Adapté d'un roman à succès de David Foenkinos, Le mystère Henri Pick de Rémi Bezançon met en scène l'histoire d'une jeune éditrice de chez Grasset Delphine Despero (lumineuse Alice Isaaz) venant passer des vacances dans la Bretagne de chez ses parents. Elle se rend un jour dans un endroit mystérieux nommé "La bibliothèque des manuscrits refusés" et tombe par hasard sur une pépite de la littérature ; un roman intitulé "Les dernières heures d'un amour". Ce livre jamais publié a été écrit par le pizzaïolo du coin, mort et enterré depuis 2 ans. L'éditrice voit là un coup marketing de maître et décide de le soumettre à l'édition. C'est chose faite car dès sa sortie, le roman caracole au sommet des ventes. Seulement, Jean Michel Rouche (Luchini, plutôt sobre mais toujours génialissime) célèbre animateur télé et critique littéraire de renom ressent là une supercherie : comment entre deux fournées de pizzas, Henri Pick, connu pour n'avoir rien écrit, aurait pu produire un chef d'oeuvre de la littérature ? Quitté par sa femme et licencié de la télé pour n'avoir pas cru à cette success-story, Rouche va d'abord mener son enquête seul puis va être aider par la fille d'Henri Pick (excellente Camille Cottin), perplexe quant à cette histoire autour du supposé roman de son père.
Le Mystère Henri Pick s'avère être un film à la croisée des genres : entre polar d'investigation (sans meurtre) et comédie. Dans ce film de faux-semblants, la part belle est surtout donnée aux acteurs de renom. On aime en effet voir le duo Camille Cottin/Luchini s'écharper pour un oui ou pour un non. La jeune Alice Isaaz, aperçue récemment dans Mademoiselle de Joncquières s'en sort également très bien.
Le long-métrage repose donc sur de bons acteurs mais il manque un je-ne-sais-quoi pour que Le Mystère Henri Pick soit un grand et bon film. Peut-être une lourdeur de ton dans la révélation finale avec tous ces twists qui s'enchaînent. Le rythme du film s'essouffle par moments et provoque l'ennui. Aussi, le long-métrage ne laisse pas assez de place aux personnages secondaires : notamment à un, qui va s’avérer être la clé de compréhension du film. Rémi Bezançon nous avait habitué par le temps avec des films comme Le Premier Jour du reste de ta vie et Un Heureux Événement à moins de classicisme et beaucoup plus d'originalité dans la mise en scène. En outre, Le Mystère Henri Pick ressemble parfois à Un Homme Idéal avec Pierre Niney pour le côté imposture littéraire... Peut-être que David Foenkinos s'est inspiré du film sorti en 2015 ? Alors, de ce fait ne blâmons pas le réalisateur pour cette redite de scénario...
Finalement, dans ce film-enquête qui nous emmène de la Bretagne aux salons littéraires parisiens, on retient les décors du beau Finistère, terre de tous les secrets et belle métaphore du secret qu'il y a autour de ce fameux livre d'Henri Pick.
Légère déception donc mais on attend le prochain avec impatience cher Rémi Bezançon !