LE BOUCHERde Claude Chabrol
Lors du mariage de l'instituteur du village et d'une fille du pays, le boucher tout juste démobilisé après des années à servir comme soldat pendant les guerres d'Indochine et d'Algérie, fait connaissance de la femme qui est à coté de lui. Hélene est la très jeune directrice de l'école du village, elle est indépendante et semble tout de suite fasciner Paul. Quelques jours après leur quotidien paisible est secoué par des meurtres de femmes, qui se produisent aux alentours de leur tout petit village périgourdin.
J'essaye d'éviter au maximum les spoilers, mais ici je pense qu'il sera facile de lire entre les lignes. Soyez prévenu si vous n'avez pas vu ce long métrage
De nombreux thèmes sont abordés, qui sont toujours d'actualité aujourd'hui.Autour d'Hélène, sont déclinés ceux de l'indépendance de la femme, le droit de choisir d'avoir ou pas une sexualité, d'avoir des amis, d’être en responsabilité, d’être belle à se damner, et peut être le plus perturbant de parler ou pas, si elle a des doutes.
Autour des hommes, ils sont trois l'inspecteur, le maître d'école, et Paul. Il transpire un problème d'adaptations aux temps qui changent. Le policier en fait trop, soucieux de montrer sa supériorité, il parle fort, met des réponses dans ses questions, personne ne lui parle car personne ne peut lui parler. Le maître d'école est l'opposé, il est effacé et interagit avec Hélène comme un enfant avec son institutrice.
En 1970 il était évident que les tueurs en série n'étaient pas français. On avait remisé les landru et autres tueurs de cette espèce bien loin. Ce n'était qu'une spécialité américaine. Et au cas où l'on devait le mettre en scène ce ne serait que dans une grande ville. Le contre pied ici est total.Ensuite ici on parle de ce que certains appelleront les troubles post traumatique des soldats revenus de la guerre. Et ce que les guerres dites coloniales avec leurs lots d'horreurs justifiées et ordonnées par l'état, avaient pu faire sur un terreau fragile et sur une personne violentée par ses parents jusqu'à ce qu'il prenne les armes.Stéphane Audran est formidable, hypnotique de beauté et charismatique en diable. Elle est toujours extraordinaire. Et ici elle tient la barre fièrement et fait face au monstre Jean Yann. Il bouffe l'écran, l'aspire et nous amène avec lui , où il veut comme il le veut.
Si je dois être franche et parler de ce que ce film a provoqué chez moi, je dirai qu'il a eu un écho incroyable. Alors que je n'ai pas connu cette période, les habits,
J'ai aimé ce film, peut être pour des mauvaises raisons. J'ai eu une empathie incroyable pour Paul et j'ai du grâce à ça comprendre toutes les décisions d'Hélène. Ce qui n'a pas été le cas du key maker de ce blog, même si ça ne l'a pas empêché de l'aimer. Si vous avez l'occasion rentrer dans cet univers.