Hallucinations Collectives, le festival de l’Autre Cinéma, est organisé par l’association ZoneBis en partenariat avec le cinéma Comoedia.
Chaque année, lors du week end de Pâques, nous vous invitons à découvrir des oeuvres rares, étranges, parfois dérangeantes, souvent oubliées, et en tout cas toujours surprenantes.
En compagnie de nombreux invités, venez arpenter une face méconnue de la cinéphilie.
Crée à l’aube des années 2000, l’association ZoneBis est à l’initiative du festival Hallucinations Collectives au cinéma Comoedia de Lyon, des Séances Hallucinées et de la Nuit Hallucinée. Elle a aussi réalisé la programmation des Épouvantables Bis à L’institut Lumière et des premiers Ciné Drive-In au Transbordeur.
Aux « Hallus », vous ne trouverez pas un genre unique, un seul thème ou un même type de film. Il y en a pour tous les goûts – surtout pour les curieux – et les films présentés ont en commun de proposer une vision différente du cinéma, de valoriser des cinéphilies méconnues et de refléter une certaine époque et/ou une certaine économie du cinéma.
Les films proposés sont des oeuvres rares, souvent marginales ou oubliées, alternatives au sens où elles sortent des chemins balisés de la production mainstream.
En un mot, les films du festival sont des oeuvres orphelines, trop vite été laissées de côté faute d’un succès rapide ou parce que trop différentes, inclassables. La modeste ambition du festival est de leur donner une nouvelle chance.
Les Hallucinations Collectives c’est aussi, depuis plus de 10 ans, la programmation et la diffusion de plus de 350 longs-métrages et 150 courts-métrages, la rencontre avec plus de 100 intervenants et plus de 40 événements et manifestations en « off » du festival.
La sélection des 6 films de notre Cabinet de curiosités.
Within Our Gates d’Oscar Micheaux (États-Unis, 1919)
Alors que l’idéaliste Sylvia Landry collecte de l’argent pour une école destinée aux enfants pauvres de la communauté afro-américaine, son passé trouble nous est révélé dans une série de flashbacks époustouflants.
Next of Kin de Tony Williams (Australie, 1982)
En héritant de Montclare, ancienne demeure familiale transformée en résidence pour personnes âgées, Linda se retrouve confrontée aux mêmes événements inquiétants que ceux décrits par sa défunte mère dans son journal.
La Nuit de la Mort de Raphaël Delpard (France, 1980)
En acceptant son nouveau poste d’infirmière-gouvernante dans une maison de retraite, la jeune Martine ne se doute pas de ce qui l’attend ; elle se retrouve rapidement confrontée à l’autorité de la directrice et aux caprices de pensionnaires équivoques.
XTRO de Harry Bromley Davenport (Royaume-Uni, 1982)
Alors qu’il s’amuse avec son fils Tony, Sam disparaît brutalement tandis que le ciel se déchire. Trois ans plus tard, une monstrueuse entité extraterrestre attaque une femme… et Sam refait son apparition.
Le Sexe qui Parle de Claude Mulot (France, 1975)
Au sein d’un couple bourgeois, la libido n’est plus au rendez-vous. Un jour, le sexe de Joëlle prend la parole (en parlant du nez) et entraîne la jeune femme frustrée dans de cocasses situations.
Grey Gardens de David & Albert Maysles, Ellen Hovde et Muffie Meyer (États-Unis, 1975)
Recluses à Grey Gardens, leur insalubre demeure, et rejetées par l’aristocratie pour cause d’excentricité, « Big Edie » Bouvier Beale et sa fille « Little Edie » occupent leurs journées entre disputes et discussions nostalgiques.
Habitués du festival (ils sont venu présenter chacun de leurs films et Bruno fut membre du Jury en 2013), Hélène Cattet et Bruno Forzani ont pour cette carte blanche décidée d’explorer les cinématographies de trois pays qui leur tiennent à cœur : L’italie, la France et le japon.
Quelli Che Contano d’Andrea Bianchi (Italie, 1974)
De retour des USA, le gangster Tony Aniante débarque en Sicile avec pour instruction de faire un peu de ménage. Une brutale déclinaison mafieuse du Yojimbo de Kurosawa, aux forts accents de western.
Carne de Gaspar Noé (France, 1991)
Un boucher chevalin de la région parisienne élève seul son enfant. Le jour de ses premières règles, elle panique et va retrouver son père à la boucherie. À la suite d’un malentendu, ce dernier croit qu’elle a été violée en chemin.
La Bouche de Jean-Pierre de Lucile Hadzihalilovic (France, 1997)
Mimi est une petite fille dont la mère tente de se suicider. Sa tante l’héberge alors. Mais Mimi est marquée par l’arrivée de Jean-Pierre, le fiancé de sa tante, jusqu’à en perdre le sommeil.
