Avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Nancy García
Chronique : Roma est le dernier film de Alfonso Cuarón. Alfonso Cuarón au cinéma, c’est Le fils de l’Homme, Gravity et probablement le meilleur des Harry Potter. Mais on ne pourra pas découvrir Roma, sur grand écran, il n’est disponible en France que sur Netflix. Pour ma part, ce fut donc sur mon téléviseur. Il est d’assez bonne qualité, je ne me plains pas, c’eut pu être sur ma tablette ou même dans le métro sur mon téléphone…
Donc, j’ai vu Roma. Mais même avec la meilleure volonté du monde, malgré son indéniable beauté, impossible de l’apprécier de la même manière que dans une salle obscure, d’être totalement impliqué dans l’expérience proposée par le réalisateur mexicain.
Roma demeure une œuvre de cinéma, intrinsèquement et indéniablement, mais n’ayant pu le découvrir comme telle, je ne lui appliquerai pas le système de notation que j’applique aux films que je découvre en salle. Ce qui ne m’empêche pas de partager mon avis, hein !
Roma frappe par la majesté de ses plans, des plans larges la plupart du temps, aux cadres travaillés, ciselés, quand ce ne sont pas des plans séquences d’une incroyable technicité, magnifiés par ce superbe et hypnotique noir & blanc.
Roma est beau, et son esthétique est un atout puissant, d’autant qu’il ne peut compter sur aucune musique additionnelle pour gonfler artificiellement l’impact qu’il peut avoir sur son spectateur.
Mais Roma puise aussi sa force dans la simplicité de son récit, l’évocation d’un quotidien, le poids de l’humain. Une chronique comme une carte postale d’un passé qu’on imagine très personnel.
Cuarón, évoque les petits bouleversements et les grands drames qui vont frapper une famille de classe moyenne et ses employées, en particulier Cleo, alors que la situation politique est de plus en plus instable à Mexico. Roma impose un rythme, son rythme, qui sans être lent reste peu soutenu. Il met longtemps (trop longtemps quand on est dans son canapé) pour poser les bases de son histoire, qui finit par s’emballer lorsque la petite histoire rencontre la grande. Les événements à Mexico vont provoquer des réactions en chaine qui vont impacter le destin de Cleo, mais sans combler totalement le déficit d’émotion de sa première partie, si ce n’est dans une dernière scène saisissante lors de laquelle la tension narrative rencontre enfin l’exceptionnel esthétisme de sa mise en scène.
Roma est selon son auteur et réalisateur, pleinement autobiographique. Il s’est basé sur les échanges qu’il a pu avoir avec la vraie Cleo et ses propres souvenirs (il était le cadet de la famille). On peut s’y intéresser… ou pas, mais on ne peut nier son exceptionnelle exécution formelle.
Synopsis : Ce film fait la chronique d’une année tumultueuse dans la vie d’une famille de la classe moyenne à Mexico au début des années 1970.