Avec Sandrine Kiberlain, Thaïs Alessandrin, Victor Belmondo
Chronique : 10 années plus tard, Lisa Azuelos offre une sorte de sequel à LOL, sa chronique adolescente devenue culte sur la jeunesse dorée parisienne (elle-même simili-suite méta de la Boum).
Plus mûr, plus travaillé sur la forme, plus profond sur le fond, Mon Bébé prend le parti de déplacer le point de vue du côté de la mère de famille, alors que son dernier enfant quitte le nid familial. Le pitch, simple, et son traitement, parfois simpliste, a surtout pour objectif totalement assumé d’offrir à Sandrine Kiberlain un rôle à la mesure de son immense talent comique. Et elle embrasse ce personnage de jeune mère quinqua un peu déphasée avec délectation, faisant preuve d’une justesse délicieuse dans le tempo. Elle s’approprie des dialogues qui lui siéent à merveille, excelle aussi bien dans la mauvaise foi que dans l’affection la plus pure.
Elle dévore l’écran et l’espace, mais plus portée par une forme d’insouciance que d’égoïsme, laissant de la place aux autres personnages, ses enfants notamment, globalement très bien interprétés.
Le propos reste assez léger et empreint d’une certaine futilité, (hormis la scène très forte de la séparation) les enjeux sont limités, mais c’est très agréable, Lisa Azuelos soignant sa mise en scène, jouant sur la chronologie avec clarté et poésie.
Bercé par la jolie musique de Yaël Naim, Mon Bébé navigue sans niaiserie entre fantaisie et tendresse. Et c’est bien.
Synopsis : Héloïse est mère de trois enfants. Jade, sa « petite dernière », vient d’avoir dix-huit ans et va bientôt quitter le nid pour continuer ses études au Canada.
Au fur et à mesure que le couperet du baccalauréat et du départ de Jade se rapproche, et dans le stress que cela représente, Héloïse se remémore leurs souvenirs partagés, ceux d’une tendre et fusionnelle relation mère-fille, et anticipe ce départ en jouant les apprenties cinéastes avec son IPhone, de peur que certains souvenirs ne lui échappent…
Elle veut tellement profiter de ces derniers moments ensemble, qu’elle en oublierait presque de vivre le présent, dans la joie et la complicité qu’elle a toujours su créer avec sa fille, « son bébé ».