Soft power et soap opera
On tourne un soap opéra à Ramallah ; cette fiction, sensée se dérouler dans les quelques jours précédents « La guerre des 6 jours », met en scène aussi bien des arabes que des israéliens en mode conflit et espionnage. Un jeune arabe vivant en Israël passe les check point tous les jours pour aller écrire les dialogues en hébreu sur le lieu du tournage. Quand la fiction rejoint la réalité, le jeune scénariste va faire l’objet de chantage de la part du militaire israélien tenant le check point. Un chantage bien particulier, car il se sert de son pouvoir sur le jeune homme pour coécrire le scénario d’un côté gratifiant pour les israéliens. Comment traiter de ce conflit sur le mode de l’humour noir sans prendre parti ? C’est le pari que réussi à mener à bien de bout en bout Sameh Zoabi. Palestiniens et Israéliens, malgré leur mésentente violente, se retrouvent chacun du côté du mur à regarder cette série et à y voir tour à tour un discours caché sioniste ou pro arabe ; les peuples unis derrière la médiocrité. Ce film très politique derrière un comique de façade traite aussi bien de l’influence de la fiction sur les masses, et les pressions faites sur les medias de masse pour véhiculer un discours. Comme un funambule, le jeune scénariste reste sur le fil de la comédie malgré la lourdeur du sujet, le tout sans manichéisme. La mise en scène n’est pas la vertu première de ce film ; mais les va et vient entre le soap opéra et ses codes esthétiques prononcés (image surexposée, zooms violents, acteur en sur jeu,…) et une réalité sans emphase et filmée dans un souci quasi documentaire fait naitre les plus beaux moments de drôlerie du long métrage. Car la principale qualité de ce film est que l’on rit beaucoup. Ce film repose sur un comique de répétitions ; un jeune homme pris au piège du chantage du militaire israélien, qui écrit une histoire pouvant lui plaire pour passer le check point et qui doit ensuite et inlassablement assumé les conséquences artistiques et politiques de ses engagements vis-à-vis de l’ennemi sioniste. Un film du monde hyper frais sur un sujet lourd. Incontournable.
Sorti en 2019
Ma note: 14/20
On tourne un soap opéra à Ramallah ; cette fiction, sensée se dérouler dans les quelques jours précédents « La guerre des 6 jours », met en scène aussi bien des arabes que des israéliens en mode conflit et espionnage. Un jeune arabe vivant en Israël passe les check point tous les jours pour aller écrire les dialogues en hébreu sur le lieu du tournage. Quand la fiction rejoint la réalité, le jeune scénariste va faire l’objet de chantage de la part du militaire israélien tenant le check point. Un chantage bien particulier, car il se sert de son pouvoir sur le jeune homme pour coécrire le scénario d’un côté gratifiant pour les israéliens. Comment traiter de ce conflit sur le mode de l’humour noir sans prendre parti ? C’est le pari que réussi à mener à bien de bout en bout Sameh Zoabi. Palestiniens et Israéliens, malgré leur mésentente violente, se retrouvent chacun du côté du mur à regarder cette série et à y voir tour à tour un discours caché sioniste ou pro arabe ; les peuples unis derrière la médiocrité. Ce film très politique derrière un comique de façade traite aussi bien de l’influence de la fiction sur les masses, et les pressions faites sur les medias de masse pour véhiculer un discours. Comme un funambule, le jeune scénariste reste sur le fil de la comédie malgré la lourdeur du sujet, le tout sans manichéisme. La mise en scène n’est pas la vertu première de ce film ; mais les va et vient entre le soap opéra et ses codes esthétiques prononcés (image surexposée, zooms violents, acteur en sur jeu,…) et une réalité sans emphase et filmée dans un souci quasi documentaire fait naitre les plus beaux moments de drôlerie du long métrage. Car la principale qualité de ce film est que l’on rit beaucoup. Ce film repose sur un comique de répétitions ; un jeune homme pris au piège du chantage du militaire israélien, qui écrit une histoire pouvant lui plaire pour passer le check point et qui doit ensuite et inlassablement assumé les conséquences artistiques et politiques de ses engagements vis-à-vis de l’ennemi sioniste. Un film du monde hyper frais sur un sujet lourd. Incontournable.
Sorti en 2019
Ma note: 14/20