Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo
Chronique : This is the end. Plus de dix années de MCU s’achèvent dans un bouquet final généreux et homérique, forcément spectaculaire, et oui, à la hauteur de l’ambition d’un projet colossal auquel personne ne croyait vraiment.
Entre la visite de Nick Fury à Tony Stark à la fin d’Iron Man et l’ultime combat d’Endgame qui verra une grosse soixantaine de super-héros s’allier pour sauver l’univers, Marvel aura construit un univers cohérent en connectant 22 longs métrages aux tons différents mais fidèles à une même ligne de conduite, des mises en scènes proprettes, des effets spéciaux à la pointe, de l’humour, de la légèreté et le respect d’une trame commune qui nous mène à Endgame. Avec peu de ratés, quelques opus dispensables mais surtout beaucoup de réussites dans le pur divertissement.
En écho au premier Iron Man, Avengers Endgame clôt la saga de façon grandiose, multipliant les scènes de bravoure tout en servant les destins de ses personnages iconiques, les Avengers originaux, auxquels le public s’est forcément attaché.
Le fan service fonctionne d’ailleurs à fond. Références à foison, private joke, clins d’œil geek (notamment à Retour dans le futur, méta à souhait), les réalisateurs capitalisent logiquement sur l’alchimie entre les acteurs et pour la plupart sur leur tempo comique qu’ils accompagnent d’ailleurs fréquemment d’une BO rock qui complète étonnamment le score opératique et déjà culte de Alan Silverstri
Car Avengers : EndGame n’est pas que drôle. Il est bien évidemment épique, mais cherche aussi à atteindre une certaine dimension intimiste qu’il effleure par moments.
Dans son exécution, la réalisation des frères Russo a trouvé le bon équilibre. Les effets visuels sont omniprésents mais peu mis en avant, s’effaçant devant la volonté du duo de servir leur histoire. D’ailleurs à part la monstrueuse bataille finale, il y a peu de scènes très chargées, les héros étant souvent séparés en petits groupes, à l’image d’Infinity War. Certes les scènes d’action sont chiadées, mais les Russo préfèrent miser sur leurs personnages, et les interactions qu’ils ont créés ces dix dernières années. C’est tant mieux et on pardonne les quelques incohérences (pas si nombreuses) et le recours un peu facile au voyage dans le temps. Ils prennent leur temps, sans doute trop, surtout dans le ventre mou du film (l’heure du milieu), mais leur scénario construit en 3 temps est suffisamment solide pour maintenir l’attention et l’excitation des fans sur trois heures. Il peut même se permettre de rejouer des scènes entières des précédents films, le MCU rendant visite à son passé en regardant dans le rétro comme pour mieux changer de direction.
Il offre aussi des sorties la plupart du temps émouvantes ou touchantes à ses héros les plus fatigués, jouant grossièrement (mais efficacement) sur la corde sensible.
Quelle que soit la suite que Marvel voudra donner à son univers cinématographique, Avengers Endgame restera comme l’un des morceaux les plus marquants et les plus importants de la pop culture, comme a pu l’être le final de Harry Potter.
La fin d’une entreprise unique, inégalable. Un marqueur de son temps.
Synopsis : Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel.