Véritable OVNI cinématographique, Jessica Forever est le premier long-métrage de Jonathan Vinel et Caroline Poggi. Connus pour leurs courts-métrages diffusés à certaines Berlinale, leur premier film narre l'histoire de Jessica et de sa bande essayant de résister à l'emprise d'un état policier. Ce film s'inscrit dans la nouvelle génération de films d'auteurs héxagonaux dans laquelle on compte Grave, Revenge ou encore Les Garçons sauvages. Premiers films tout aussi talentueux les uns que les autres, ils renouvellent cette question du film de genre. En effet, presque tous hybrides, ils sont à la croisée des genres entre film de SF, d'horreur ou de fantasy. Jessica Forever est quant à lui un film mêlant SF et film d'action. Il s'affranchit par ailleurs des codes pour nous livrer un long-métrage où l'hyperréalisme est roi. On suit effectivement le parcours de jeunes acteurs à la prose anti-naturaliste qui peut parfois prêter à rire.
Mais Jessica Forever est avant tout un film sur un monde apocalyptique où de jeunes garçons sont recueillis par Jessica à la fois mère et guerrière pour eux. On note par ailleurs que ces molosses sont infantilisés par leur nourricière : ils boivent par exemple du lait avec leurs céréales le matin ou mangent des sucreries dans la journée. Cette infantilisation des gros durs avec l'image de la bouteille de lait est souvent puisée dans d'autres films comme dans Orange Mécanique ou encore Léon.
Mis à part ça, le long-métrage est raté et ceci depuis le début. A commencer par son titrage d'ouverture qui ressemble à s'y méprendre à un titre de jeu-vidéo à l’esthétique clinquante. Puis, il y a cette voix-off introduisant les personnages à une lenteur abyssale. Sans compter les effets spéciaux maison profondément cheap. Par ailleurs, on se demande bien pourquoi ce film a été sélectionné dans de nombreux festivals... et notamment à la Berlinale tant Jessica Forever ne raconte pas grand-chose ; si ce n'est une fin du monde. Ou plutôt la fin du monde de Jessica et sa bande.
Pour finir, Jessica Forever se distingue - seul point positif - par sa musique. On aime en effet entendre à la fin le titre Desolation de Year of no light ou encore - plus surprenant - du Purcell. Ceci et l'amourette entre un membre de la bande et une fille croisée dans cette cité insulaire : c'est tout ce qu'on peut retenir de bon dans Jessica Forever.
Au final, le premier film du duo fait l'effet d'un pétard mouillé.
Franchement moyen. Amateurs de films de genre : passez votre chemin !