Et au milieu de tout ça, il y a Network. Sorti en 1976, juste après la reconnaissance d’Un après-midi de chien, le réalisateur continue dans sa critique de la société et se penche cette fois sur les médias, le pouvoir, la politique et la perte d’humanité qui est engendrée. Rien que ça.
Cynisme total à la TV
Le film débute donc par la chute d’audience du JT. En pleine dépression, son présentateur annonce alors son prochain suicide en direct, ce qui redonne de la visibilité au programme. Mais ce n’est que le début d’une escalade qui va mener à une télé spectacle où l’animateur devient un gourou médiatique et politique et où la nouvelle directrice de programme ne va reculer devient rien.
Network est ainsi une véritable étude du pouvoir des média, de son influence sociétale et politique. En plongeant dans les arcanes du système, il montre au grand jour toute la manipulation qui peut en être faite juste pour l’audience et donc répondre à des impératifs économiques. Tout cela en mettant en parallèle la déshumanisation et le cynisme total du milieu. Une critique féroce donc qui ose vraiment aller au bout de sa démarche et qui est toujours d’actualité.
Une édition culte !
Pour cela Sidney Lumet donne un aspect réaliste au film, presque documentaire, appuyé par des acteurs formidables, en particulier Peter Finch en nouvel illuminé de la télé et Faye Dunaway en arriviste absolue qui recevront à juste titre un Oscar chacun. Oscar qui sera également remis au scénariste Paddy Chayefsky, Lumet n’étant lui jamais récompensé.
Network est donc un film incontournable sur les médias et le pouvoir et Carlotta nous offre une édition à la hauteur du film, et surtout du cinéaste en accompagnant le film du documentaire d’1h40 By Lumet où le réalisateur s’exprime de manière passionnante sur sa carrière et donne les clés de sa réalisation, direction d’acteur et des messages qu’il veut y faire passer. Indispensable.