Millennium Actress de Satoshi Kon (Japon, 2001)
Un journaliste et un cadreur de télévision s’en vont interviewer Chiyoko Fujiwara, célèbre actrice japonaise sans âge d’un cinéma populaire oublié. Le chef-d’œuvre oublié de Satoshi Kon.
Pour cette édition, nous nous penchons vers les adaptations d’œuvres littéraires vénéneuses, à savoir celles de Sade, Edogawa Rampo et Yumeno Kyusaku pour vous proposer une sélection Roman Porno ero guro (contraction japonaise de érotique grotesque), soit la promesse de films rares, d’univers esthétiques raffinés et décadents, de beauté, de violence et d’émois de toutes sortes.
Avec UNEXPLOITED! le festival vous invite à naviguer dans les eaux du cinéma Afro-Américain en évitant consciencieusement les rivages de la blaxploitation : des films sociaux, engagés, revendicatifs, et bien sûr hallucinés !
Point Noir (Uptight !) – Jules Dassin (États-Unis, 1968)
A la suite d’un cambriolage foireux, un groupe d’activistes radicaux noirs va se fissurer de l’intérieur. Réalisé par Jules Dassin, un film rare sur les divergences au sein du black power et de la communauté noire.
Top of the Heap – Christopher St. John (États-Unis, 1972)
Un policier noir, brocardé dans son métier, à la vie familiale ratée, plonge dans une colère meurtrière matinée de fantasmes. Foncièrement original, ce film aborde de front problèmes raciaux et place de l’homme noir dans la société.
Ganja & Hess – William Gunn (États-Unis, 1973)
A la suite d’une blessure, un anthropologue afro-américain découvre les affres du vampirisme et sa vie en sera bouleversée. Primé à Cannes et reconnu par la critique, ce film inclassable est une œuvre sombre et dérangeante.
Sweet Sweetback’s Baadasssss Song – Melvin Van Peebles (États-Unis, 1971)
Sweetback dont le surnom lui vient de ses prouesses sexuelles, se trouve entrainé dans une course poursuite avec la police. « Running movie » culte, le film de Van Peebles serait à l’origine du mouvement blaxploitation.
Ouverture mardi 16 avril 2019 à 19h30
Freaks Réalisation : Adam Stein, Zach Lipovsky
Année : 2018
Origine : États-Unis
Durée : 104 min.
Restriction : -12 ans
Diffusion : DCP – VOSTF
La petite Chloe, maintenue à l’écart du monde extérieur par son père, n’a jamais quitté la maison familiale. Attirée par la musique du marchand de glaces en bas de la rue, elle va braver l’interdit paternel.
Le reboot de la franchise Leprechaun, le film de zombies régressif à souhait Dead Rising, la série mécha pour ados Mech-X4… Lipovsky et Stein n’ont de cesse de revisiter avec gourmandise le panthéon de leur culture nerd, avec les moyens du bord et une énergie jamais démentie.
Freaks, relecture à l’équilibre diablement maîtrisé de plusieurs tendances cinématographiques en vogue, servie par un casting ad hoc, marque leur plus grande réussite à ce jour. Voire l’aboutissement artistique de tous leurs précédents coups d’essai.
Vainqueur par KO de la dernière édition du PIFFF, le film a su séduire le jury et les spectateurs par son astucieuse bascule du cinéma d’auteur vers le cinéma de genre, avec une générosité égale quel que soit le registre investi.
Clôture lundi 22 avril 2019 à 19h30
GOLDEN GLOVE de Fatih Akin
Année : 2019
Origine : Allemagne
Durée : 110 min.
Restriction : -16 ans DCP – VOSTF
Fritz a un gros problème de boisson. Et il a un encore plus gros problème avec les femmes, qu’il massacre régulièrement dans son appartement insalubre, empuanti des bouts de corps planqués dans les murs.
La trajectoire de Fatih Akin a de quoi intriguer. Révélé par les magnifiques Head-on (2004) et De l’Autre Côté (2007), un peu oublié dans le ronron des festivals internationaux de prestige, revenu sur le devant de la scène en 2017 avec le très maladroit In the Fade, le voici aux commandes de cette œuvre crapoteuse, aux touches de comédie noire absolue.
Fritz Honka, représentation d’un authentique tueur en série autrichien des années 1970, s’assoit à la table du Maniac de William Lustig et de Henry, Portrait d’un Tueur en Série de John McNaughton et leur rote à la gueule avant de trébucher, ivre mort, sur les restes de sa dernière victime.
Si Fatih Akin privilégie plus volontiers le hors-champ que ses homologues, il leur dispute le titre d’oeuvre la plus crasseuse, toujours plus loin dans la souillure.
Expo soul cinema