Ces dernières semaines, en plus de Captain Marvel ou du nouveau Xavier Dolan, on a vu quelques autres films au ciné. On revient donc de manière express sur Us, Grâce à Dieu, Marie Stuart Reine d’Ecosse, Boy Erased, Triple Frontière, Ralph 2.0 et Isn’t it romantic.
Us
Avec le succès de Get Out, Jordan Peele est devenu en un clin d’oeil un nouveau maître du suspense pour beaucoup. C’est un peu surestimer un réalisateur qui a encore beaucoup à prouver. Avec son second film, il persévère dans le genre, mêlant horreur et charge politique. Us voit ainsi une famille attaquée par ses propres doubles. D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Voilà des questions bien inquiétantes.
La première partie fonctionne très bien pour entretenir le suspense avec une réalisation très travaillée et une performance folle de Lupita Nyong’o. Mais comme pour son premier film, plus le réalisateur avance plus il se délite, partant dans un slasher assez pauvre puis dans une dimension plus étrange mais assez mal gérée qui se conclura avec un twist inutile et que l’on voyait venir depuis les 10 premières minutes du film. Et c’est dommage car ces éléments gâche la charte politique passionnante sur la face sombre des Etats-Unis et de ses oubliés.
Grâce à Dieu
Le procès qui était en cours n’a pas pour autant décalé la sortie du nouveau film de François Ozon sur les victimes du père Preynat et du Cardinal Barbarin. Le réalisateur français qui ne choisit jamais la facilité aurait pu faire un documentaire mais va finalement passer par la fiction pour faire passer le témoignage de 3 personnes campées par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.
La mise en scène est sobre, discrète, au service des personnage et d’une tension naissante à chaque instant, mais surtout au service de ses acteurs impeccables, chacuns abîmés d’une manière différente, dans leur croyances ou plus physiquement. Et si l’on peut déplorer quelques flash back qui appuient un peu trop, une narration parfois lourde ou encore quelques longueur, on ne peut nier ni la puissance dégagée par le film et ni son importance pour donner enfin la parole aux victimes et montrer le refus de compréhension de l’église.
Marie Stuart Reine d’Ecosse
Côté films historiques, on avait eu la Favorite il y a quelques semaines. Cette fois, nous avions le plus classique destin de Marie Stuart. Prenant évidemment des libertés vis-à-vis de l’histoire, le film montre surtout le parcours compliqué d’une Reine catholique de retour dans un pays protestant et cherchant à se faire une place malgré les règles imposées (mariage presque forcé, …) et les trahisons face à la Reine Elizabeth.
Le tout est assez classique et un peu longuet, avec des retournements de situations que l’on sent venir (et pas seulement parce qu’on connait l’histoire dans les grandes largeurs), et souffre aussi des maquillages forcés de Margot Robbie qui veut à tout prix s’enlaidir pour un rôle. Cependant, on est tout de même captivé par Saoirse Ronan, intense et donnant autant d’autorité que d’émotion à la jeune reine dans les magnifiques paysages d’Ecosse. Pour cela, ça vaut le coup d’œil.
Boy Erased
Joel Edgerton passe derrière la caméra pour son premier film et ne choisit pas un sujet facile en suivant un jeune homme obligé par ses parents de suivre une thérapie de conversion censé le rendre hétérosexuel. Un sujet fort qui est ici traité avec assez de recul et de retenue malgré quelques séquences choc. Il montre ici surtout les doutes et la force de la religion sur une famille.
Si le film ne révolutionne pas son sujet, il se penche en tout cas dessus de manière très intéressante. Mais il le doit aussi à son casting. Lucas Hedges tout d’abord qui campe cet ado avec la retenue nécessaire. Et puis les compatriotes Nicole Kidman et Russell Crowe qui sont bien investis dans ces rôles de parents qui n’acceptent pas leur fils. Avec leur jeu, ils rendent certaines scènes particulièrement fortes.
Triple Frontière
Et encore un nouvel auteur chez Netflix. Cette fois c’est JC Chandor qui nous offre son nouveau film sur la plateforme et pas des moins. Au casting : Ben Affleck, Oscar Isaac, Pedro Pascal, et Charlie Hunnam et Garrett Hedlund (qui jouent évidemment des frères, depuis le temps qu’on parle de leur ressemblance), rien que ça. La troupe s’engage dans un braquage de baron de drogue sud-américain, et une fois le fric récupérer, tout va mal tourner.
Comme à son habitude, le cinéaste s’approprie un genre de manière efficace (c’est diablement bien filmé) et y apporte sa patte et sa vision sur l’homme et les dégâts du capitalisme. Le film ne révolutionne certes pas grand chose, mais c’est tout de même un bon moment à passer et un film de qualité à voir sur Netflix.
Ralph 2.0
Il y a 7 ans (déjà !), on faisait connaissance avec Ralph et Vanelope, sans qu’ils ne nous aient vraiment marqué. Leur aventure vidéoludique était assez anecdotique et les personnages étaient peu attachants. Il n’empêche que Disney a tout de même daigné leur accorder une nouvelle aventure. Cette fois on ne perd pas de temps à présenter le décors et les persos pour les plonger tout de suite dans l’univers sans fin d’internet !
Voici donc Ralph qui va tenter d’acheter sur Ebay un volant pour réparer le jeu de sa meilleure amie Vanellope. Mais pour cela il faut de l’argent ! Entre jeux de courses en ligne, foire au like sur les réseaux sociaux, et autres aperçus de chatons et bannières pub, l’aventure se suit toute seule et, outre le placement de produit presque permanent (coucou les gratuites princesses Disney), on sera tout de même un peu étonné que le film ose évoquer le dark web (et les adultes y verront une étonnante référence), et aborder une phase toujours difficile dans les relations amicales en mode virus et King Kong.
Isn’t it Romantic
Pour la Saint Valentin, Netflix a dégainé le film de Warner qui n’a pas voulu le sortir à l’international. Ainsi c’est sur la plateforme que l’on peut voir Rebel Wilson qui tombe dans un rêve et se met à vivre dans une véritable comédie romantique avec tous les clichés que cela comporte (meilleur ami gay, pas de scène trop hot, une collègue détestable, pas de gros mots, et même une super séquence de karaoké).
Et ça fonctionne tout simplement car c’est à la fois amusant et c’est aussi un vrai film romantique. Un juste milieu entre la parodie et le classique qui est bien trouvé et par lequel on se laisse emporter en toute simplicité pendant 90 minutes. Et comme en plus pour une fois le poids de l’actrice n’est pas le sujet de blagues, on plussoie.