Après le mois de l'amour, et avant le moi des lapins en chocolat et il y mars, le mois des giboulées ! Et c'est donc une giboulée de nouveaux titres que nous vous proposons ce mois-ci. (Oui 5, comme d'habitude en fait...). Une savoureuse comédie française, un étrange western de Walter Hill, un grand film oublié de Milos Forman, un très bon divertissement un peu malhonnête sur Freddie Mercury et un petit bijou d'Alex Garland. Bon visionnage...
SYNOPSISJ : Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n'était pas le flic courageux et intègre qu'elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d'Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.
Avant de vous dire tout l'amour que j'ai pour ce film, petit coup de gueule contre France Télévisions qui ne le sort uniquement qu'en dvd... comme Mademoiselle de Jonquières d'ailleurs. Triste et honteux retour en arrière pour des films qui auraient mérité la HD. Ceci dit, En Liberté ! est une fantaisie pétillante et burlesque totalement décomplexée, une comédie savoureuse et délirante d'une folle originalité. Entre romantisme et farce policière saupoudrée d'une pincée de poésie, la comédie joyeuse, cocasse et parfois mélancolique de Pierre Salvadori est un modèle du genre. L'une des œuvres les plus inventives de l'année 2018.
Le saviez-vous ? C'est la troisième fois que Audrey Tautou se retrouve devant la caméra de Pierre Salvadori après Hors de prix et De vrais mensonges. Et si elle n'a pas ici le rôle principal, le réalisateur lui offre certaines des séquences les plus poétiques du film.
Retrouvez la critique complète de Jean-Baptiste Coriou ici
SYNOPSIS : Bill Hickok est une des légendes vivantes de l'Ouest américain. Un cowboy adulé par tous mais qui sent le poids des années lui peser quand il s'aperçoit que sa vue baisse. Toutefois, Bill n'est pas décidé à prendre sa retraite mais à mener le même train de vie jusqu'à son dernier souffle. Il entame alors un voyage au cours duquel il croise le chemin de Calamity Jane son ancienne compagne.
Étrange film que ce Wild Bill réalisé par Walter Hill, à qui l'on doit Les Guerriers de la nuit, The Driver, 48 heures ou Sans retour, œuvre originale et parfois déroutante porté par un génial et fascinant Jeff Bridges. Wild Bill navigue entre classicisme et d'audacieuses tentatives de mise en scène... Démystification de l'Ouest américaine souvent efficace et surprenante mais qui manque parfois de souffle, le film nous balade au gré des aventures d'un héros qui étouffe sous un nom légendaire. Parfois trop sage, parfois trop audacieux, Wild Bill mérite le coup d'œil malgré ses défauts. Je vous invite donc à marcher dans la boue des rues dangereuses de Deadwood, entre bagarres, fusillades, vengeances, duels et enterrements. A signaler en bonus une passionnante présentation du film par Bertrand Tavernier.
Le saviez-vous ? Walter Hill retrouvera quelques années plus tard Calamity Jane et Wild Bill Hickok puisqu'il mettra en scène le pilote de la série Deadwood ...
SYNOPSIS : Au début du XXe siècle, un homme noir devient pianiste de jazz. Il gagne ainsi correctement sa vie et aspire à fonder une famille. Mais peu de temps avant son mariage, il est victime d'une injustice de la part d'hommes blancs qui n'acceptent pas de le voir rouler au volant de sa voiture neuve. Tout le monde autour de lui l'incite à ne pas envenimer la situation. Mais il ne peut accepter de voir ses droits bafoués et nourrit une profonde aspiration à voir reconnaître ses droits.
