Depuis environ 10 ans, chaque année réserve son lot de films de super-héros, mais au milieu de tout ça, il y a en un qui revient plus régulièrement que les autres, c'est « Spider-Man » ! Créé par Stan Lee et Steve Ditko en 1962, il a eu droit à moult adaptations cinématographiques, d'abord avec Nicholas Hammond dans des films qui n'étaient que des remontages d'épisodes de la série « The Amazing Spider-Man » de 1977; puis ensuite vinrent les films de Sam Raimi entre 2002 et 2007 ou le héros était interprété par Tobey Maguire ! Cinq ans après ça, Andrew Garfield endosse les traits de Peter Parker dans deux films « The Amazing Spider-Man », avant que Tom Holland se glisse dans le costume en 2016 et qu'il ne fasse partie de l'univers cinématographique Marvel. Bref en presque 20 ans, on a eu trois acteurs différents, dix films, trois ou il apparaît et sept le concernant exclusivement, une belle diversité qui permet à chacun ou presque de choisir celui qu'il apprécie le plus.
Je dis presque, car les temps changent ! L'éditeur Marvel a ouvert ses titres à plus de diversités, avec maladresse, parfois avec cynisme apparemment, mais cela semble nécessaire pour s'ajuster à notre époque et prendre en compte l'ensemble d'une population qui n'est pas forcément toujours « blanche ». C'est ainsi qu'arrive au cinéma « Miles Morales », moitié latino, moitié afro-américain, guidés par deux auteurs en vogue que sont Lord & Miller ainsi qu'un trio de réalisateurs, ou l'on retrouve l'excellent Peter Ramsey, réalisateur du sous-estimé « Rise of the Guardians ».
« Spider-Man : New Generation suit les aventures de Miles Morales, un adolescent afro-américain et portoricain qui vit à Brooklyn et s’efforce de s’intégrer dans son nouveau collège à Manhattan. Mais la vie de Miles se complique quand il se fait mordre par une araignée radioactive et se découvre des super-pouvoirs : il est désormais capable d’empoisonner ses adversaires, de se camoufler, de coller littéralement aux murs et aux plafonds ; son ouïe est démultipliée... Dans le même temps, le plus redoutable cerveau criminel de la ville, le Caïd, a mis au point un accélérateur de particules nucléaires capable d’ouvrir un portail sur d’autres univers. Son invention va provoquer l’arrivée de plusieurs autres versions de Spider-Man dans le monde de Miles, dont un Peter Parker plus âgé, Spider-Gwen, Spider-Man Noir, Spider-Cochon et Peni Parker, venue d’un dessin animé japonais. »
Je ne sais pas comment les autres spectateurs ont réagi, mais moi j'ai clairement manqué de qualificatifs pertinents pour dire à quel point ce film d'animation est formidable ! Je pense très sincèrement et avant que cela ne soit galvauder, que « Spider-man : Into the spider-verse » est l'une des plus belles réussites du genre superhéroique ces dernières années. Un film complètement fou, qui prouve une fois encore que l'on peut faire des films de super-héros avec du caractère, de la personnalité et un style qui lui est propre !
Si je devais concéder un défaut (petit à mes yeux) c'est que le scénario, la trame narrative repose sur des ressorts bien connus, quand on explore les origines d'un « nouveau » super-héros, de la découverte des pouvoirs à la complète acceptation de ceux-la. Cependant, les scénaristes ont été assez malins pour ne pas rendre cela redondant, en prenant comme postulat, que l'on connait tous plus ou moins « Spider-Man », que cela soit son costume, ses pouvoirs ou encore la fameuse phrase « With great power, comes great responsibility ». De cette manière, les différentes versions de Spider-man se fondent dans le décor naturellement, encore plus avec l'histoire d'univers parallèle, mais surtout cela permet de se concentrer sur l'essentiel, l'histoire de Miles Morales. Cette version de l'homme araignée est un jeune adolescent, moitié latino, moitié afro-américain, avec les difficultés que cela implique pour accéder à certaines écoles quand on ne vient pas du bon quartier. Il se révèle être aussi un adolescent comme les autres, avec ses passions, ses rêves, ses doutes et ses parents. Et c'est toute cette finesse dans la caractérisation de Miles qui fait tout le sel de cette histoire, car on est empathie instantanément avec lui et qu'on vit l'histoire à ses côtés, comme si on était nous aussi dans le spider-verse.
Cette implication que l'on ressent à chaque instant est proportionnelle au nombre de personnages disponibles, balayant tout un lot de possibilités dans lesquelles tout le monde ou presque peut se projeter. Et au-delà de ça, de l'histoire de Miles, « Spider-man: Into the spider-verse » est une véritable ode à la diversité, la vraie, celle qui vient de tout horizon d'abord, mais aussi à celle que peux prendre nos vies, comme celle que notre jeune héros expérimente ! Miles est à la croisé des chemins, où il voit sous ses yeux les différentes voies qui s'offrent à lui, une vie normale, ou une vie exaltante de héros, avec à chaque fois son lots d'incertitudes, de doutes et de réussites, pour finir par comprendre que l'on est celui que l'on décide de choisir …
Lorsqu'on découvre Miles dans le film, il dessine, il dessinera même plusieurs fois dans le film avec un style qui imprime ce long-métrage d'animation. Je ne l'ai vu qu'une fois et je ne peux être exhaustif sur le nombre d'effets que le film emplois, que cela soit des flous, des effets de surimpressions, du split-screen ou encore des cases dans le plus pur style d'un comics. La palette de couleurs est souvent douces, mais elle est aussi pleine de contrastes et comme c'est toujours habilement pensée, bien éclairée, cela amène un plus indéniable à l'écran, que ça soit en terme de dynamique, d'action ou d'histoire ! C'est aussi un film que je trouve bien rythmé, ou l'action ne prend jamais le pas sur l'histoire bien au contraire, cela sert toujours un but, qu'il soit pour amener la mort d'un personnage, une révélation ou un instant clé, comme le premier « saut » de Miles que je trouve démentiel. L' animation qui est un outil formidable permet à mon sens de s'affranchir de toutes les contraintes physiques et c'est ce qui rend ce film si particulier, car les réalisateurs se permettent absolument tout ! Pour finir on peut ajouter à cela la bande originale de Daniel Pemberton qui apporte un flow incroyable au film …
Spider-man : Into the spider-verse – 12 Décembre 2018 – Réalisé par Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman