Miller’s Crossing

Par Crazyduck @Crazy_Critics




Pourquoi voir Miller’s Crossing ?
Les frères Coen sont aujourd'hui des cinéastes reconnus par le public et la critique, deux frères qui ont travaillé ensemble sur Fargo, The Big Lebowski, Barton Fink, O'Brother ou encore No Country for Old Men, des films devenus cultes.
Récompensés quatre fois aux Oscars, quatre fois au Festival de Cannes, deux fois aux British Academy Film Awards (BAFTA ) et une fois aux Golden Globe, les frères Coen ont un style qui leur est propre et ont navigué parmi de nombreux genres dont la comédie, le thriller, le western, le film noir et le film de gangsters.
Le succès critique de Joel Coen et Ethan Coen est venu avec Barton Fink, l'histoire d'un écrivain en manque d'inspiration, Palme d'or, prix de la mise en scène et de l'interprétation masculine au Festival de Cannes, le quatrième film des frères Coen est un véritable tremplin pour eux et leur carrière.
Cette histoire d'un écrivain en panne d'inspiration n'est pas étrangère pour les frères Coen, ils ont écrit le scénario de Barton Fink alors qu'ils étaient en panne d'inspiration pour écrire le scénario de leur troisième film, Miller's Crossing, c'est durant une pause pour retrouver l'inspiration qu'ils ont eu l'idée du scénario de Barton Fink un personnage qui comme eux a eu le syndrome de la page blanche.
Après le film policier Sang pour sang (Blood Simple) et la comédie Arizona Junior avec Nicolas Cage, Holly Hunter et John Goodman, Joel Coen et Ethan Coen s'attaquent au monde des gangsters avec Miller’s Crossing.
Réalisé par Joel et Ethan Coen, ce dernier n'étant pas crédité au générique (ce n'est qu'à partir de Ladykillers que Ethan Coen est mentionné comme réalisateur), Miller’s Crossing est un film qui a connu un échec commercial, doté d'un budget estimé à 14 000 000 $, le long métrage n'a rapporté que 5 000 000 $ aux États-Unis, cependant le film a obtenu un très beau succès critique.
Écrit par les frères Coen, l'histoire nous plonge dans les années 1920 aux États-Unis en pleine période de prohibition, une période qui fait les beaux jours de la mafia, on suit Tom Reagan, bras droit de Leo O'Bannion, parrain de la mafia irlandaise qui a la main mise sur la mairie et la police de la ville.
La paix relative va être bouleversée lorsque Johnny Caspar, gangster italien accompagné de Eddie le Danois, veut éliminer Bernie Bernbaum, un petit malfrat juif, Leo refuse que Johnny tue Bernie puisque que non seulement Bernie paye pour sa protection mais également car Leo est amoureux de la sœur de ce dernier.
Voulant absolument régler son compte à Bernie et ne plus être sous la domination de Leo, Johnny peut potentiellement déclencher une guerre des gangs, Leo va devoir faire confiance à son bras droit pour rester le maître de la ville, mais après une altercation avec Leo, Tom ne va plus être le parfait petit soldat.
Scénario complexe mais facile à suivre, Miller’s Crossing est un film sur la mafia et ses conflits qui se répètent depuis des décennies, le pouvoir et l'argent, les frères Coen emploient tous les codes du genre tout en entremêlant les intrigues, ce qui étoffe l'histoire du long métrage.
Les véritables habitants de l'Amérique du Nord sont les tribus amérindiennes, les Sioux, Cheyennes, Cherokees, Iroquois, Creeks ou encore les Crows, la population des États-Unis est donc constituée de migrants, anglais, français, espagnols, italiens, hollandais, irlandais, mexicains, africains, finlandais, norvégiens, allemands, étonnant qu'un certain président américain actuellement en poste veuille à tout prix fermer le pays.
Les frères Coen utilisent ce brassage culturel pour façonner chaque personnage du film, on retrouve Tom et Leo qui sont irlandais, Caspar est italien, Bernie et sa sœur sont juifs et le bras droit de Caspar est danois, donc non seulement les intérêts et le pouvoir rentrent en compte mais également les conflits ethniques.
La photographie du film est parfaitement en adéquation avec chaque scène, sombre, lumineuse, tamisée, le directeur de la photographie n'est autre que Barry Sonnenfeld, futur réalisateur de Men in Black et La Famille Adams, avant d'être derrière la caméra, Barry Sonnenfeld était directeur de la photographie sur les trois premiers films des frères Coen.
Dans Miller’s Crossing, Ethan et Joel Coen s'amusent à détourner brillamment les clichés du film de gangster, fusillades exagérées à l’extrême, interrogatoire qui tourne à un numéro de clown et personnages quasi parodiques.
La reconstitution de l'époque est parfaite, tout y est, mitraillettes Thompson, costume élégants, casquettes en tweed, chapeaux, voiture d'époques, whisky ( il n'y a jamais eu autant de whisky pendant la prohibition).
La musique est signée par Carter Burwell, le compositeur attitré des frères Coen, depuis le premier long métrage de ces derniers il oeuvre pour le bonheur de nos oreilles, parfaitement adaptée à l'ambiance du film, la musique se fait par moment très discrète pour mieux surgir au moment opportun.
Le casting de Miller’s Crossing est juste dingue, on retrouve Gabriel Byrne, John Turturro, Marcia Gay Harden, Albert Finney, Jon Polito, J.E. Freeman, Steve Buscemi et les caméos de Frances McDormand et Sam Raimi.
John Turturro, Steve Buscemi, Frances McDormand et Jon Polito apparaîtront dans plusieurs autres films des frères Coen, notamment Barton Fink, Fargo, The Big Lebowski, O'Brother, The Barber ou encore Ave, César !.
Échec public mais succès critique, Miller’s Crossing reste un film plutôt méconnu des frère Coen et pourtant non dénué d’intérêt, un film sur la mafia durant la prohibition rudement bien mené.
Miller’s Crossing est un hommage vibrant aux films de gangsters avec une touche de sauce Coen, guerres de territoires et manipulations côtoient les fusillades et l'humour noir made in frères Coen.

Un film oublié et pourtant l'un des chefs d'oeuvre des frères Coen

Synopsis :

Dans les années 1920 aux États-Unis en pleine période de prohibition, une période qui fait les beaux jours de la mafia, on suit Tom Reagan, bras droit de Leo O'Bannion, parrain de la mafia irlandaise qui a la main mise sur la mairie et la police de la ville.
La paix relative va être bouleversée lorsque Johnny Caspar, gangster italien accompagné de Eddie le Danois, veut éliminer Bernie Bernbaum, un petit malfrat juif, Leo refuse que Johnny tue Bernie puisque que non seulement Bernie paye pour sa protection mais également car Leo est amoureux de la sœur de ce dernier.
Voulant absolument régler son compte à Bernie et ne plus être sous la domination de Leo, Johnny peut potentiellement déclencher une guerre des gangs, Leo va devoir faire confiance à son bras droit pour rester le maître de la ville, mais après une altercation avec Leo, Tom ne va plus être le parfait petit soldat.


Anecdotes :

Le budget du film est estimé à 14 000 000 $.


Miller’s Crossing a reçu le Prix de la critique au Festival international du film fantastique de Yubari (Japon).

Peter Stormare devait interpréter le personnage d'Eddie le danois, étant occupé sur un tournage le rôle est allé à J.E. Freeman.

Le film a été tourné à La Nouvelle-Orléans en Louisiane.

C'est la dernière fois que Barry Sonnenfeld a travaillé avec les frères Coen.

Affiches






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