Le rivage oublié

Un grand merci aux Films du Paradoxe pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le rivage oublié » de Anthony Harvey.

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« Guérir un paranoïaque classique ? Mais quelle merveilleuse maladie ! »

Justin se prend pour Sherlock Holmes depuis la mort de sa femme. Placé dans un hôpital psychiatrique par son frère qui souhaite s'approprier sa fortune, il se fait remarquer par son esprit de déduction. Lorsque Justin apprend que sa psychiatre s’appelle Watson, il l’entraîne alors dans toutes sortes de péripéties à travers New-York, à la recherche de son ennemi, l'implacable Professeur Moriarty…

« L’énigme est à moitié résolue quand on sait qu’il y aura un indice »

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Célèbre monteur anglais, réputé pour ses prestigieuses collaborations avec Stanley Kubrick (sur « Lolita » puis « Docteur Folamour ») ou Martin Ritt (sur « L'espion qui venait du froid »), Anthony Harvey passe à la réalisation au milieu des années 60. Son premier film, le moyen-métrage « Dutchman » (1966) est ainsi remarqué et concourt pour le Lion d'or lors du Festival de Venise. De quoi permettre au jeune réalisateur d'accéder à des projets plus ambitieux. Tourné l'année suivante, son premier-long métrage, « Le lion en hiver », adapté d'une pièce de James Goldman, lui vaudra une reconnaissance publique et critique immédiate ainsi que de nombreux prix, dont une nomination à l'Oscar du Meilleur réalisateur (Katharine Hepburn obtiendra elle l'Oscar de la Meilleure actrice pour son rôle). Ce qui le pousse à réitérer la même recette trois ans plus tard sur son film suivant, « Le rivage oublié », adapté lui aussi d'une pièce de théâtre de James Goldman.

« Si je suis Holmes, Moriarty existe ! »

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Délaissant cette fois-ci l'Angleterre médiévale, le film prend pour décor la New-York contemporaine dans laquelle un ancien juge miné par le décès de sa femme a perdu la raison au point de se prendre désormais pour Sherlock Holmes, le célèbre détective né de la plume de Sir Arthur Conan Doyle, au grand dam de sa famille qui souhaite son internement. Un drôle de postulat, pour le moins incongru, qui donne lieu à un savoureux face-à-face entre ce faux détective et sa psychiatre légèrement zélée (le Docteur Watson !), qu'il entraine à ses côtés dans une folle traversée de New-York à la recherche de son fantomatique antagoniste, le Professeur Moriarty. Leur épopée, surréaliste et souvent nébuleuse, sera ainsi haute en couleurs. Mais derrière sa dimension donquichottesque, le récit est aussi emprunt par moments d'une jolie fantaisie poétique  (notamment lorsque les deux héros cabossés par la vie entrevoient un amour possible entre eux), brocardant le cynisme et la déshumanisation de son époque (la standardiste qui ne peut répondre autrement que par téléphone, le taxi agressif qui refuse de prendre un blessé dans son véhicule). Porté par deux immenses acteurs ici particulièrement inspirés (George C. Scott et Joanne Woodward), « Le rivage oublié » se fait même gentiment impertinent lorsqu'il préfère ouvertement la fantaisie des marginaux à la rudesse du monde réel. Un film de fous éminemment attachant mais sous doute trop déroutant pour le grand public, qui marque - déjà - le déclin de la carrière du cinéaste, qui ne tournera plus qu'une poignée de films assez mineurs au cours des deux décennies suivantes, ne parvenant jamais à renouer avec le succès de son premier film.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Edité par Les Films du Paradoxe, « Le rivage oublié » est disponible en DVD depuis le 15 février 2019.

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