L'ombre d'Emily

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « L’ombre d’Emily » de Paul Feig.

« Les secrets c’est de la margarine : facile à étaler, mauvais pour le cœur »

Stéphanie, jeune veuve élève seule son fils dans un quartier huppé de la grande banlieue new-yorkaise. Mère modèle, dévouée corps et âme à l’éducation de son fils, elle est quelque peu moquée par les autres parents d’élèves et peine à se faire des amis dans ce microcosme feutré. Pour seul réconfort, elle alimente un blog d’astuces pour les mamans. Jusqu’au jour où elle sympathise avec Emily, la mère d’un camarade de son fils qui se révèle aussi imprévisible que charismatique. Le jour où celle-ci disparait sans prévenir, Stéphanie  cherche à découvrir ce qui s’est vraiment passé.

« Ma femme est un sublime fantôme »

Comédien n'ayant jamais véritablement réussi à percer en dépit de quelques seconds rôles (il apparait notamment dans « That thing you do! » ainsi que dans la série télé « Sabrina l'apprentie sorcière »), Paul Feig a su donner une nouvelle dimension à sa carrière grâce à l'écriture et à la réalisation, au tout début des années 2000. Très remarqué en tant que créateur de la série culte « Freaks and geeks » (qui révèlera toute une génération de jeunes acteurs tels Seth Rogen, James Franco ou encore Jason Segel), il œuvrera quelques années durant à la télévision (sur les séries « The office » et « Arrested developpement ») avant de réussir à s'imposer au cinéma au début des années 2010 où ses collaborations fructueuses avec les comédiennes et humoristes Melissa McCarthy et Kristen Wiig lui permettent d'enchainer les succès (« Mes meilleures amies », « Les flingueuses », « Spy », « SOS fantômes »).

« J’ai jamais vu une fille aussi belle vouloir à cacher son visage. Pour ne pas dire disparaitre. »

Adaptation du roman « Disparue » de Darcey Bell, « L’ombre d’Emily » permet à Paul Feig de sortir pour la première fois de sa zone de confort en se frottant à un autre genre que la comédie. Jonglant ouvertement avec les références les plus prestigieuses (« Les diaboliques », « Gone girl », « Le limier »), le cinéaste nous promettait ainsi un thriller des plus retors basé sur un scénario à tiroirs, une construction en flashbacks et un trio de personnages beaucoup plus ambigus qu’ils n’en ont l’air. Comme si au fond, chacun s’amusait à jouer un rôle et à ne rien laisser transparaitre de sa vraie nature ni de se secrets inavoués et inavouables. Mais si on se laisse aisément prendre au jeu de cette intrigue tortueuse, force est de constater que le scénario, pas toujours maitrisé, finit par partir dans tous les sens jusqu’à aboutir à des révélations un peu grotesques. Mais heureusement, chez Feig, l’humour n’est jamais bien loin et le film esquisse en creux une savoureuse critique de l’hypocrisie de cette Amérique WASP des banlieues huppées où tout n’est qu’apparences trompeuses. C’est avant tout cette dimension du récit - de loin la plus convaincante - qu’on retiendra, ainsi que les belles prestations des actrices Blake Lively et Anna Kendrick en sublimes garces, aussi différentes que complémentaires.

**

Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (7.1) ainsi qu’en version française (5.1) et en audiodescription. Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné des modules « Martinis sur pierre tombale », « L’esthétique du film », « Récit d’un réalisateur raffiné », « Le triangle amoureux », « Le style selon Paul Dennis Nylon », « A propos des enfants », « Gros plan sur une scène coupée : le Flash Mob (présentation, la scène, son making of) », 10 scènes coupées, Prises ratées, ainsi que de trois commentaires audio (le réalisateur, les comédiennes, la production).

Édité par Metropolitan Films, « L’ombre d’Emily » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 8 février 2019.

Le site Internet de Metropolitan Films est ici. Sa page Facebook est ici.