectorat de Pulp Fiction.
Dans la situation présente, l’activité est relative aux croyances de A. Les circonstances personnelles de la vie de A vont faire qu’il va questionner ses croyances.

Son problème est qu’il ne peut pas d’un revers de la main faire tabula rasa de ce qui a constitué une large partie de sa vie jusqu’à présent.

Situation : 1420
Préquelles possibles : 1330 – 1342a – 1418a

A rêve qu’il invente une machine extraordinaire

Séquelles possibles : 1424b – 1455b

Note : Pour donner une tournure dramatique à une telle prémisse (qui semble très puérile), autant faire en sorte que la machine extraordinaire se retourne contre son créateur (Cook a été manifestement très impressionné par la créature du docteur Frankenstein mais on peut y lire aussi la mésaventure du docteur Jekill et de son double maléfique que Jekill a lui aussi conçu).

On peut aussi y voir une dimension religieuse lorsque la créature ne confesse plus la vérité de Dieu ou bien davantage philosophique lorsque l’effet anéantit la cause qui l’a créé.

Mon idée avec cette machine extraordinaire est probablement influencée par ma crainte du progrès technologique non maîtrisé. L’ambition du personnage de la suggestion est peut-être de vouloir le bien de l’humanité mais il est parfois difficile de limiter les effets néfastes d’une technologie profondément enracinée qui peut bouleverser en profondeur les fondements même de l’humanité.

Situation : 1421
Préquelles possibles : 619 – 1027

A est prêt à tout pour sortir de la débine dans laquelle il se trouve depuis trop longtemps

Séquelles possibles : 1330 – 1354a

Note : Le prêt à tout de la suggestion signifie que A est prêt à vendre son âme au diable. C’est un thème qui fonctionne toujours très bien car il fait partie de notre héritage culturel (si ce n’est de celui de l’humanité tout entière). Ange déchu ou part la plus sombre de la nature humaine, le mal est un concept que l’on ne peut éviter.

Et alors que le mal est hypocritement honni par la masse, l’auteur de fiction ose s’en saisir et le mettre en scène. Preuve, si nécessaire, que l’acte d’écrire exige effort et courage.

Situation : 1422a
Préquelles possibles : 1421 – 1423 – 1427b

Le corps de A devient le séjour d’une force intangible, invisible et diabolique

Séquelles possibles : 51a ou b – 1019 – 1424b – 1433a

Situation : 1422b
Préquelles possibles : 1113 – 1353

  • En cherchant à atteindre l’indicible, A perd la raison
  • * A a une phobie **

Séquelles possibles : 1325 – 1333a – 1359

Note : L’indicible, l’invisible, l’irreprésentable ont toujours fasciné les hommes. Il existe deux types de fantastique : le fantastique de monstration qui donne forme au surnaturel permettant de le saisir par nos sens et de provoquer une réaction émotionnelle (de dégoût ou de terreur) et un fantastique de l’indétermination qui enveloppe le surnaturel d’une incertitude et le personnage tout comme le lecteur hésite entre croire et douter de la réalité du phénomène surnaturel.

L’image, surtout lorsqu’elle est fantastique, favorise la monstration du phénomène surnaturel en l’exagérant pour qu’elle marque d’une empreinte durable l’esprit du lecteur/spectateur.

Ce personnage de la première alternative qui cherche à formuler l’indicible est précisément à la limite du réel et de l’irréel. Son impossible quête le confronte à des inventions imaginaires que l’auteur donne à voir à son lecteur/spectateur mais ces hallucinations n’existent que pour créer un vertige. Celui-là même qui mènera le personnage vers la folie.

Dans la seconde alternative, la concision de la prémisse devrait inciter à développer de nombreuses idées. Parce qu’elle va à l’essentiel.
La phobie peut être utilisée comme prétexte à entretenir par exemple une rivalité. Un personnage atteint d’une phobie accusera de préférence quelqu’un qu’il pense lui être ennemi.

Situation : 1423
Préquelles possibles : 1389b – 1422a

  • A, rentrant tard chez lui, découvre avec surprise un homme AX qui l’attend confortablement installé dans son propre fauteuil
  • * Rentrant tard chez lui, A a la surprise de découvrir un homme AX qui l’attend tranquillement chez lui. Après lui avoir laissé un message sibyllin, l’homme disparaît comme il est venu **

Séquelles possibles : 1332 – 1424a – 1455a ou b

Situation : 1424a
Préquelles possibles : 1334a – 1342a

  • A mène une vie tout à fait tranquille. Un jour, il reçoit un message lui annonçant qu’un grave danger le menace
  • * A rencontre l’improbable **

Séquelles possibles : 1347 – 1348a

Note : Il est important que les détails qui seront nécessaires à la compréhension de ce qu’il se passe soient mentionnées assez tôt dans l’histoire. A mène une vie tranquille doit être bien compris du lecteur avant que A ne reçoive le message.

Que cette affirmation soit vraie ou non importe peu. Elle est néanmoins la condition nécessaire pour que la survenue du message soit suffisamment déstabilisante à la fois pour le personnage et pour le lecteur.

La seconde alternative est encore plus ouverte. D’autant plus que l’improbable peut se rencontrer à chaque coin de rue. Il y a un tel potentiel dans l’improbabilité. Que de rencontres devenues mariages !

