Un matin comme les autres

Un grand merci à BQHL Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Un matin comme les autres » de Henry King.

Un matin comme les autres

« Vos critiques peuvent faire très mal y compris à des stars déjà établies. Vous faites partie du système, alors faites en sorte d’être constructive »

Criblé de dettes et destinant tout l’argent qu’il gagne à payer les soins psychiatriques de sa femme internée, l’écrivain Francis Scott Fitzgerald se résigne à mettre sa plume au service des studios hollywoodiens. Sous l’emprise croissante de l’alcool et hanté par le souvenir du bonheur qu’il a connu quelques années plus tôt, il rencontre Sheilah Graham, une journaliste anglaise dont il s’éprend. Sa descente aux enfers ne se poursuit pas moins. En le poussant à écrire un nouveau roman après qu’il ait annoncé l’intention à se suicider, Sheilah tente de lui redonner goût à la vie…

« Comment une femme aussi belle que vous peut être la plus grande garce d’Hollywood ? »

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Figure du cinéma hollywoodien, dont il est l'un des pionniers (avec Cecil B. DeMille, King Vidor et John Ford notamment), Henry King aura marqué de son emprunte près d'un demi-siècle de cinéma américain, allant du cinéma muet des années 10 jusqu'à la fin de l'âge d'or des studios au début des années 60. Fidèle à la Fox, où il fera l'essentiel de sa carrière, sa longue filmographie sera marquée par un certain éclectisme puisqu'il se montre tout aussi à l'aise dans le drame avec « L'incendie de Chicago », le western avec « Le brigand bien-aimé » ou encore le film de guerre avec « Un yankee dans la RAF ». Toutefois, il restera principalement célèbre pour ses films en costumes, qu'il s'agisse de ses films de cape et d'épée avec Tyrone Power (« Le cygne noir », « Capitaine de Castille », « Échec à Borgia », « Capitaine King ») ou du mélodrame biblique « David et Bethsabée ». Toutefois, à partir des années 50, il délaisse les fastes des grandes fresques d'aventures pour consacrer la fin de sa carrière à des adaptations plus intimistes de grands romans contemporains. Il adapte ainsi à trois reprises des œuvres d'Ernest Hemingway (« Les neiges du Kilimandjaro », « Le soleil se lève aussi », « Le vieil homme et la mer »), mais aussi le best-seller de Han Suyin (« La colline de l'adieu ») ou encore le roman de Tisdale Hobart (« Cette terre qui est mienne »). Sur sa lancée, il signe en 1959 « Un matin comme les autres », adaptation du roman autobiographique éponyme de Sheilah Graham, célèbre échotière d'Hollywood qui fut la dernière compagne du mythique écrivain Francis Scott Fitzgerald.

« Bien des gens n’aiment pas leur vie et s’en inventent une meilleure »

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« Un matin comme les autres » est ainsi l'histoire de leur passion, aussi inattendue que tourmentée, jusqu'au décès brutal de l'écrivain en décembre 1940. Mais plus encore que sa dimension mélodramatique - qui correspond tout à fait aux standards de ce genre très en vogue dans les 50's à Hollywood - le film vaut pour le portrait qu'il esquisse du célèbre écrivain. King parvient ainsi à capter et à restituer formidablement le côté lumineux et fascinant de ce personnage tour à tour charmeur, charismatique, fantasque et brillant. Mais loin de toute hagiographie, il parvient aussi à nous montrer sa part d'ombre et notamment son côté autodestructeur. Car aussi talentueux fut-il, Fitzgerald fut aussi marqué par les échecs professionnels (sa carrière de scénariste qui ne le satisfaisait pas) et se laissa consumer par ses vieux démons (ici, l'alcool) qui le poussèrent jusqu'à une forme de véritable méchanceté. D'une certaine manière, le cinéaste filme donc la chute de la célèbre icône littéraire à qui le destin n'aura pas laissé la chance d'une possible rédemption. En creux, le réalisateur esquisse un portrait assez cinglant des coulisses d'Hollywood avec ses échotières vachardes et son hypocrisie de mise. Henry King signe là un grand film tragique. A noter qu'il retrouvera Fitzgerald trois ans plus tard, pour son ultime film, en adaptant son roman « Tendre est la nuit ».

Un_matin_comme_les_autres_Deborah_Kerr

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Edité par BQHL Editions, « Un matin comme les autres » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 27 février 2019.

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