PONYO SUR LA FALAISEd'Hayao Miyazaki
Sosuke est un petit garçon de cinq ans, il joue sur la plage que surplombe sa maison plantée sur une falaise.Alors que sa mère l'appelle en lui disant de se dépêcher. Il trouve une étrange créature marine dont la tète est coincée dans un bocal, qui avait été jeté comme tant d'autres objets au fond de la mer. Le petit garçon la sauve, et une relation se lie entre eux.
Vu la simplicité de l'histoire et vu sa charge en magie, j'ai pris le parti de ne quasiment pas en parler pour que vous appréhendiez l’expérience comme nous l'avons vécu. Le voyage est bien trop beau, épuré, voire naïf au sens de l'art naïf, pour que je risque de vous gâcher le voyage.Il est pour moi le premier conte de fée, que dessine, que créé Miyazaki.Il y a une forte charge magique dans cette œuvre. Elle est omni-présente. Elle est considérée comme normale, et ne choque personne, ça étonne, mais tout le monde accepte son existence. Il n'y a pas de moment dépourvu de magie. L'énorme tempête voire le tsunami en est sa plus belle illustration le tout au rythme de la chevauchée des walkyries.
Ce film est féminin. Lisa la maman travaille dans une maison de retraite où les pensionnaires sont toutes de vieilles dames prêtes à tout pour leur petit Sosuke et Ponyo. La discussion entre les mamans de Ponyo et Sosuke dont-on ne saura pas grand chose est l'occasion d'un plan dont il se dégage un certain mysticisme. De cet environnement féminin émane une douceur permanente, sans pour autant que l'on verse dans le coté niais. Lorsqu'il faut conduire avec dextérité, tenir la maison car son homme reste en mer (ce qui va de paire avec une scène et une communication en morse très rigolote), ou affronter les inondations pour amener un peu de confort aux vieilles dames, vous pouvez compter sur elle.Le discours écologique est toujours présent dans l'oeuvre de Miyazaki, mais là il est percutant. On ne peut pas le nier ou passer outre. Il y a aussi peut être plus fort que d'habitude un plaidoyer pour un rapport plus harmonieux à la nature et que l'on commence enfin à la respecter. C'est également un hymne à l'acceptation de l'autre .
formation de graveur de Hokusai. Mais les choix des couleurs aussi se répondent, du vert jaune voire tendre, les palettes de bleus du plus doux au plus forts par exemple semblent être travaillés pour se mêler, et se recouper. La musique chez Miyazaki, est toujours bouleversante, elle m'a fait pleurer dans certains cas, mais là je me permets de m’arrêter cinq minutes sur le générique de fin. Sachez que si vous l'écouter, et même si comme nous, vous ne parlez pas le japonais, il prendra une place prépondérante dans votre cœur, et ne sortira jamais de votre tète.
Ce film souvent considéré comme une œuvre mineur de Miyazaki, il est pour moi tout sauf ça. Il est riche, puissant, et intense, sous son air de simplicité il infuse son message longtemps après qu'on ne l'ai vu,et décante tout en puissance.