A la sauce d' Agnès puisque cela lui ressemble tellement ! Agnès Varda est une pérégrinatrice du cinéma. Elle s'acoquine ici de JR qui, comme elle, a le goût de l'image et des rencontres.
Les deux compagnons vont donc à la rencontre de quelques uns, créant des images, partant de photos, en faisant donc un film à 4 mains et à 100 visages. Des hommages souvent dans leurs choix, et des tendresses, beaucoup, ce qui fait le sel de ce film, de la vie; l'humanité de la douce vieille bourlingueuse transpire plus encore.
On repense alors au film Les glaneurs et la glaneuse (99) pour la démarche, et j'ai repensé aussi à Mur, murs (80) où la réalisatrice animée de sa première passion de la photo, découvrait et filmait donc, les murs peints de Los Angeles, au gré de ses balades.
Et ici le regard des complices réalisateurs ne se départit jamais de bienveillance : avec une habitante d'une rue d'une ville du Nord, avec les femmes des Dockers du port du Havre, ou bien encore tout droit sorti du camion-photo magique de JR, ce long pain partagé par tous.
Il y aura un raté, tout n'est pas idyllique, qui pointera une infinie petite tristesse chez Agnès Varda, au gré d'une évocation nostalgique de Jean-Luc (et Anna et Jacques) et d'un rendez-vous refusé.
On ressort donc du film plein de tendresse comme AV sait la distiller comme cela était déjà le cas avec le doux Jacquot de Nantes (91), et le plaisir aussi d'avoir découvert le plasticien JR.
Synopsis du film Visages, Villages :
Quand Agnès et JR se sont rencontrés en 2015, ils ont aussitôt eu envie de travailler ensemble, tourner un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique de JR. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils sont allés vers les autres, les ont écoutés, photographiés et parfois affichés.