Un grand merci à KMBO pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le temps des forêts » de François-Xavier Drouet.
« On continue une démarche sans se poser de question économique, idéologique, sociale... C’est la négation même du métier de bûcheron ! »
« Le temps des forêts » s’inscrit dans la lignée de grands documentaires sur l’environnement comme « L’intelligence des arbres » et de « Demain ». Le réalisateur François-Xavier Drouet dresse un portrait inédit des forêts françaises qui questionne les dérives industrielles et invite à penser à la forêt de demain. Portée par la critique, « Le temps des forêts » s’impose comme un film essentiel sur les forêts et l’environnement.
« Il y avait une concurrence entre bergers et sylviculteurs. On disait que les moutons mangeaient les pins. Et finalement ce sont les pins qui ont mangé les moutons »
Dans l'imaginaire collectif, la forêt demeure le dernier endroit où la nature peut pousser et s'exprimer librement, dans ce qu'elle a de plus sauvage. Une sorte de sanctuaire donc, préservé de la présence humaine. Pour autant, cet espace si essentiel à l'oxygénation de la planète et donc à la vie demeure menacé aux quatre coins du globe par les activités de l'Homme qui a entamé un large et dangereux processus de déforestation des principales forêts primaires que sont l'Amazonie, le Congo et l'Indonésie. Fort de ce constat, le documentariste François-Xavier Drouet nous entraine caméra sur l'épaule pour pendre le pouls des forêts françaises avec son film Le temps des forêts. Mais si la France reste un pays plutôt vert, avec un environ un tiers de son territoire recouvert de forêts, le documentaire nous montre que la situation n'est pas pour autant des plus reluisantes. Et si nous ne nous livrons pas à une forme de déforestation, force est de constater que l'industrie sylvicole a engendré de mauvaises pratiques et que notre territoire souffre désormais de « malforestation ».
« Il faut arrêter de trembler devant le progrès. Il faut lui donner du sens. »
En clair, au nom d'une exploitation devenue intensive (coupe des arbres de plus en plus en jeunes), les exploitants ne respectent plus la diversification des espèces d'arbres pour ne privilégier seulement quelques espèces jugées rentables (comprendre qui poussent vite et dont le bois est demandé) ni les méthodes de coupe (largement mécanisée et industrialisée), ce qui a pour effet d'appauvrir la biodiversité et de détruire les sols. Se contentant d'un rôle d'observateur silencieux, le réalisateur filme les témoignages de nombreux acteurs de la filière sylvicole (exploitants, producteurs, bûcherons, agents de l'Office national des forêts...), tantôt touchants (le bûcheron à l'ancienne qui regrette l'industrialisation des pratiques) tantôt hallucinants (un exploitant forestier des Landes qui regrette de devoir légalement conserver quelques arbres morts pour permettre aux oiseaux de nicher). Avec ce constat effrayant de voir que les forêts, pourtant essentielles à notre respiration, ne sont considérées par ceux qui les exploitent que comme un magot potentiel. Passionnant, instructif, et donc hautement nécessaire.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0). Aucun sous-titrage n’est proposé.
Côté bonus, un second dvd propose « Le temps des forestiers » : 5 courts métrages de François-Xavier Drouet (120 min.) qui constitue une passionnant complément au film principal.
Edité par KMBO, « Le temps des forêts » est disponible en DVD depuis le 2 avril 2019.