Ainsi naquit un mythe
Difficile d’adapter le roman fleuve et si romanesque de Steinbeck ; trois ans seulement après sa sortie, Elia Kazan décide de s’y coller. Plutôt que de traiter la totalité de l’œuvre comme un « 1900 » made in States ; il se centre sur la dernière partie et une seule génération avec comme personnage central Caleb. Ce dernier a pour frère Aaron et tous deux ont eu mère qu’ils croient morte depuis leur tendre enfance et sont élevés par un père aux valeurs chrétiennes puritaines. Caleb et Aaron, leurs noms l’affichent clairement, sont une variation biblique autour de Caïn et Abel. Un fils aimé et chéri car porteur des valeurs paternelles et l’autre rejeté car libre et affranchi des carcans. Caleb va alors découvrir qui est sa mère qui incarne « le mal » comme lui alors que son père incarne « le bien » comme son frère. Inscrit dans l’air du temps d’une génération souhaitant hurler sa fureur de vivre ; James Dean devient alors le symbole de cette génération aspirant à la liberté d’action et de penser. Film donc devenu mythique car il est le premier des trois qui le consacrèrent ; mais que son jeu type Actor’s Studio semble souvent forcé et exagéré avec des postures et une gestuelle souvent improbables. Jouant un ado alors qu’il a déjà l’air d’un jeune homme ; ses réactions excessives et ce yoyo émotionnel qu’il affiche souvent ferait limite penser à un attardé. Difficile d’accrocher pleinement à ce personnage et à un script faisant la part belle aux effets mélodramatiques hyper appuyés. Par contre, la mise en scène même classique est d’une précision sans faille avec un placement des personnages dans le cadre toujours au millimètre avec quelques séquences magnifiques : le clash final entre les deux frères avec Aaron de dos et Caleb invisible sur une balançoire derrière un saule ; une des scènes de débuts avec James Dean en contre plongée avec un drapeau américain flottant en arrière-plan ;… Et puis Kazan, même s’il avance avec des sabots, retranscrit bien le message de Steinbeck à savoir qu’entre le Bien et le Mal, aucune fatalité, nul ne peut s’exempter de renoncer au Mal. Et Caleb est à l’image de l’humanité toute entière, héritier du pécher originel, mais qui a le pouvoir de s’en écarter. Ce film a eu un mérite énorme auprès d’un lecteur de toute l’œuvre de Steinbeck ; l’envie de relire ses bouquins.
Sorti en 1955
Ma note: 12/20
Difficile d’adapter le roman fleuve et si romanesque de Steinbeck ; trois ans seulement après sa sortie, Elia Kazan décide de s’y coller. Plutôt que de traiter la totalité de l’œuvre comme un « 1900 » made in States ; il se centre sur la dernière partie et une seule génération avec comme personnage central Caleb. Ce dernier a pour frère Aaron et tous deux ont eu mère qu’ils croient morte depuis leur tendre enfance et sont élevés par un père aux valeurs chrétiennes puritaines. Caleb et Aaron, leurs noms l’affichent clairement, sont une variation biblique autour de Caïn et Abel. Un fils aimé et chéri car porteur des valeurs paternelles et l’autre rejeté car libre et affranchi des carcans. Caleb va alors découvrir qui est sa mère qui incarne « le mal » comme lui alors que son père incarne « le bien » comme son frère. Inscrit dans l’air du temps d’une génération souhaitant hurler sa fureur de vivre ; James Dean devient alors le symbole de cette génération aspirant à la liberté d’action et de penser. Film donc devenu mythique car il est le premier des trois qui le consacrèrent ; mais que son jeu type Actor’s Studio semble souvent forcé et exagéré avec des postures et une gestuelle souvent improbables. Jouant un ado alors qu’il a déjà l’air d’un jeune homme ; ses réactions excessives et ce yoyo émotionnel qu’il affiche souvent ferait limite penser à un attardé. Difficile d’accrocher pleinement à ce personnage et à un script faisant la part belle aux effets mélodramatiques hyper appuyés. Par contre, la mise en scène même classique est d’une précision sans faille avec un placement des personnages dans le cadre toujours au millimètre avec quelques séquences magnifiques : le clash final entre les deux frères avec Aaron de dos et Caleb invisible sur une balançoire derrière un saule ; une des scènes de débuts avec James Dean en contre plongée avec un drapeau américain flottant en arrière-plan ;… Et puis Kazan, même s’il avance avec des sabots, retranscrit bien le message de Steinbeck à savoir qu’entre le Bien et le Mal, aucune fatalité, nul ne peut s’exempter de renoncer au Mal. Et Caleb est à l’image de l’humanité toute entière, héritier du pécher originel, mais qui a le pouvoir de s’en écarter. Ce film a eu un mérite énorme auprès d’un lecteur de toute l’œuvre de Steinbeck ; l’envie de relire ses bouquins.
Sorti en 1955
Ma note: 12/20