DREAMSd'Akira Kurosawa
Parmi les artistes que nous chérissons dans cette maison, il y a Akira Kurosawa. Si avec le key maker de ce blog nous avons déjà bien écrémé son œuvre, il nous reste encore de nombreux films àdécouvrir. Au début de notre exploration de son œuvre nous avions acheté le DVD de dreams au détour d'une sorte de vide grenier. Puis nous l'avions gentiment rangé avec nos autres films... et oublié, jusqu'à très récemment.
J'ai l'habitude de pitcher les films que je critique, mais là quand Akira Kurosawa le fait pour moi. J'avoue, je passe mon tour...
«Ce sont huit histoires qui racontent des rêves. Les émotions assoupies de nos cœurs, les espoirs secrets que nous tenons bien cachés en nous, les sombres désirs et les craintes que nous recelons dans un recoin de notre âme, se manifestent avec honnêteté dans nos rêves. Les rêves traduisent ces sentiments et les expriment de façon fantastique dans une forme très libre. Dans ce film, je veux essayer de relever le défi de ces rêves. Certains proviennent de l'enfance, mais il ne sagit pas d'un film autobiographique, plutôt quelque chose d'instinctif» A.K
Malgré le chapitrage cette œuvre a une belle homogénéité. Le format 1.85 est constant, accentuant l'aspect fresque de ces rêves, et donnant tout l'espace pour que le spectateur y prennent lui aussi ses marques. Puis il y a l'image sublime d'Akira Kurosawa, ses plans qui ressemblent à des tableaux qui nous parlent autant que n'importe lequel des personnages de ses films. Ils permettent aussi d'implanter des ambiances fortes et enveloppantes par exemple l'ultime vignette laisse le spectateur su une ambiance aussi calme que zen. Il émane une sérénité et un bien être qui vous envahit et perdure longtemps.
Ce long métrage est une œuvre particulière dans la filmographie du maestro, c'est la première fois en quarante cinq ans qu'il signe seul le scénario d'un film qu'il réalise. C'est la première fois qu'il utilise les effets spéciaux. Effets spéciaux où Georges Lucas s'est impliqué, ce qui donne le bellissime les corbeaux. C'est une des histoires qui m'a le plus subjuguée. je ne veux pas trop en parler au cas où vous ne l'ayez pas vu. Mais sans spoiler, je témoignerai de mon bonheur devant le sublime pont de Langlois, reconstitué sous nos yeux. Les couleurs, les formes et les manières d'explorer certaines de des œuvres de Van Gogh. Si vous me connaissez un peu, si vous nous lisez régulièrement; vous savez à quel point j'aime la peinture et bien qu'autodidacte et ce malgré mes lacunes abyssales. Mais je peux vous parler de l'influence des peintres dans le choix des couleurs d'Akira Kurosawa.
Ce film est incroyablement jubilatoire, il est d'une cohérence quasi improbable, vu que le réalisateur revisite ses rêves et ses cauchemars qui le suivent depuis son enfance. Il est triste de rappeler à la vue de l'oeuvre de Kurosawa, que sans le soutien de Scorsese, Lucas et si la Warner et Spielberg n'avaient pas financer ce projet, ce film n'aurait pas existé.