Le personnage pourrait même rencontrer un fantôme que la prémisse fonctionnerait encore. Comment pouvons-nous être si certains de la réalité ? La science ne cesse de soulever des voiles d’ombre et de découvrir de nouvelles réalités. L’improbable d’hier est devenu une évidence aujourd’hui.

Situation : 1424b
Préquelles possibles : 540 – 1414a

B, l’amie de A, est à la recherche de celui-ci. Elle découvre par les témoignages qu’elle recueille qu’il était à deux endroits différents en même temps

Séquelles possibles : 249 – 1163a

Situation : 1425
Préquelles possibles : 541 – 586

  • A doit résoudre le mystère qui enveloppe X
  • * A cherche à comprendre ce que signifie un étrange objet X qu’il a découvert ou qu’on lui a confié. Mais l’objet disparaît **

Séquelles possibles : 1054 – 1075a

Note : Par exemple, dans la saison 1 de Lost, nous avons une série de nombres qui ont une signification mystérieuse. Ici, il ne s’agit pas d’un McGuffin, c’est-à-dire d’un prétexte pour justifier l’intrigue. L’objet mystérieux (je considère la série de nombres de mon exemple comme un objet) a une fonction à jouer dans l’intrigue.

Le postulat est que s’il y a mystère, c’est parce que l’homme n’est pas l’artisan de cet objet. Comme tout ce qui existe devrait normalement avoir été créé, l’objet mystérieux n’est pas vraiment un artefact mais on ne peut le déparer néanmoins d’une valeur symbolique.

C’est ainsi que je distingue le mystère de l’énigme. Une énigme n’a pas besoin de X.

Par contre, dans la seconde alternative, une énigme vient se greffer sur l’identité de ceux qui sont à l’origine de la disparition de l’objet mystérieux.
Comprendre le rapport qui existe entre ceux-ci et l’objet permettra d’atteindre à la vérité de l’objet (qui est le thème de l’histoire).

Situation : 1426a
Préquelles possibles : 74a ou b – 953 – 1409

  • A cherche à comprendre le mystère qui entoure une étrange demeure
  • * A assiste impuissant, mais cherche néanmoins à comprendre, la lente transformation d’un objet **

Séquelles possibles : 54a – 1414a

Note: La seconde alternative pointe sur la métamorphose d’un objet. Je pense qu’il serait peut-être plus intéressant de voir dans cet objet le reflet du personnage principal. C’est une problématique qui demande une recherche. Gardez en tête qu’écrire, c’est 80 % du projet à rechercher des informations sur ce que l’on se propose d’écrire.

Situation : 1426b
Préquelles possibles : 691 – 1082b -1404b

  • A recherche A-4. Il le retrouve au sein d’une communauté qui s’est volontairement retirée du monde
  • * A et A-4 ont l’impression d’être prisonnier de la communauté dans laquelle A a retrouvé A-4 **

Séquelles possibles : 181c – 888

Note : Je ne pense pas qu’il faut voir une critique du communautarisme dans cette suggestion. Il s’agit plutôt pour A de trouver son identité (A-4 en est le prétexte ce qui explique que, conformément à la nomenclature des personnages, A-4 soit un étranger par rapport à A afin de nous faire comprendre que A est un étranger pour lui-même).

Dans la seconde alternative, A et A-4 sont en fait prisonniers d’eux-mêmes. La poursuite de A-4 par A explique le présent. Elle est le prétexte (ou la raison) pour mettre en place la communauté. Cette communauté sera le cadre de la confrontation de A et de A-4 avec leurs propres passés.
Mais ce n’est pas la communauté qui les forcera à faire face à leurs propres démons. La condition repose dans la confrontation entre A et A-4.

Avec cette suggestion 1426b, la narration au présent est fortement liée au passé. Ce qui est intéressant, c’est que pour faire l’économie du flashback (qui casse le rythme si mal utilisé), ce passé sera incorporé au présent par l’idée même de la communauté. Il faut trouver le moyen de donner une forme aux passés de A et de A-4 par des indices concrets plantés dans la communauté.

Et pourquoi la présence de A-4 ? N’est-il pas précisément l’incarnation de cette angoisse qui envahit A sans qu’il puisse se l’expliquer ? A-4 n’est pas la cause du malaise que ressent A, il en est l’image.
Et c’est un reflet extérieur dont A est étroitement dépendant.

Situation : 1427a
Préquelles possibles : 1061 – 1082a ou b

A se retrouve dans un endroit étrange entouré de personnes tout aussi étranges et il ne sait pas comment il a pu s’y rendre

Séquelles possibles : 888 – 1019

Situation : 1427b
Préquelles possibles : 898 – 899

  • A ne croit décidément pas au paranormal
    [Et évidemment, le surnaturel va s’introduire avec force dans la vie de A mettant à mal ses convictions]
  • * Profondément sceptique, A va vivre une expérience que d’aucuns nommeraient un miracle **

Séquelles possibles : 1342a – 1343

Situation : 1428
Préquelles possibles : 852 – 1433a – 1443a

  • A rêve qu’il tombe dans le vide
  • * A ne survit pas à un choc psychologique **

Séquelles possibles : Comme d’habitude chez Cook, la mort ne peut avoir de séquelles.

Le prochain article se concentrera sur les situations conflictuelles 1429 à 1446.