L'année se termine avec un deuil de plus, avec la mort du réalisateur-producteur-scénariste Ringo Lam ce 29 décembre 2018 à l'âge de 63 ans.
Né en 1955 à Hong-Kong, Lam Ling-Tung débute très tôt, d'abord en suivant un programme de formation des acteurs à la télévision en 1973-1974 sur la chaine TVB des frères Shaw où il devient ami avec Chow Yun-Fat, ainsi qu'avec les futurs réalisateurs Johnnie To et Tsui Hark.
Mais conscient de son talent limité devant la caméra il décide de partir au Canada dès 1974 pour poursuivre des études de cinéma à l'université York de Toronto. Il ne finira néanmoins pas son cursus, et après des années de petits boulots il revient à Hong-Kong au début des années 80.
Le premier à croire en lui est le réalisateur Karl Maka qui lui laisse terminer le tournage des films "Esprit d'Amour" (1983) avant de lui laisser les commandes du film "Rien ne sert de mourir" (1986) d'après un scénario de Maka, deux comédies déjantées dont le style le marquera.
Les succès de ses premiers films lui permettent d'écrire, de produire et de réaliser son premier grand film avec le polar "City of Fire" (1987 - ci-dessus) avec la star Chow Yun-Fat, qui s'avère en quelque sorte l'anti-thèse (moins démonstratif, plus réaliste) d'un autre succès, "Le Syndicat du Crime" (1986) de John Woo avec déjà Chow Yun-Fat... "City of Fire" est un succès qui inspirera fortement "Reservoir Dogs" (1992) de Quentin Tarantino qui citera souvent le film de Lam comme un de ses favoris. Ci-dessous comparaison !
Le succès le pousse malheureusement à signer des films similaires avec "Prison on Fire" (1987) et "School on Fire" (1988) qui sont aussi des succès en salles.
Il se fait une spécialité des films d'action du même genre avec "Guerre de l'Ombre" (1990), "Le Point de Non-Retour" (1991) avant de co-réaliser avec Tsui Hark le film "Double Dragon" (1992 - ci-dessous) avec deux Jackie Chan !.
Il réalise ensuite "Full Contact" (1993) toujours avec Chow Yun-Fat et qu'il ne faut pas confondre avec le film éponyme (1990) de Sheldon Lettich avec Jean-Claude Van Damne.
Il signe ensuite son premier film en costume avec "Le Temple du Lotus Rouge" (1993 - ci-dessous) avant de s'exporter à Hollywood à l'instar de John Woo.
Il fait tourner ainsi Van Damne dans "Risque Maximum" (1996) mais le film est un échec. L'acteur est emballé et compare le réalisateur à Martin Scorcese ! Cependant le cinéaste lui n'aime pas le système hollywoodien et retourne à Hong-Kong.
Il retourne à Hong-Kong où il renoue avec le succès avec les polars "Full Alert" (1997) souvent considéré comme son meilleur film et "The Victim" (1998).
Il retrouve Jean-Claude Van Damne mais pour des productions HK, ce sera pour "Replicant" (2001) et "In Hell" (2003). Deux films qui sont des succès et qui prouve que Ringo Lam reste un des réalisateurs phare du cinéma siglé Hong-Kong aux côtés de John Woo, Tsui Hark et Johnnie To même si il n'atteindra jamais leur reconnaissance mondiale.
Après la comédie "Finding Mr Perfect" (2003) il participe à une oeuvre collective. Il co-réalise un des trois segments du film "Triangle" (2007) avec Johnnie To et Tsui Hark...
Après plusieurs années de silence, Ringo Lam revient avec deux polars coup sur coup. "Wild City" (2015) et "Sky on Fire" (2016) qui reste inédit chez nous.
Si Ringo Lam a joué dans la même cours que les Woo et To notamment il s'est distingué par une vision particulièrement sombre de la société chinoise et, surtout, pour le réalisme très noir de ses films avec en prime une spécialité pour éviter les happy end.
Ringo Lam est mort ce samedi 29 décembre 2018 à l'âge de 63 ans.