Relecture contemporaine du conte des Frères Grimm, le film Blanche comme neige est découpé en trois parties distinctes. La première partie s'intéresse à Blanche, jouée par la délicieuse Lou de Laâge. Puis la seconde à la belle mère de Blanche, la marâtre du conte, interprétée par l’impeccable - comme toujours - Isabelle Huppert. Enfin la troisième partie intitulée Blanche comme neige, se poursuit avec les deux femmes et la fin du conte. Ici, point de prince charmant - mais 7 nains (pas si nains que ça) : 7 hommes qui vont graviter autour de la sensuelle et gracile Blanche. Et la belle va croquer la pomme - que dis-je la pomme d'Adam de ces messieurs : à commencer par deux jumeaux, puis un autre qu'elle va consommer dans une voiture et encore un autre dans une forêt...
Bref, Anne Fontaine nous sert une comédie érotique bien menée et bien jouée. Elle s'amuse à tourner en dérision les codes du genre : la pomme, les miroirs, les nains pour nous donner à voir un conte où la quête de l’épanouissement sexuel est roi. Blanche est ici une princesse moins oie blanche que sa peau n'y paraît et le film est le récit de sa libération auprès des hommes. La réalisatrice fait alors de ce conte une relecture féministe.
Les seconds rôles dans ce film sont tous aussi soignés que les premiers : on aime croiser deux Bonnaud pour le prix d'un, un Vincent Macaigne mélomane, puis un Benoît Poelvoorde libraire maso ou encore un Pablo Pauly en timide sportif. Ce réjouissant bal des acteurs va justement se croiser au bal du village où la belle Blanche est confondante de sensualité.
Pour finir, Blanche comme neige est certes un film mineur dans la filmographie d'Anne Fontaine mais un film majeur dans la représentation qu'elle fait des femmes fortes - sa marotte. En effet, la réalisatrice se plaît à nous décrire des femmes au caractère bien trempé : on pense notamment à La fille de Monaco avec encore une fois une jeune femme - Louise Bourgoin - débordant d'érotisme. On songe également à Les Innocentes avec ces femmes enceintes dans un couvent ou encore Coco avant Chanel avec Audrey Tautou en Coco... Bref les exemples pleuvent.
Blanche comme neige est donc ce "petit" film qui fait du bien et qu'on aime croquer dedans à pleines dents.
A voir : réjouissant, malicieux et libertin.