[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #29. Semaine du 30 décembre 2018 au 5 janvier 2019

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.


Semaine du 30 Décembre au 5 Janvier 2019

Dimanche 30 Decembre. 

Men In Black III de Barry Sonnenfeld sur TF1.
Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité.
Après un second volet, en forme de déception qu’attendre de MIB3 ? Rien. Il faut dire qu’après 10 ans de gestation personne n’était excité à l’idée d’une suite, qui en plus était entrain de naître dans la douleur (changement de casting, problème de script...). Pourtant, Barry Sonnenfeld parvient à créer un petit miracle, il n’y a pas d’autre mot. Renouant avec l’esprit vif du premier volet et évitant l’écueil de la paresse — dans lequel était tombé MIB2- ; cette aventure sur fond de voyage dans le temps est fun, d’une grande fluidité et contient son petit lot de scènes un brin dantesque. En d’autres mots, un film terriblement efficace, devant lequel on prend plaisir à se détendre.

Mardi 1er Janvier. 

L’Etrange histoire de Benjamin Button de David Fincher sur Arte.
2005. L’ouragan Katrina approche, Daisy, une vieille dame est sur le point de mourir. Mais avant cela elle demande à sa fille de lui lire à haute voix le journal d’un homme. Celui-ci raconte être né en 1918 avec les caractéristiques d’un vieillard, son nom ? Benjamin Button.
Loin d’être un simple « film à Oscar » comme j’ai pu souvent le voir, l’Etrange histoire de Benjamin Button est un conte désenchanté, aussi crépusculaire que romanesque et qui démontre la précision filmique de Fincher. L’une des choses qui a fait le plus parler, c’est la performance technique consistant a faire rajeunir Brad Pitt qui se voit progressivement redevenir ce jeune premier de Thelma & Louise tout autant qu’il voit Cate Blanchett vieillir. Mais derrière cela, il y a une histoire qui par sa nature profonde nous emporte. Ici, le crépuscule devient aube, les rides s’estompent, dans cette existence à rebours. L’amour se devait fatalement éphémère il devient immuable.

Jeudi 3 Janvier. 

Le Crime était presque Parfait de Alfred Hitchcock sur Arte.
Tony Wendice, une ancienne gloire du tennis, s’est marié avec Margot pour sa richesse. Mais celle-ci le trompe depuis peu avec Mark Halliday, un jeune auteur de romans policiers. Craignant que sa femme le quitte et le laisse sans le sou, Tony fait appel au capitaine Lesgate et le charge d’assassiner Margot en échange d’une grosse somme d’argent.
C’est avec une certaine ironie que je mets en avant Le Crime Était Presque Parfait, car Hitchcock lui-même n’apprécier guère son long-métrage, simplement fait pour clôturer un contrat avec la Warner. Pourtant, le cinéaste prouve une chose, même quand il n’est pas viscéralement passionné par son sujet, il parvient à insuffler assez de force pour s’approprier le projet. En adaptant une piéce de théâtre, Hitchcock s’impose à ne pas aérer l’ensemble, bien au contraire, il va jusqu’à asphyxier encore plus l’atmosphère en refusant de filmer les scènes de procès dans un tribunal. De cette claustrophobie, le réalisateur extirpe son goût du sadisme faisant exister le film à l’ombre d’œuvres comme L’inconnu du Nord-Express ou La Corde.

Thibaut