Réalisateur : Joe Penna
Distributeur : Les Bookmakers/The Jokers
Budget : -
Genre : Thriller, Aventure.
Nationalité : Islandais.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise…
Critique :
Voyage douloureux en plein ❤ d'un enfer majestueux de beauté, filmé comme une bande catastrophe à la fois intime & effrayante, #Arctic est un éprouvant & prenant thriller/survival à ciel ouvert à la lisière du documentaire, jamais victime de son unité de lieu & d'action limitées pic.twitter.com/G1W9SWQbyv— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 30 janvier 2019
Qu'on se le dise, on ne reviendra jamais assez sur le cadeau démesuré offert par le vénéré Nicolas Winding Refn au amoureux du septième art : la découverte et la mise en lumière du merveilleux Mads Mikkelsen, véritable roc venu du froid, performeur aux multiples facettes et visages (Hannibal Lecter Forever ❤), dont le charisme animal est aussi savoureusement hypnotique qu'unique.
Un comédien qui nous fait déplacer en salles sans même que l'on ne connaisse ni d'Adam ni d'Eve, par la simple force de son nom et de son talent.S'il dézingue actuellement de l'assassin international du côté de Netflix - le sympathique B movie Polar -, il reste toujours au coeur d'une météo loin d'être clémente avec Arctic, premier long-métrage de Joe Penna, qui se veut comme un survival extrême dans le Grand Nord.
À l'instar du chef-d'oeuvre All is Lost de J.C. Chandor, le film retranscrit avec maestria l'intime dans ce qu'il a de plus banale et gigantesque à la fois, l'adversité dans ce qu'elle a de plus bouleversante et incontrôlable, par la force de deux héros qui se confrontent à leur mortalité avec un calme et une sagesse inaltérable - sans ne jamais baisser les bras -, poussant fortement à la fascination et du même coup, à l'admiration.
Voyage spirituel éprouvant en plein enfer majestueux de beauté - dans une sorte de croisée des chemins entre le Seul au Monde de Robert Zemeckis et le Le Territoire des Loups de Joe Carnahan -, filmé comme une péloche catastrophe à la fois intime et effrayante (même si la réalisation de Penna, premier essai oblige, souffre parfois d'un manque criant de maîtrise), le métrage est un huis clos à ciel ouvert à la lisière du documentaire aussi douloureux qu'il est poétique, glissant peu à peu vers un sommet de tension totalement contrebalancé par une gestion des rebondissements et du rythme admirable.
Une séance hautement recommandable, tout simplement.
Jonathan Chevrier