[CRITIQUE] : Bird Box

[CRITIQUE] : Bird Box

Réalisateur : Susanne Bier

Acteurs : Sandra Bullock, Sarah Paulson, Trevante Rhodes, John Malkovich,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min.

Synopsis :

Alors qu'une mystérieuse force décime la population mondiale, une seule chose est sûre : ceux qui ont gardé les yeux ouverts ont perdu la vie. Malgré la situation, Malorie trouve l'amour, l'espoir et un nouveau départ avant de tout voir s'envoler. Désormais, elle doit prendre la fuite avec ses deux enfants, suivre une rivière périlleuse jusqu'au seul endroit où ils peuvent encore se réfugier. Mais pour survivre, ils devront entreprendre ce voyage difficile les yeux bandés.


Critique :

Boursouflé par ses nombreuses ellipses autant que par sa volonté de ne rien montrer - ou presque - et un concept qui désamorce lui-même à la fois sa cohérence et sa propre tension, #BirdBox, loin de la séance radicale espérée, s'avère in fine un cauchemar frustrant et maladroit pic.twitter.com/7E1T22yCpu— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 21 décembre 2018

On avait laissé Netflix avec un dernier trimestre ciné sincèrement brillant, ou se démarquait sans peine les dernières pépites de Gareth Evans (Le Bon Apôtre), David Mackenzie (Outlaw King), les frangins Coen (La Ballade de Buster Scruggs) et Alfonso Cuarón (Roma), sans oublier le recommandable Mowgli d'Andy Serkis.

Manquait plus que l'arrivée du dernier long de Susanne Bier, Bird Box, pour pleinement confirmer que la plateforme avait grimpé d'un échelon dans la terrible chaîne alimentaire du septième art mondial.
Alléchant sur le papier (pitch horrifique puissant, casting de malade, réalisatrice talentueuse et rompu au cinéma ricain depuis peu), sorte de cousin germain du récent et brillant Sans un Bruit, la péloche laissait présager une expérience horrifique post-apocalyptique aussi hypnotique que radicale, avec une humanité privé de l'un de ses sens et totalement décimé par une entité étrange capable d'incarner nos plus grandes peurs.


[CRITIQUE] : Bird BoxÀ l'écran en revanche, on est plus proche d'un ersatz peu heureux du Phénomène de M. Night Shyamalan où le monde sombre dans une folie suicidaire aussi intense qu'elle est profondément... ridicule sur la durée.

Criant avec puissance la fin du monde dans une première partie étouffante et immersive allant constamment à l'essentiel, le film de Bier, qui supporte très mal ses deux heures au compteur, parvient pourtant très vite à ne jamais réellement masquer les insuffisances notoires d'un script cochant tranquillement les cases des passages obligés sans y apporter la moindre originalité voire même la moindre ambition.
Boursouflé par ses nombreuses ellipses et bonds dans le temps autant que par sa volonté de ne rien montrer - ou presque - ni risquer (un comble pour un film ou le manque de vision est un facteur essentiel) dans une sorte de huis clos poussif et ennuyeux, pas forcément aidé non plus par une réalisation brouillonne et un concept qui désamorce lui-même autant sa cohérence que sa propre tension (malgré quelques moments plutôt prenant), Bird Box, loin de la séance radicale espérée, s'avère in fine bien plus un cauchemar frustrant (le pourquoi et le comment de la crise humaine ne reçoivent jamais de réponse à l'écran, ni même la question concernant les monstres : chassent-ils où tuent-ils arbitrairement ?), maladroit et superficiel, pillant aveuglément un peu tout ce qui est sorti récemment (Sans un Bruit, Don't Breathe,...) sans en atteindre l'efficacité.

[CRITIQUE] : Bird BoxPire, il ne rend jamais justice à un casting particulièrement brillant, en entassant chacun des personnages à l'écran dans un espace aussi réduit que la profondeur de leur écriture, et dont le seul intérêt à leur égard est provoqué par notre envie curieuse et malsaine de savoir quand est-ce qu'ils seront bazardés par l'intrigue.

Maladroit, très long et au final bien trop heureux pour être crédible, si les monstres du film tue d'un regard, Bird Box en fait de même, à sa manière...


Jonathan Chevrier

[CRITIQUE] : Bird Box