Et c'est parti pour 2019 avec le retour en pleine forme de Spike Lee, la nouvelle claque de Gaspar Noé, le 1er film américain de Jacques Audiard, la belle surprise d'Alex Lutz, et exceptionnellement un mauvais film, mais comme c'est le seul film réalisé par Stephen King (et en plus sous coke), c'est collector. Bon visionnage...
Spike Lee est de retour avec un pamphlet contre le racisme drôle et terrifiant, objet surréaliste, féroce et sans concessions, il nous offre avec BlacKkKlansman une œuvre jubilatoire, intelligente provocatrice et souvent très drôle. Comédie policière inspirée d'une histoire vraie, cette charge anti- Trump, malgré quelques maladresses est sans doute ce que Spike Lee a fait de mieux depuis bien longtemps, et c'est un vrai plaisir de retrouver la verve et l'inspiration du réalisateur.
Le saviez-vous ? Le film est adapté d'un livre autobiographique de Ron Stallworh, Blackkklansman, qui raconte comment il a infiltré les rangs du Ku Klux Klan dans le Colorado à la fin des années 1970.
Retrouvez la critique complète de Robin Fender ici
Synopsis : Un groupe de danseurs urbains se retrouvent dans un lieu de répétition isolé en bordure d'une forêt. Ils répètent une dernière fois avant de s'envoler pour les États-Unis. A l'issue de la répétition ils se lancent dans une fête pour décompresser mais très vite il devient clair que quelqu'un a versé une substance illicite dans la sangria qu'ils buvaient et tout dérape. Quand certains s'entraînent dans une transe dansante sans fin, d'autres plongent dans la démence et l'horreur.
Le nouveau film/trip de Gaspar Noé n'est pas forcément facile d'accès pour peu que l'on soit allergique aux partis pris sans concessions du réalisateur, car c'est une claque, sonore, visuelle et traumatisante que sa nouvelle œuvre. Un trip psychédélique et cauchemardesque, qui se meut au rythme effréné d'une folle musique, alors que, petit à petit, la drogue agit et entraîne les danseurs dans un enfer violent, brutal et charnel, où les pulsions se libèrent pour le pire et... le pire. On ressort choqué et sonné de Climax, un peu moins confiant en l'être humain, mais avec la certitude que Gaspar Noé est un grand réalisateur, un " capteur du temps " indispensable au cinéma d'aujourd'hui.
Le saviez-vous ? Gaspar Noé souhaitait créer un état de confiance général et une émulation afin de pousser les interprètes vers des performances de plus en plus psychotiques. Il a donc choisit de tourner les scènes par ordre chronologiques.
Retrouvez la critique complète de Robin Fender ici
Synopsis : Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?
Premier film américain pour Jacques Audiard, western sombre, fraternel et bouleversant, Les Frères Sisters est un grand film, une œuvre splendide, impitoyable et parfois très drôle, du pur cinéma remarquablement mis en scène. Cette audacieuse quête, hallucinée et brutale, porté par un trio d'acteurs brillants, œuvre atypique et subtile, adaptée du roman de Patrick deWitt aurait dû être l'un des grands succès publics de cette année, ce qui ne fut malheureusement pas le cas, il est donc temps de se rattraper en vidéo, et pour ceux qui l'ont raté, de découvrir enfin cette sanglante chevauchée...
Le saviez-vous ? C'est John C. Reilly et sa femme Alison Dickey, tous les deux producteurs du film et qui détenaient les droits du roman, qui ont proposé le projet à Jacques Audiard lors du festival de Toronto en 2012.
Retrouvez la critique complète de Jean-Baptiste Coriou ici
Synopsis : Gauthier, un jeune journaliste, apprend par sa mère qu'il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire.
L'une des belles surprises du cinéma français de cette année 2018. Il y a certes une formidable performance d'acteur, mais heureusement le film ne repose pas que sur celle-ci... Entre émotion et mélancolie, ironie et humour, Guy réussit l'exploit d'être un faux documentaire d'une belle justesse et d'une vraie profondeur. Ce mélo doux amer sur les regrets de la jeunesse et sur la filiation est une vraie réussite. Une œuvre authentique et sensible qui ne sort malheureusement qu'en dvd... StudioCanal n'ayant pas daigné offrir à ce petit bijou une sortie en blu-ray...
Le saviez-vous ? Devenir Guy Jamet, c'est du maquillage, beaucoup de maquillage mais aussi de patience... Car il fallait aux maquilleurs entre 4 et 5 heures tous les matins afin transformer Alex Lutz en Guy Jamet.
Retrouvez la critique complète de Fred Teper ici
Maximum Overdrive (1986)
Réalisé par Stephen King
Avec : Emilio Estevez, Pat Hingle, Laura Harrington, Chistopher Murney
Durée : 1h38
Date de sortie : Le 22 janvier 2019 chez ESC Editions
Comme tous les mois j'ai proposé 5 films à mon rédacteur en chef pour cette rubrique. Il m'en a validé 4 et m'a proposé Maximum Overdrive à la place de Ferris Bueller qui sort enfin en blu-ray chez Paramount. Naïf, j'ai accepté car j'adore Stephen King et si je n'ai jamais vu son unique film en tant que réalisateur, je fais confiance aux goûts de mon rédacteur en chef... quelle erreur ! Si Stephen King est un immense écrivain il n'a jamais été un grand scénariste, et encore moins un bon réalisateur au vu de ce catastrophique Maximum Overdrive. Pourtant il y avait de quoi en tirer une série B très fun, et quelques scènes sympathiques comme l'attaque du distributeur de boissons ou le pont tueur laissent entrevoir ce que le film aurait pu être dans les mains d'un Joe Dante. Mais ici les incohérences se multiplient autant que les clichés. Le scénario est dramatiquement mauvais et la réalisation d'un Stephen King à l'époque accro à la cocaïne et alcoolique finit de faire chavirer ce premier film. Mais, pour les fans de l'écrivain, c'est une édition à posséder absolument, d'autant plus qu'ESC nous offre un master très propre ainsi que plusieurs bonus passionnants. Et puis, qui sait, un samedi soir, avec quelques potes et quelques bières, (L'abus d'alcool est dangereux pour la santé) sur un malentendu...
Le saviez-vous ? Accro à la cocaïne et alcoolique à l'époque du tournage, Stephen King avouera par la suite qu'il ne savait absolument pas ce qu'il faisait et que personne n'osait le lui dire...