Videodrome

VideodromeVous ne regarderez plus la télé comme avant
Un patron de télé trash, télé spécialisée dans les programmes violents et pornos, est à l’affût de toutes les propositions faisant de l’audience. On est en 1982, c’est le début de la télé commerciale et de la vidéo ; Le Lay, patron de TF1 ne sortira sa célèbre phrase « notre métier est de vendre du temps de cerveau disponible à coca cola » que 20 ans plus tard. Donc David Cronenberg dépeint ici une image visionnaire et annonciatrice de la décadence télévisuelle contemporaine : un robinet à déverser du contenu vide, voyeuriste, décérébré,… satisfaisant plutôt les bas instants humains. C’est un vrai beau travail sur la fascination de l’humain pour l’image, nos pulsions voyeuristes et notre malsaine volonté que tout soit le plus réel possible. Aujourd’hui, plus largement que la télévision, cette violence et ce réel mis en scène se retrouve sur Internet, les jeux vidéos,… Comme Max Renn, le patron de cette foutue chaine de télé, nous sommes contaminés ; le cancer nous a gangréné ou a plutôt gangréné nos sociétés ; ce cancer chez ce dernier prennent la forme d’hallucinations. Celles-ci font écho aux déformations du réel induites par une soumission trop forte à la télévision ; notre vision du monde en devient altérée comme notre libre arbitre et libre pensée. Le fond du film est super riche. Après sur la forme, on peut regretter une grande confusion d’un film qui semble écrit ou réécrit à fur et à mesure qu’il avance. Il semble accumuler une profusion de messages quitte à perdre un fil directeur pourtant très riche. Dommage. C’est pourquoi la dénomination de chef d’œuvre me semble excessive ; juste un film visionnaire nécessaire à la réflexion.
Sorti en 1983
Ma note: 12/20