Adaptation d'un roman de d' E.L. Doctorow, Ragtime est mis en scène par Milos Forman qui sort alors de deux succès, Vol au-dessus d'un nid de coucou et Hair. Fresque épique et âpre sur les fondations de l'Amérique moderne, ou racisme, immigration, pauvreté, richesse, violence et individualisme se mélangent en un cocktail explosif devant la caméra humaniste du réalisateur de Man on the Moon. Il y a de l'espoir et une pointe de nostalgie dans ce portrait multiple et poignant d'une Amérique en construction parfois injuste et cruelle mais également touchante et émouvante. Film choral souvent flamboyant aux personnages complexes et attachants et aux destins parfois tragiques, réquisitoire contre le racisme mise en scène avec le talent habituel de celui qui nous offrira quelques années plus tard le chef d'œuvre Amadeus. C'est un très beau cadeau que nous fait l'Atelier D'images et Arte en sortant enfin ce grand film un peu oublié dans une édition éblouissante au master impressionnant, accompagné entre autre du documentaire Forman Versus Chytilova, réalisé durant le tournage de Ragtime, ainsi que d'un livret de 32 pages. Bref, certainement l'une des sorties les plus intéressantes de cette année 2019.
Le saviez-vous ? On peut apercevoir l'écrivain Norman Maile Jack Nicholson en pirate et Samuel L. Jackson en membre du gang de Coalhouse. r dans le rôle du constructeur de madison Square, ainsi que
SYNOPSIS: Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu'à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu'il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d'un homme qui continue d'inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.
Bohemian Rapsody est un excellent film malhonnête. Excellent parce que fun, divertissant, porté par les chansons incroyables de Queen et la prestation remarquable de Remi Malek, récompensé aux oscars, une œuvre aux ressors efficaces où divertissement et nostalgie priment sur la vérité. Malhonnête parce que l'histoire est en grande partie réécrite pour rajouter de la tension et du drame dans la folle vie de Freddie Mercury. Les fans vont avoir de la peine devant une seconde partie quasi entièrement fausse... Alors certes le grand film sur Queen est encore à faire, mais est-ce une raison pour bouder son plaisir devant un divertissement calibré et efficace qui rend hommage au plus important... la musique de Queen. A vous de vous faire votre avis.
Le saviez-vous ? Bryan Singer, le réalisateur, a été remercié deux semaines avant la fin du tournage, si les versions concernant la raison de ce renvoi divergent, c'est Dexter Fletcher, un temps pressenti à la réalisation du film qui a été chargé de boucler le tournage.
Retrouvez notre critiquec complète du film ici
SYNOPSIS : Lena, biologiste et ancienne militaire, participe à une mission destinée à comprendre ce qui est arrivé à son mari dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines. Une fois sur place, les membres de l'expédition découvrent que paysages et créatures ont subi des mutations, et malgré la beauté des lieux, le danger règne et menace leur vie, mais aussi leur intégrité mentale.
Sorti dans quelques salles américaines, canadiennes et chinoises, le nouveau film du réalisateur de Ex Machina a été distribué par Netflix dans le reste du monde et donc bien évidemment en France. Le voici enfin en blu-ray et en dvd, l'occasion de découvrir ce qui est sans doute l'un des grands films de science-fiction de l'année 2018. Voyage hallucinant, terrifiant et poétique au sein d'un monde nouveau et mystérieux, Annihilation est une plongée fascinante dans un miroir déformé de soi-même, une balade dépressive et erratique en terre inconnue, un cauchemar anxiogène et envoûtant d'une radicalité rafraichissante avec en tête d'affiche une formidable Natalie Porman. Adapté très librement d'un roman de Jeff VanderMeer, Annihilation nous propose des images jamais vues, porté par la vision d'un cinéaste brillant, une œuvre majeure dont l'étrangeté l'a condamnée au petit écran.
Le saviez-vous ? Difficile fin de tournage pour Alex Garland. L'un des producteurs souhaitant changer la fin du film pour le rendre plus compréhensible suite à des projections tests négatives. Devant le refus du réalisateur un compromis est trouvé, le film restera en l'état mais il ne sortira en salles que sur le territoire américain, canadien et chinois. Pour le reste du monde la distribution se fera par Netflix.
Retrouvez la critique complète de Fabrice Sayag ici