Synopsis
Quand son ex vient déposer Julien, son fils adolescent, devant la porte de sa caravane, Francis, un braconnier solitaire (mais charmant), doit changer son mode de vie, prendre de nouvelles responsabilités et s’ouvrir au monde extérieur. Alors qu’une relation commence à naître entre le père et le fils, un incident attire sur eux l’attention de la police…
Winterlong est un film émouvant qui revisite la relation père et fils.
Un beau film, un tout petit budget
En Grande Bretagne, la quasi-totalité du financement des films est privé. L’aide public apportée à la production cinématographique par la BBC, le British Film Institute, Channel 4 n’est en rien comparable à celle existant en France. De plus, elle s’adresse essentiellement aux films susceptibles d’être reconnus à l’étranger (nomination aux oscars comme le Discours d’un roi, sélection au festival de Cannes …). Les réalisateurs peuvent aussi se tourner aussi vers les subventions européennes, mais celles-ci sont généralement attribuées aux films qui ont des chances de séduire le public du contient (Daniel Blake de Ken Loach, Les Suffragettes de Sarah Gavron …). Seuls quelques premiers ou seconds films réussissent en bénéficier.
Pour ces raisons, un bon nombre de cinéastes se retrouve avec une tout-petit budget. C’est le cas de David Jackson, le réalisateur de Winterlong. Professeur de cinéma à l’université, il a un scénario écrit pour son ami et acteur Francis Magee (Francis), et pour l’actrice belge Carole Weyers (Carole), pas de financement, et une énorme envie de réaliser le film. Alors, comment fait-il ?
Tout d’abord, il négocie une petite bourse auprès de son université, puis sur le tournage engage des étudiants en cinéma sur tous les postes techniques.
En ce qui concerne le choix des acteurs, réduire les coûts est primordiale. Ils sollicitent ses amis et connaissances pour les rôles secondaires. Pour jouer le fils, il choisit son propre fils qui fait du théâtre au lycée, rêve de faire l’acteur dans Winterlong et surtout, comme le dit David Jackson, ne lui coute rien.
Pour le rôle de la chanteuse Carole écrit pour Carole Weyers, le réalisateur à un soucis. Son actrice décide de faire carrière aux Etats-Unis, et doit donc pour assurer la qualité technique de la Bande Originale, revenir plusieurs fois en Angleterre après le tournage. Cela est impensable budgétairement, alors Carole chante en Playback, et la voix est celle d’une chanteuse locale.
Pour le décor, aucun problème, les paysages de sa région le East Sussex sont magnifiques.
Le résultat, un film touchant avec un personnage principal étonnant, un scénario bien construit, une bande son impeccable, une photo soignée, et de belles couleurs !
L’origine de cette réussite se trouve probablement dans cette phrase prononcée par David Jackson au Festival de Dinard, en parlant des membres de l’équipe du film « Nous n’avions pas beaucoup d’argent, et le but était d’avoir un échange créatif avec eux, comme un cadeau, c’était ce que j’avais de mieux à offrir, l’opportunité de collaborer pour créer quelque chose.»
Cette envie de «créer ensemble » se ressent dans d’autres films à petits budgets présentés au Ciné O’Clock comme Eaten by lions, The Drummer and the keeper, The Bromley Boys.