Une intime conviction – 14/20

Une intime conviction : AfficheDe Antoine Raimbault
Avec Marina Foïs, Olivier Gourmet, Laurent Lucas

Chronique : Film de procès intense et haletant, Une Intime Conviction s’appuie sur une mise en scène simple et racée tout au service de son intrigue et de ses acteurs. Il offre en effet une passionnante confrontation entre l’indispensable Marina Foïs, décidemment l’actrice française la plus complète et la plus intéressante des années 2010, et l’énorme Oliver Gourmet, dont la présence à l’écran impressionne franchement. Une Intime Conviction entre par le détail dans les méandres du droit, questionne intelligemment la présomption d’innocence dans le système judiciaire français, oppose justement le doute à la conviction tout en mettant en exergue les ravages de la rumeur.
Extrêmement bien documenté, l’auteur-réalisateur Antoine Raimbault nous plonge dans les méandres du droit pénal français à travers le travail de l’un de ses représentants les plus charismatiques, l’avocat Eric Dupond Moretti. Si l’affaire Viguier est bien réelle et si les procès ont bien eu lieu, Raimbault s’offre un peu de hauteur et de distance en créant le personnage fictionnelle de Nora (essentielle Marina Foïs), lui permettant d’ajouter à la reconstitution historique les ingrédients du thriller, distillant les indices et les révélations avec une précision de métronome.
En guise de démonstration finale, la plaidoirie absolument phénoménale de Gourmet, habité et impressionnant de naturel dans la robe de Dupond-Moretti, saisi et interpelle.
Pour un premier film, nourri et pensé depuis une dizaine d’année, c’est très, très solide.

Synopsis : Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l’injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession.