Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « L’espion qui m’a larguée » de Susanna Fogel.
« Prague ? J’aime pas ce côté de l’Europe. Il est trop... gothique ! »
Audrey et Morgan, deux trentenaires vivant à Los Angeles, se retrouvent embarquées malgré elles dans une conspiration internationale lorsque l’ex-petit ami d’Audrey débarque à son appartement poursuivi par une équipe d’assassins. Les deux jeunes femmes sont contraintes d’échapper à leurs poursuivants à travers toute l’Europe, tout en tentant de sauver le monde avec l’aide d’un agent au charme « so british ».
« Je vous ai envoyé les photos : vos cibles sont deux américaines complètement idiotes »
En marge de l’avènement des supers agents secrets qui ont envahi depuis une quinzaine d’années les écrans de cinéma (en vrac, et outre « James Bond », citons « Jason Bourne », « Mission impossible » ou encore « Kingsmen »), Hollywood a su par ricochet faire preuve d’autodérision en créant parallèlement une galerie d’agents secrets improbables, se retrouvant la plupart du temps propulsés au rang d’espions bien malgré eux et sans avoir les compétences nécessaires pour mener à bien leur mission. On pense ainsi à « Grimsby », le frangin beauf et soiffard du meilleur agent secret anglais, aux faux durs à cuire de « Agents presque secrets », ou encore à la bureaucrate de « Spy », simple analyste lâchée sur le terrain pour tenter de retrouver son binôme. Réalisatrice novice ou presque (son premier film, « Life partners », réalisé en 2014, demeure inédit chez nous), Susanna Fogel se lance à son tour dans l’univers de la comédie d’espionnage en plongeant bien malgré elles deux jeunes américaines lambdas et un peu névrosées au cœur de la lointaine Europe pour y déjouer un complot menaçant l’ordre mondial.
« C’est vrai qu’on aura vécu des trucs particulièrement horribles cette semaine mais ça aura quand même été l’une des meilleures semaines de ma vie »
A l’évidence, cela donne lieu à un pastiche de prime abord plutôt enjoué et dynamique qui nous donne l’occasion de voyager en passant par quelques-unes des plus belles villes du Vieux continent (Paris, Vienne, Prague, Berlin, Amsterdam...). Mais en dépit de quelques bons gags (la scène de l’auberge de jeunesse, le duel en trapèze) et de quelques numéros d’action de bonne facture (la course poursuite introductive, la fusillade dans le café), l’ensemble demeure assez convenu et le scénario, minimaliste et finalement très sage, peine à justifier les deux heures de durée du film. On pourra ainsi reprocher au film certains personnages secondaires en dépit de leur potentiel (la tueuse gymnaste notamment, est très mal exploitée). On regrettera également la place trop importante accordée aux improvisations verbales de Kate McKinnon, d’autant plus agaçantes que la traduction ne permet jamais de mettre en avant leur caractère impertinent. Reste que le tandem féminin Kunis/McKinnon fonctionne plutôt bien et se révèle à la fois complémentaire et spontané. A noter également l’improbable et brève apparition de Kev Adams en chauffeur de taxi autrichien. S’il n’atteint pas, en la matière, l’efficacité de « Spy » et de l’abattage comique de Melissa McCarthy, cet « Espion qui m’a larguée » n’en demeure pas moins agréablement distrayant, à défaut d’être véritablement mémorable.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale américaine (7.1) ainsi qu’en version française (7.1) et en audiodescription. Des sous-titres français et français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of (11min.), de scènes coupées (10 min.), des modules « Faites connaissance avec Hasan Minhaj » (7 min.), « Gary Powell, le roi de l’action » (9 min.), « Prises ratées » (7 min.) et « Improvisations » (6 min.), ainsi que de bandes-annonces.
Edité par Metropolitan Films, « L’espion qui m’a larguée » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 15 décembre 2018.
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